Main (généralités)

Définition

Définition

La main (en anglais hand) est la partie distale du membre supérieur reliée à l'avant-bras par le poignet, permettant essentiellement de saisir des objets. Elle est constituée de plusieurs ensembles osseux qui forment :

  • Les phalanges.
  • Le métacarpe.
  • Le carpe.

Anatomie

La main est un des organes du tact (permettant le toucher), et de la préhension (action de saisir). Elle comprend :

  • Une face antérieure (en avant) : la paume, qui quand elle est en position anatomique, c'est-à-dire en avant le bras est tendu vers le bas. Dans cette attitude, on remarque qu'elle est bordée à l'extérieur par l'éminence thénar (située à la racine du pouce), et par l'éminence hypothénar (située à la racine du petit doigt) en dedans.
  • Le dos de la main représente la face postérieure. 

Le squelette de la main est constitué :

  • Des os du carpe (os du poignet).
  • Des cinq métacarpes (os de la paume de la main).
  • Des phalanges (os des doigts).

Chaque doigt de la main comprend trois phalanges, à l'exception du pouce qui n'en comprend que deux. La main est articulée avec l'avant-bras par l'intermédiaire du poignet. Les doigts de la main et la main elle-même, sont capables de se mouvoir grâce à des muscles extrinsèques, qui sont situés dans l'avant-bras et qui transmettent les mouvements par l'intermédiaire de tendons qui passent soit sur la paume de la main, soit sur le dos de celle-ci. Les muscles proprement dits de la main, appelés muscles intrinsèques sont de petits volumes. Ils permettent les mouvements précis des doigts. Il s'agit :

  • Des muscles interosseux.
  • Des muscles thénar, qui permettent la mobilisation du pouce.
  • Des muscles hypothénar, qui permettent la mobilisation de l'auriculaire qui est le petit doigt de la main.

La vascularisation (en anglais vascularization) de la main est assurée par les artères radiales et cubitales. Le terme vascularisation, en anatomie désigne la disposition des vaisseaux (artère, veine, système lymphatique) dans un organe.

L'innervation de la main particulièrement riche, se fait par l'intermédiaire de trois nerfs provenant du plexus brachial. Il s'agit d'un entrelacement de filets nerveux issus du rachis (partie de la colonne vertébrale) cervical :

  • Le médian innerve les muscles de la partie avant de l’avant-bras, et de la main. Ce nerf est à la fois sensitif et moteur, c'est-à-dire qu'il permet au patient de ressentir la sensation provenant de la main et du bras, et d'effectuer certains mouvements du poignet, et plus spécifiquement de la main. Une fonction essentielle est la pronation (prendre quelque chose).
  • Le cubital innerve les muscles de la partie externe de la main.
  • Le radial innerve les muscles de la partie interne de la main.

Ces nerfs se terminent par de petits faisceaux nerveux donnant à la main une capacité d'élaboration de mouvements très fins, et un rôle sensitif très important (perception fine).

Symptômes

Physiopathologie

Les pathologies susceptibles de concerner la main sont extrêmement nombreuses (liste non exhaustive) :

  • Traumatismes.
  • Fractures.
  • Infections.
  • Paralysies.
  • Maladies rhumatismales

Les pathologies inhérentes à une atteinte de la main sont  :

