Ménorragie

Définition

Définition

Les ménorragies sont des règles trop importantes, que ce soit sur la quantité émise de sang, ou la durée des menstruations

Symptômes

Physiopathologie

Les ménorragies se caractérisent par la survenue de règles abondantes (plus de 80 ml) et prolongées (plus de 7 jours). Elles respectent le cycle menstruel. On constate une hyperplasie (développement exagéré) de l'endomètre (couche de cellules recouvrant l'intérieur de l'utérus).

 

Examen médical

Examen physique

La ménorragie est mise en évidence par l'échographie pelvienne ou endovaginale qui décèle également un polype muqueux, ou des fibromes de l'utérus.

Examen complémentaire

  • Après avoir procédé à un interrogatoire soigneux pour mettre en évidence les antécédents personnels et familiaux de la patiente, le praticien (le plus souvent le gynécologue obstétricien) pratique une hystéroscopie qui consiste à introduire un hystéroscope (tube souple muni d'un système optique) dans la cavité vaginale puis dans l'utérus. Cet examen direct de l'utérus permet, quelquefois, de mettre en évidence une cause de ménorragie.
  • L'hystérographie (visualisation d'un intérieur de l'utérus après injection d'un produit de contraste) est une technique radiographique qui, associée à l'hystéroscopie et qui permet de préciser les données provenant de l'échographie.
  • La biopsie (c'est-à-dire le prélèvement d'un fragment de l'endomètre) précise s'il s'agit d'hémorragie fonctionnelle ou organique, et met parfois en évidence un cancer.

Cause

Cause

Les différentes causes des ménorragies sont :

  • Fibrome utérin : tumeur bénigne développée à partir du muscle utérin, il est plus fréquent chez les femmes de 40 à 50 ans et de couleurs noires.
  • Endométriose utérine (appelée également adénomyose, endométriose interne) : présence, sur le muscle de l'utérus, de kystes composés de fragments d'endomètre (couche de cellules recouvrant l'intérieur de l'utérus).Des parcelles de l'utérus vont coloniser d'autres organes, entraînant des « petites sphères», sortes de kystes, lésions bien délimitées, et qui saignent.
  • Stérilet.
  • Déséquilibre hormonal.
  • Endométrite hémorragique : dérèglement du cycle menstruel, à l'origine de saignements utérins trop fréquents et trop longs. Ces hémorragies ne sont pas périodiques, c'est-à-dire qu'elles surviennent en dehors du cycle menstruel habituel. Les hémorragies, qui alternent quelquefois avec des périodes sans règles, sont dues à l'hyperfolliculinisme qui provoque une hyperplasie glandulo kystique de l'endomètre . Autrement dit, durant la période pendant laquelle survient l'endométrite hémorragique, on assiste à une augmentation du volume des glandes situées à l'intérieur de l'endomètre, et qui se présentent sous la forme de kystes. L'hyperfolliculinisme correspondrait à une sécrétion un peu trop importante d'oestrone (ou estrone), qui est le nom chimique qui désigne la folliculine. Il s'agit d'une hormone sécrétée par les ovaires, dont le rôle physiologique est de déclencher la prolifération de la muqueuse de l'utérus avant l'ovulation. Elle permet également de maintenir les caractères sexuels féminins.
  • Métrite déciduiforme : affection qui survient chez la femme au moment de la ménopause. Cette pathologie se caractérise par la survenue de ménorragies abondantes, et de métrorragies (saignement survenant en dehors des règles). Le prélèvement de tissu recouvrant l'intérieur de l'utérus (la muqueuse) met en évidence une transformation appelée déciduale, comparable à celle que l'on observe au début de la grossesse. Cette affection est le résultat d'une sécrétion excessive de progestérone par un grand nombre de corps jaunes qui se développent sans doute à la suite d'une sécrétion elle-même exagérée de gonadostimuline B. Il s'agit d'hormones sécrétées par l'hypophyse, et qui agissent sur les glandes sexuelles en stimulant leur fonction. L'hypophyse (glande chef d'orchestre régulant les autres glandes de l'organisme), sécrète les gonadotrophines sous l'action d'une autre hormone, la gonadolibérine fabriquée par l'hypothalamus (zone du cerveau avec laquelle l'hypophyse est reliée par l'intermédiaire de la tige pituitaire). Les gonadotrophines stimulent l'activité et la sécrétion hormonale des gonades (glandes génitales : testicules ou ovaires). 
  • Syndrome de Escamilla-Lisser-Shepardson (appelé également myxoedème interne) : dérèglement du métabolisme de la glande thyroïde aboutissant à une hypothyroïdie chez l'adulte (insuffisance de sécrétion de l'hormone thyroïdienne) sans entraîner de myxoedème cutané, s'accompagnant d'ascite (accumulation de liquide dans l'abdomen), et d'épanchement péricardique (collection trop importante de liquide entre les membranes de recouvrement et de protection du cœur : le péricarde). D'autre part, les patients souffrent d'absence de tonicité musculaire (atonie musculaire), de diminution importante de l'intensité des contractions du cœur (plus précisément de la pompe cardiaque), et d'autres organes comme la vessie et les intestins.
  • Vanillisme : intoxication due à l'ingestion de certaines préparations contenant de la vanille (comme c'est le cas entre autres des glaces et des crèmes desserts). Les patients présentant cette affection, ont des vomissements, des diarrhées, et des crampes musculaires. Le vanillisme s'observe également dans certaines catégories professionnelles, et plus particulièrement les ouvriers qui procèdent à la récolte et à la manipulation des gousses de vanille. Les individus concernés présentent des éruptions cutanées associées à une atteinte neurologique, ou psychiatrique, à type d'hallucinations, d'angoisses, de palpitations, et de troubles gastro-intestinaux, comparables à ceux survenant durant la dysenterie. Les femmes ont, en plus des symptômes précédemment cités, des ménorragies profuses, susceptibles d'entraîner des asthénies très importantes (fatigues intenses).
  • Maladie de Willebrand : pathologie héréditaire due à une anomalie du fonctionnement et de la quantité d'une protéine présente dans le sang, le facteur Willebrand.

