Mercure

Définition

Définition

Le mercure est l’élément chimique de numéro atomique 80, ce qui signifie que quatre-vingts électrons tournent autour du noyau d’un atome de mercure. Ce métal est à l’état liquide quand il est à température ambiante. On s’en sert notamment pour fabriquer les amalgames à base d’étain utilisés pour obturer les dents. Le chlorure mercurique (ou sublimé) est mortel à partir de 1 g. L’intoxication par le mercure est appelée hydrargyrisme ou hydrargyrie. Le mercure participe actuellement à divers médicaments, et tout particulièrement aux antiseptiques puissants comme le Mercurochrome ou dibromo-hydroxy-mercuri-fluorescéine ; il est également employé en ophtalmologie. Industriellement, le mercure est utilisé dans l’industrie électrique ainsi que dans la fabrication de thermomètres, des batteries, des piles, des vernis et de la peinture.

Symptômes

Symptômes

1) L’intoxication aiguë (rapide et relativement brutale) est due à l’introduction par voies digestives ou respiratoires, du mercure qui pénètre notamment sous forme de vapeurs. Il devient rapidement très nocif pour l’organisme, et entraîne :

  • Au niveau pulmonaire, une irritation des voies aériennes
  • Au niveau digestif, une stomatite (brûlure de la bouche) après ingestion, un goût métallique, une hyper salivation (augmentation de la sécrétion de salive), des troubles digestifs s’accompagnant de diarrhée parfois sanglante, de ténesme (sensation au niveau de l’anus, de brûlure et d’envie continuelle d’aller à la selle ou d’uriner)
  • Le système nerveux est également susceptible d’être atteint par une intoxication aiguë.

2) L’intoxication chronique est le résultat d’une pénétration progressive du mercure dans l’organisme, entraîne les troubles suivants :

  • En ce qui concerne système nerveux : céphalées (maux de tête), vertiges, asthénie (fatigue), troubles du sommeil, tremblements de la langue
  • En ce qui concerne la peau : apparition de rougeurs cutanées touchant la paume des mains et la plante des pieds, d’urticaire, d’acrodynie (cette maladie touche les enfants de 6 mois à 8 ans, et entraîne une atteinte des mains et des pieds, parfois du visage et du nez, qui apparaissent enflés, douloureux, bleus).
  • En ce qui concerne l’appareil digestif : hypersalivation (excès de fabrication ou de sécrétion de salive) ou parfois le contraire (sécheresse buccale)
  • En ce qui concerne appareil rénal : protéinurie (présence de protéines dans les urines, appelée également syndrome néphrotique) accompagnée d’une hématurie microscopique (présence de globules rouges dans les urines) visible uniquement au microscope et n’entraînant pas de coloration rouge des urines.

Physiopathologie

Une fois absorbés, les sels de mercure sont susceptibles de s’accumuler dans certains organes : le foie, les globules rouges, la moelle osseuse, les reins, la rate, les intestins, les poumons, la peau et le système nerveux central.

La maladie de Minamata au Japon est représentative de l’intoxication par le mercure. Dans ce pays, et plus particulièrement dans la baie de Minamata, une pollution due à des rejets industriels et à des dérivés méthylés du mercure (forme chimique d’utilisation du mercure), a entraîné la contamination des poissons. Secondairement, la consommation de ces poissons a été à l’origine de graves troubles, pendant la grossesse entre autres, entraînant des malformations chez les nouveaux-nés. Malheureusement, ce type d’intoxication alimentaire par le mercure est courante, et se rencontre également dans d’autres pays.

Il a également été rapporté des intoxications de nouveaux-nés exposés au mercure à cause d’interrupteurs défectueux situés sur des incubateurs (appareils dont le synonyme est couveuses artificielles et qui sont destinés à permettre aux enfants prématurés placés dans ce milieu protégé de poursuivre leur croissance).

Exemple de l’intoxication par le mercure des ouvriers fabriquant les chapeaux en feutre. Ils étaient exposés aux vapeurs et aux sels de mercure, ce qui entraînait chez eux le syndrome de l’éréthisme comprenant une perte de mémoire, une timidité, une insomnie et parfois un délire (dans les cas les plus graves). C’est ce syndrome qui est à l’origine de l’expression " travailler du chapeau ". Le mercure le plus dangereux est le mercure organique c’est-à-dire celui trouvé dans les semences, les aliments, les peintures et fongicides (contre les champignons), les médicaments, les produits cosmétiques et les conservateurs du bois.

