Méningite chez l’enfant

Définition

Définition

Le terme méningite désigne une inflammation des méninges c’est-à-dire des membranes qui recouvrent et protègent le système nerveux central.
On distingue la méningite virale, la plus fréquente, ne nécessitant pas de traitement antibiotique, la moins dangereuse et la méningite bactérienne s’accompagnant de plus, plus grave que la précédente surtout quand elle concerne un enfant dans les premiers mois de la vie. Le pronostic de la méningite bactérienne dépend de la rapidité avec laquelle l’enfant est traité convenablement.

Généralités

La difficulté majeure au cours de cette affection est de faire le distinguo entre une réaction méningée ou une méningite qui débute.

La réaction méningée désigne une inflammation légère déménage survenant le plus souvent après une infection virale ou autre autre affection. Il est tout de même nécessaire, au cours de la réaction méningée, quand il existe un doute c’est-à-dire que l’on soupçonne une méningite purulente, de faire une ponction lombaire qui permettra de ne pas passer à côté d’une vraie méningite débutante.

Certains symptômes permettent d’affirmer que l’enfant présente une méningite débutante. Il s’agit de :

  • Une hyperthermie brutale (élévation de température)
  • Une douleur à type de céphalées (maux de tête)
  • Un comportement inhabituel (l’enfant est geignard)

Dès cet instant  un examen médical sérieux (fléchissement de la tête en avant, atoires l’enfant les jambes tendues) permettra de prendre la décision d’hospitalisation au cours de laquelle le diagnostic de méningite débutante sera confirmé.

Le risque majeur est le passage de microbes dans le tissu nerveux lui-même, puis ensuite dans le sang. Ceci survient quand un traitement adapté n’est pas prodigué à temps. On risque de voir survenir alors une inflammation des méninges et de l’encéphale pouvant être à l’origine d’un coma et d’autres troubles neurologiques (troubles du comportement, convulsions, paralysie). En cas de passage du germe dans le sang on assiste à une septicémie pouvant elle-même aboutir à une diffusion vers un viscère. L’évolution est quelquefois très rapide, on parle alors de méningite foudroyante ou fulminante.

Les méningites virales ne nécessitent habituellement aucun traitement et guérissent spontanément. La ponction lombaire permet de faire la différence entre une méningite virale et une méningite suppurée. En effet au cours de cette dernière la ponctions lombaire ramène un liquide trouble quelquefois franchement purulent (contenant relativement beaucoup de plus).

L’examen direct et la mise en culture du liquide céphalo-rachidien obtenu grâce à la ponction lombaire montre la présence de bactéries responsables de la méningite bactérienne suppurée.

Classification

Un cas à part est celui de la méningite décapitée.

On entend par cette expression une méningite qui a été traitée par un traitement antibiotique sous forme de comprimés avant que la méningite ne soit cliniquement apparente c’est-à-dire avant que l’enfant ne présente réellement les signes susceptibles de révéler une méningite.

Le plus souvent la prise d’antibiotiques à l’aveugle, donnés par les parents eux-mêmes ou par un médecin n’ayant pas fait le diagnostic, aboutit à une négativation de la culture du liquide céphalo-rachidien. Autrement dit les antibiotiques administrés ont détruit mais pas suffisamment les germes, entraînant des résultats faux en ce qui concerne la culture des bactéries faite en laboratoire. Ceci rend la distinction entre méningite bactérienne et virale particulièrement difficile à établir. Dans certains cas la distinction est même impossible à faire.

La conduite à tenir, dans ce cas est l’obligation de traiter l’enfant comme s’il s’agissait d’une véritable méningite bactérienne c’est-à-dire purulente.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes, lors des premières phases, sont similaires dans la méningite bactérienne et virale.

Les symptômes de la méningite cérébro-spinale sont plus aigus et leur évolution est plus rapide. En effet celle-ci se fait parfois en quelques heures.