Traitement

Traitement

Les traitements d'une ménorragie sont :

  • Utilisation d'hormones (hormonothérapie).
  • Intervention chirurgicale :
    • Curetage.
    • Hystéroscopie opératoire.
    • Hystérectomie (ablation de tout ou partie de l'utérus).
    • Myomectomie (intervention chirurgicale consistant à enlever un fibromyome par la voie vaginale ou abdominale de façon à respecter l'utérus).
  • Certaines équipes gynécologiques utilisent, pour traiter les ménorragies fonctionnelles (après exclusion de pathologie évidente) l'acide tranexamique (1gramme trois à quatre fois par jour) pendant les trois premiers jours des menstruations.
  • Les stérilets au lévonopgestrel semblent donner de bons résultats également.

Évolution

Complications

Les ménorragies sont susceptibles d'entraîner un certain inconfort, et des complications plus ou moins importantes dont la plus fréquente est une anémie.

Localement, l'imbibition sanguine de la zone du périnée où sont placées les serviettes hygiéniques (pour recueillir le sang écoulé), est susceptible d'entraîner des macérations, et une fragilisation des muqueuses (couche de cellules faisant la transition entre la peau et les cellules recouvrant l'intérieur de l'anus) pouvant être à l'origine de fissurations plus ou moins importantes.

Des pertes menstruelles importantes (dépassant 80 ml) entraînent une anémie ferriprive (par carence en fer).

Diagnostic différentiel

Les ménorragies ne doivent pas être confondues avec les métrorragies, qui correspondent à un saignement survenant en dehors des règles.

Les ménométrorragies correspondent à l'association de ménorragies et de métrorragies (règles anormalement abondantes associées à des saignements de l'utérus survenant entre les règles).

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