Mérycisme

Définition

Un mérycisme est un retour volontaire ou involontaire (régurgitations) d'aliments de l'estomac dans la bouche, où ils peuvent être à nouveau mastiqués, mâchonnés. Plus précisément, cette conduite alimentaire aberrante, qui ne s'observe pas que dans les arriérations mentales, semble correspondre à un trouble psychologique, atteignant l'enfant présentant un profil névrotique, et une perturbation des relations affectives avec son entourage.

Symptômes

Les symptômes d'un mérycisme sont :

L'affection débute généralement aux alentours du sixième ou du neuvième mois, quelquefois elle est précédée de vomissements aux environs du quatrième mois, parfois avant. L'enfant par ailleurs, ne présente aucun symptôme (pas de troubles digestifs, pas d'hyperthermie).
Au contraire parfois l'enfant présente un appétit plus important que la moyenne.
Les régurgitations, de faible quantité apparaissent le matin au réveil.
On constate que l'enfant mâchonne consciencieusement des aliments tout en étant très concentré sur ce qu'il fait en silence. Ces épisodes semblent survenir presque toujours quand l'enfant est seul.
Le fait de s'intéresser à l'enfant fait cesser la mastication.
Chez certains jeunes patients, on constate une attitude psychologique proche de celle de la dépression, s'accompagnant de troubles de la croissance.
Quelquefois, on constate également des troubles affectifs à type d'indifférence, ou de désintérêt pour l'entourage et les objets. L'enfant semble plus intéressé par la régurgitation, et le mâchonnement, que par ses jouets.

Physiopathologie

L'enfant apparaît replié sur lui-même, désintéressé de tout ce qui se passe autour de lui. Son regard est quelquefois vide. Pour certains, il présente une attitude autistique (Soulé). L'enfant est dans une attitude d'atonie musculaire (dépourvu de tonicité musculaire), en dehors des épisodes de régurgitation, et de rumination. Dans quelques cas, le jeune patient présente des activités d'auto-érotisme répétitives (qui se répètent) : manipulations d'une partie du corps (cheveux, nez, oreilles), masturbation, succion du pouce.

L'enfant présente son activité de rumination essentiellement quand il est isolé, ou quand on ne prête aucune attention à lui. Le contact avec lui fait cesser le mérycisme.

Épidémiologie

Le mérycisme semble plus fréquent chez le garçon que chez la fille, il apparaît essentiellement au cours du deuxième semestre de la vie.

Cause

On ne connaît pas avec précision l'étiologie (la cause) du mérycisme.

L'ensemble des observations qui a été publié par les chercheurs en pédopsychiatrie, en psychologie montrent que le mérycisme serait lié à une certaine déprivation des relations avec la mère, ou encore une interdiction d'une activité auto-érotique (succion du pouce).

Il ne semble pas exister de carence maternelle complète, mais partielle avec peut-être une anomalie, ou une perturbation de la relation de l'enfant avec la mère. C'est ainsi que la maman ne semble pas en mesure de répondre avec intérêt aux besoins, et aux demandes affectives de l'enfant, ou simplement relationnelles. Parfois il ne s'agit qu'un manque de souplesse dans la relation entre la mère et l'enfant.

Traitement

Les traitements d'un mérycisme sont :

Certaines équipes médicales, préconisent la séparation du milieu familial (Mazet et Houzel). Pour ces auteurs, un maternage intensif vient toujours à bout d'un symptôme. Progressivement, l'enfant retrouve une relation avec les personnes, et un certain goût à la vie.
La prise en charge en milieu familial, et tout particulièrement la prise en charge de la mère est incontournable, de façon à ne pas faire réapparaître le mérycisme au moment du retour à l'intérieur du milieu familial.
L'hospitalisation en milieu pédiatrique, ou pédopsychiatrique est parfois nécessaire.
Quelquefois l'enfant nécessite également une prise en charge en réanimation, de façon à corriger les carences nutritionnelles et la déshydratation (pertes liquidiennes de l'organisme).
Le suivi, par la suite peut être entrepris en milieu familial, de façon à perturber le moins possible l'enfant.

Évolution

Le pronostic d'un mérycisme est généralement bon.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre le mérycisme avec le reflux gastro-oesophagien dont le diagnostic est fait avec certitude grâce à la mesure de l'acidité gastrique (pHmétrie).