Le syndrome méningé (ensemble de symptômes survenant au cours d’une méningite) et caractérisant une méningite à liquide purulent comprend :

  • Une hyperthermie (élévation de la température) survenant rapidement
  • Des maux de tête
  • Des douleurs et une raideur de la colonne vertébrale
  • Des photophobies (sensation pénible quand le patient regarde la lumière)

Le nourrisson atteint par une méningite purulente présente les symptômes suivants :

  • Nez pincé
  • Regard fixe
  • Somnolence inhabituelle et comportement également inhabituel : le nourrisson hurle s’agite, il  devient différent à tout et n’a plus de tonus.
  • Teint grisâtre
  • Gémissements, plaintes et comportement anormal. Quelquefois le simple fait de l’effleurer fait hurler le nourrisson.
  • Vomissements et difficultés à s’alimenter
  • Fièvre d’apparition brutale et constante.
  • Convulsions parfois

Chez l’enfant plus âgé les symptômes sont :

  • Violents maux de tête
  • Photophobie (la lumière est insupportable)
  • Gène aux bruits

Physiopathologie

La méningite du nouveau-né est quelquefois difficile à reconnaître. En effet les signes que présente l’enfant sont quelquefois banals, il peut s’agir :

  • D’une perte d’appétit
  • De difficulté à prendre le biberon
  • De refus du sein
  • De vomissements survenant par épisode
  • Épisodes fiévreux plus ou moins importants. Une méningite peut évoluer sans hyperthermie et quelquefois même avec une températurecorporelle basse.

La méningite cérébro-spinale est le résultat d’une infection par une bactérie du nom de méningocoque. Cette méningite constitue une urgence qui débute brutalement par une hyperthermie importante (fièvre élevée) et l’apparition de taches sur les membres inférieurs. Ces taches ressemblent à des bleus de taille plus ou moins importante. La méningite cérébro-spinale est une urgence qui nécessite une intervention très rapide. En effet chaque heure qui passe met en danger l’enfant qui doit recevoir un antibiotique spécifique. D’autre part l’ensemble des membres de la famille et l’entourage à l’école doit également recevoir le même type de traitement à titre préventif.

Les méningocoques en cause sont :

  • Les méningocoques du groupe A et C que l’on trouve plus particulièrement dans certains pays d’Afrique du Nord (Maghreb). Les individus devant se rendre dans ces pays nécessitent donc une vaccination contre le ces germes.
  • Le méningocoque du groupe B. Ce type de méningocoque est plus fréquent que les précédents en France et susceptibles d’entraîner une méningite cérébro-spinale pour laquelle il n’existe pas de vaccination. Les méningocoques responsables de la méningite cérébro-spinale du groupe B sont présents chez 10 à 15 % des enfants scolaires au niveau de la gorge et du nez . Les méningocoques sont difficilement détectables chez ces enfants.

Examen médical

Examen physique

L’examen de la colonne vertébrale au cours de la méningite cérébro-spinale montre une raideur qui n’est pas toujours facile à mettre en évidence. On constate quelquefois la présence d’un purpura (taches de coloration bleue-violette au niveau de la peau dues à la sortie de sang des vaisseaux) chez quelques enfants. Ceci est la traduction d’une infection par le méningocoque. C’est la raison pour laquelle en présence d’un purpura chez un enfant avec élévation de température, il faut procéder à une hospitalisation afin d’éliminer une méningite débutante. Le purpura peut être le reflet d’un premier signe de purpura fulminans qui est une forme très grave de méningite qui nécessite la mise en place d’un diagnostic rapide et d’un traitement sans quoi l’évolution peut être gravissime.

Chez le nourrisson la raideur de la nuque, habituelle chez les autres enfants, n’est quelquefois présente. Au contraire l’enfant présente une mollesse du cou.

Au cours de la méningite on constate quelquefois un bombement des fontanelles. Les fontanelles sont les espaces membraneux qui sont compris entre les os du crâne chez le nouveau-né est le nourrisson. Cette palpation des fontanelles ne peut se faire que chez un nourrisson en position assise et qui ne pleure pas. À l’état normal les fontanelles sont souples et s’enfoncent légèrement.

Examen complémentaire

Pour faire le diagnostic de méningite purulente l’examen le plus sûr est celui du liquide céphalo-rachidien obtenu après une ponction lombaire.

La ponction lombaire est un examen pratiqué en service spécialisé (pédiatrie, réanimation, neurologie). Il consiste à introduire une aiguille dans l’espace situé entre deux vertèbres lombaires en bas du dos de l’enfant. On peut, grâce à ce geste, aspirer à l’aide d’une seringue une petite quantité de liquide céphalo-rachidien c’est-à-dire du liquide qui circule habituellement entre les méninges qui entourent le cerveau et la moelle épinière.