  • Le syndrome mains-pieds-bouche de Robinson (en anglais hand foot and mouth disease), est une affection de nature bénigne, concernant essentiellement les enfants et survenant avant tout par petites épidémies. Au cours de cette affection, les enfants présentent une inflammation de la bouche se caractérisant par la présence de vésicules qui se creusent (apparition d'ulcération) rapidement. A cela s'ajoute la présence de petites vésicules de forme ovale, et de coloration grise qui apparaissent sur les mains, les talons, et les pieds essentiellement autour des ongles. Le germe responsable du syndrome main pieds bouche semble être le virus Coxsackie de type A.
  • La main d'accoucheur de Trousseau (en anglais obstetrician's hand) appelée également main de Trousseau. Au cours de la tétanie la main adopte cette attitude. La tétanie est un syndrome dû à une excitation neuromusculaire trop intense, ce qui entraîne l'apparition de contractures des extrémités des membres, et quelquefois des pertes de connaissance. Une main d'accoucheur se caractérise donc par des doigts contracturés, à moitié fléchis en direction du poignet. D'autre part, ils sont serrés les uns contre les autres prenant dans ce cas la forme d'un cône. Le terme de main d'accoucheur a été emprunté à la position que l'obstétricien (médecin de l'accouchement) donne à sa main pour pratiquer le toucher manuel.
  • La main en griffe (en anglais claw hand) caractérise un aspect inhabituel et particulier de la main lié à la diminution de volume, et une baisse de l'utilisation des muscles situés entre les métacarpiens (os situés dans la paume de la main). Ces muscles ont pour but de fléchir la main. Au cours de la main en griffe, ils sont privés de l'action des muscles antagonistes, c'est-à-dire des muscles devant effectuer les mouvements contraires aux muscles agonistes. C'est ce déficit qui entraîne la flexion des deux dernières phalanges, et l'extension exagérée de l'articulation métacarpophalangienne, c'est-à-dire de l'articulation située entre la paume de la main et les premières phalanges. De ce fait l'index et le majeur se positionnent en forme de crochet alors que les autres doigts sont tendus.
  • La main des prédicateurs de Charcot (en anglais benediction hand) est une main qui présente une extension de l'avant-bras. Autrement dit, le dos de la main est très relevé en direction de l'avant-bras. Parallèlement les phalanges adoptent une position fléchie. La main des prédicateurs est le résultat d'une paralysie des muscles qui sont innervés par le nerf médian et le nerf cubital. Au cours de cette affection le troisième principal nerf de la main, c'est-à-dire le nerf radial n'est pas atteint ce qui n'aboutit pas à une lésion des muscles extenseurs.
  • La main de singe ou main simienne (en anglais monkey hand) désigne une main dont les éminences thénar et hypothénar sont atrophiées (diminuées de volume). Ces deux groupes de muscles sont situés respectivement sur le bord interne et externe de la main, quand celle-ci est en position anatomique c'est-à-dire quand la paume de la main regarde en avant, le bras étant tendu vers le bas et l'individu debout. L'amyotrophie de ces deux loges entraîne une incapacité à opposer le pouce (rejeté en arrière) aux autres doigts. Cette atteinte musculaire ne permet plus d'effectuer que la flexion des doigts à l'intérieur de la paume de la main comme le fait le singe. Cette atteinte neuromusculaire s'observe au cours de la maladie d'Aran-Duchenne ainsi qu'au cours de la paralysie du nerf médian, et dans la maladie de Gombault-Dejerine et dans la paralysie du nerf médian.
  • La main en lorgnette (en anglais opera-glass hand) de Pierre Marie et Léri, découverte en 1913. Il s'agit d'une déformation de la main se caractérisant par la présence de doigts, ou de métacarpiens raccourcis. L'examen de la peau, recouvrant la main montre des plis cutanés (de la peau) qui semblent trop longs. Les doigts présentent une mobilité anormalement importante, ce qui permet de les allonger et de les raccourcir. Le terme lorgnette utilisé pour décrire cette main, est dû au fait que les phalanges donnent l'impression de rentrer les unes dans les autres, comme les tubes d'une lorgnette. La main en lorgnette est un rhumatisme chronique, qui s'accompagne d'ostéolyse c'est-à-dire de destruction du tissu osseux.