Il a également été constaté, quelquefois, au sein de certaines familles, des intoxications liées à la rupture d’un thermomètre contenant du mercure et entraînant l’inhalation répétée de vapeurs de mercure pouvant aboutir à des problèmes cérébraux (complication neurologique), hépatique (atteinte du rein) et rénaux (intoxication du rein). C’est le dosage effectué dans l’ensemble des pièces qui a mis en évidence la contamination du sol où l’on a retrouvé des concentrations élevées à l’intérieur des moquettes entre autres. Le plus souvent le mercure, une fois tombé par terre, est respiré sous la forme de vapeur de mercure. Il est donc nécessaire ensuite de décontaminer les pièces concernées, de changer de moquettes,d’aspirer, de nettoyer les murs et de se débarrasser des jouets en peluche entre autres. En cas de rupture de thermomètre il est nécessaire de récupérer les morceaux, de les mettre dans une boîte, de les donner à une pharmacie ou à un hôpital entre autres. Le mercure est un métal très toxique qui peut se trouver également dans les baromètres et les piles dont il faut se débarrasser avec précaution en les mettant dans des poubelles adaptées de récupération spécifique.

 

Examen médical

Labo

Mesure de l’élimination dans les urines du mercure pendant vingt-quatre heures qui ne doit pas dépasser 10 microgrammes, chez un individu normal.
Les individus exposés sont régulièrement soumis à des examens des urines de vingt-quatre heures.
On estime que si cette élimination de mercure est supérieur à 300 microgrammes par jour, ce qui correspond à 1500 nmol, on est confronté à une intoxication mercurielle.
Les symptômes commencent à apparaître à partir d’une élimination de mercure de 600 microgrammes par vingt-quatre heures.
Aux environs de 100 microgrammes, il est nécessaire de revoir les conditions de travail dans lesquelles évolue l’ouvrier au contact avec le mercure. Celui-ci doit normalement cesser sa profession jusqu’à présenter une élimination de mercure inférieure à 100 microgrammes par vingt-quatre heures (en ce qui concerne la France, dans d’autres pays le seuil est fixé à 50 microgrammes).

Traitement

Traitement

Le traitement doit avoir lieu en urgence. En cas d’intoxication aiguë par le mercure, il est nécessaire d’effectuer un lavage gastrique, une purgation (évacuation des selles par utilisation de liquide salé) et une réhydratation (apport de liquide en quantité importante).
Les antidotes (substances qui s’oppose aux effets du mercure) sont le dimercaprol (BAL), et la D pénicillamine.
Une surveillance de l’élimination urinaire du mercure est effectuée. Ces médicaments sont pris jusqu’à ce que l’excrétion mercurielle urinaire tombe en dessous de 50 microgrammes par vingt-quatre heures.
Dans les situations dramatiques, il est nécessaire de mettre en place une hémodialyse (nettoyage artificiel du sang) associée à une administration de dimercaprol.

Évolution

Complications

Complications Il peut survenir un état de choc (les organes n’assurent plus leur fonction essentielle), se traduisant par :

Une anurie (absence d’urine) due à une atteinte des néphrons (éléments de base de la filtration rénale). Ces problèmes rénaux surviennent 1 à 15 jours après le début de l’intoxication.

Des troubles nerveux, se traduisant par des tremblements, une athétose (mouvements anormaux), des convulsions. Ces signes neurologiques peuvent s’accompagner d’un coma, ils sont irréversibles.

Références

Bibliographie

Biblio EL HASSANI SB : The many faces of methylmercury poisoning. J toxico. Clin.Toxico. 19. 875, 1982-83 KOSTYNIAK PJ et al : Extracorporeal regional complexing hemodialisis treatment of acute inorganic mercury intox.
Hum Exp Toxicol 9 (3) : 137, 1990 THORP JM JrCHque et al : Element mercury exposure in early prgnancy. Obst. Gynec. 79 (5) 874, 1992.

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