Cause

Cause

Les bactéries responsables de méningites purulentes sont :

  • Le méningopneumocoque
  • L’haemophilus influenzae
  • Le pneumocoque
  • Le streptocoque
  • La tuberculose

La méningite cérébro-spinale à méningocoque débute par une angine, une élévation de la température, des céphalées (maux de tête) et des frissons. Sa contagiosité (collectivités d’enfant ou de l’adulte jeune) est très élevée, sa gravité également. D’autre part il existe des individus que l’on qualifie de porteurs sains (ils hébergent le germe au niveau du pharynx entre autres, mais ne développent pas la maladie).

Il n’est pas toujours facile de déterminer avec certitude la cause d’une méningite. Le plus souvent il s’agit d’une petite plaie des méninges due à une fracture minime ou une malformation de nature congénitale.

Le plus souvent la méningite est le résultat d’une propagation à partir d’un foyer infectieux généralement otorhinolaryngologique (sinusite, otite, mastoïdite).

Les virus susceptibles de déclencher une méningite sont :

  • Le virus de la varicelle
  • Le virus de la grippe
  • Le virus de la mononucléose infectieuse
  • Le virus du sida

Traitement

Traitement

Le traitement consiste à administrer des antibiotiques efficaces et rapidement.

Si l’on a la confirmation d’une méningite virale, les antibiotiques (antibiothérapie) sont inutiles.

Les analgésiques c’est-à-dire les médicaments antidouleurs sont quelquefois nécessaires en cas de méningite virale.

En cas de méningite bactérienne c’est-à-dire purulente le traitement fait appel à des perfusions et à des médicaments anticonvulsivants en cas de convulsions.

Évolution

Évolution

L’évolution de la méningite cérébrospinale est bonne à condition de mettre le patient sous antibiotiques adaptés (nécessité d’un antibiogramme).

Après traitement elle guérit généralement rapidement et ne laisse aucune cicatrice (séquelles). Il a néanmoins été décrit des cas où l’on constate des complications survenant rapidement et un état de choc (les principaux organes n’assurent plus leur fonction : le cerveau, les reins, le foie).

La méningite à Haemophilus influenzae est particulièrement sévère chez les petits-enfants avant l’âge de 2 ans et demi 3 ans.

La méningite à pneumocoque fait suite généralement à une infection des cavités internes de l’oreille ou des sinus du visage et parfois à celles des poumons. Ce type de méningite présente généralement une évolution très grave.

Le plus souvent la méningite purulente, à condition qu’un traitement antibiotique adapté soit mis en oeuvre, a une bonne évolution . Cette évolution se fait sans séquelles.

Complications

Le risque majeur est le passage de microbes dans le tissu nerveux lui-même puis ensuite dans le sang. Ceci survient quand un traitement n’est pas prodigué à temps ou quand celui-ci n’est pas adapté (antibiotiques efficaces). On risque de voir survenir une inflammation des méninges et de l’encéphale pouvant être à l’origine d’un coma et d’autres troubles neurologiques (troubles du comportement, convulsions, paralysie).

En cas de passage du germe dans le sang on assiste à une septicémie pouvant être elle-même à l’origine d’une diffusion vers un viscère. L’évolution est quelquefois très rapide, on parle alors de méningite foudroyante ou fulminans.

Quelquefois des complications neurologiques surviennent il s’agit de (liste non exhaustive) :

  • L’hydrocéphalie (présence de liquide à l’intérieur du gramme)
  • Perte de la vue
  • Troubles de l’audition
  • Retard cognitif et psychomoteurs
  • Épilepsie

Prévention

La prévention de la méningite passe par la vaccination qui protège l’enfant uniquement contre certains germes tels que haemophilus influenzæ.

D’autres vaccins sont susceptibles de protéger contre la méningite cérébro-spinale due à certains germes tels que le méningocoque. Ils sont généralement utilisés en présence d’épidémies locales.

Pour prévenir la propagation de la méningite de nature bactérienne il est nécessaire d’utiliser des antibiotiques chez les individus en contact proche avec un enfant infecté.

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