  • La main cubitale (en anglais ulnar hand) correspond à un aspect inhabituel de la main, qui s'observe au cours de la paralysie du nerf cubital.
  • La main hypothalamique de Lhermitte (en anglais thalamic hand) survient dans les atteintes du thalamus, qui est la zone anatomique du cerveau plus précisément correspondant à deux noyaux gris (regroupement de cellules grises noyées dans la substance blanche) qui sont situés de part et d’autre du troisième ventricule. Ces noyaux possèdent la capacité neurophysiologique de servir de relais pour les sensations sensitives (voies nerveuses sensitives). Le thalamus permet les opérations consistant à intégrer des messages sensoriels, destinés au cortex cérébral (couche de cellules grises situées à la périphérie du cerveau). Au cours de la main hypothalamique, le poignet est en flexion, c'est-à-dire plié en direction du bord correspondant au cubitus. D'autre part, les articulations entre le métacarpe et les phalanges sont en extension, c'est-à-dire que le dos des phalanges est proche du dos de la main. Enfin, le pouce est le plus souvent en adduction, c'est-à-dire rentré à l'intérieur de la paume de la main. Cette main souffre de troubles circulatoires (perturbations vasomotrices à l'instar de la main succulente), et de violentes douleurs accrues par le froid.
  • La main plate (en anglais flat hand) correspond à une main dont le volume a presque totalement diminué (atrophie majeure). Ce type d'affection s'observe essentiellement, au cours d'une paralysie quand celle-ci est le résultat d'une atteinte des nerfs médian et cubitaux de la main. L'examen physique médical met en évidence la position du pouce qui se trouve sur le plan des autres doigts.
  • La main de bêche est une main épaisse de forme carrée, qui s'observe essentiellement au cours de certaines pathologies comme le myxœdème et l'acromégalie. Le myxœdème est une affection due à une insuffisance voire à une abolition de la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Cette pathologie se caractérise par la présence d'un oedème de couleur blanchâtre de la peau, et par des dysfonctionnements (perturbations) sexuels et intellectuels à type d'arriération mentale. L'acromégalie correspond à l'augmentation de volume (hypertrophie) des extrémités et du visage. Il s'agit d'une affection liée à un dysfonctionnement de l'hypophyse de l’adulte.
  • La main hypogénitale est une main froide dans laquelle la circulation se fait très mal. Cette main est également enflée et présente des ongles dont la qualité est amoindrie (dystrophie). Cette affection s'observe en cas d'hypogénitalisme. Il s'agit d'individus dont les glandes génitales (ovaires ou testicules) présentent une sécrétion (interne) en quantité insuffisante.
  • La griffe cubitale (en anglais ulnar hand) est un syndrome survenant après une paralysie du nerf cubital. Cette main se caractérise par une extension des phalanges (raideur) de l'index et du majeur, et une flexion de l'annulaire et du quatrième doigt (ils sont repliés). Ceci est dû au fait que la main est seulement innervée par le nerf cubital (région interne de la main).
  • La main de fakir se caractérise par la présence de contractures en flexion extrême entraînant la pénétration avec enfoncement des ongles à l'intérieur de la paume de la main.
  • La main de squelette (en anglais skeleton hand) correspond à une main survenant au cours de certaines maladies neurologiques, et plus particulièrement quand il existe une paralysie du nerf cubital. La main apparaît extrêmement maigre (émaciée) et comme creusée par d'importantes gouttières qui traduisent l'atrophie musculaire concernant plus spécifiquement le muscle abducteur du pouce, c'est-à-dire le muscle qui permet de rapprocher le pouce vers le centre de la paume de la main. Les muscles interosseux sont également concernés par cette atrophie dessinant alors des creux entre les os métacarpiens qui sont les os de la paume de la main. Enfin l'éminence hypothénar, qui permet la flexion, c'est-à-dire le repliement du petit doigt vers la paume de la main, est également atrophié. Ceci donne à la main un aspect aiguisé de son bord interne.
  • La main en trident de Pierre Marie (en anglais trident hand), qui est due à l'achondroplasie, est une main possédant des doigts ressemblant à des saucisses, obligeant l'extrémité des doigts à s'écarter entre eux. L'achondroplasie est une affection héréditaire rare concernant le développement osseux qui entraîne un nanisme touchant uniquement les membres. Cette maladie fait partie du groupe des chondrodystrophies génotypiques. Au cours de cette affection, les individus atteints ont un tronc et une tête de taille normale, avec des bras et des jambes courts. Ils mesurent généralement entre 1,20 m et 1,30 m. Cette maladie touche environ un enfant sur 25 000 naissances.
  • Le syndrome du canal de Guyon (en anglais ulnar canal syndrome) est un ensemble de symptômes dû à la compression au niveau du passage (défilé) osteo fibreux situé à la face avant du poignet, des éléments nobles de cette partie de la main c'est-à-dire les nerfs, de la vascularisation artérielle et veineuse ainsi que des lymphatiques.
  • La main figée (en anglais frozen hand) survient au cours de certaines blessures minimes de la main, ou du poignet. Elle correspond à l'attitude particulière qu'adopte la main de façon constante, et qui s'associe à des contractures. La main est extrêmement droite (en extension), et s'observe également au cours de certaines affections neurologiques telles que l'hystérie, le syndrome de Secrétan qui a été décrit par le suisse Henri secrétan en 1901 et qui se caractérise par la présence d'un oedème de consistance dure localisé au dos de la main, et dû à un traumatisme (lésion ou blessure résultat de l'impact mécanique d’un agent extérieur) quelquefois anodin, mais entraînant néanmoins une incapacité dans l'utilisation de la main durant une très longue période.
  • La  main acromégalique (en anglais spade hand) est une main épaisse et large. Habituellement elle est comparée à un battoir, et comporte des doigts gros et boudinés.
  • La main bote (en anglais clubhand) est un terme tiré du vieux français bot qui signifie émoussé, arrondi. Au cours de cette affection, la main adopte une position constante par rapport à l'avant-bras. Il s'agit d'un angle anormal, anomalie de nature congénitale. Cette position peut également être le résultat d'une atteinte du squelette osseux, et des articulations. Quelquefois il s'agit d'une affection concernant les muscles et les tendons.
  • La main hypothalamique de Guillain, Alajouanine et Mathieu correspond à un positionnement de la main se caractérisant par la flexion de l'ensemble des doigts saufs un seul. Le seul doigt qui ne se fléchit pas peut-être l'index ou le médius qui de ce fait en extension, c'est-à-dire droit. La main hypothalamique s'observe dans certaines lésions neurologiques, et plus particulièrement quand il existe une atteinte de l'hypothalamus, qui est une région anatomique du cerveau plus précisément du diencéphale située sous le thalamus et au-dessus de l’hypophyse. Il joue un rôle primordial dans la régulation des mécanismes du sommeil, et dans certains métabolismes (soif, faim, libido, utilisation des aliments tels que les glucides, les lipides, la régulation de la chaleur corporelle).

 

Examen médical

Examen physique

Le signe de la main creuse est un signe obtenu au cours de l'examen neurologique. Il a été mis en évidence par Garcin en 1955. Ce signe apparaît au cours de certaines atteintes neurologiques, telles que la chorée ou l'athétose au cours desquelles la main se creuse et devient à la fois plus contractée.

Il s'agit d'une attitude anormale de la main se caractérisant par une forme inaccoutumée de la paume, qui apparaît dans certaines conditions, en particulier quand le malade place ses avant-bras de manière verticale, les mains et les doigts étant étendus dans leur prolongement, et les paumes placées en avant.

D'autre part les métacarpiens sont ramenés dans un plan frontal. Dans ces conditions si l'on demande au patient d'écarter les doigts : les métacarpiens basculent alors en avant, et en flexion. On constate également une légère adduction (mouvements rapprochant du plan de symétrie du corps) qui creuse la paume de la main.

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