Leptospirose

Définition

Définition

La leptospirose est une maladie infectieuse provoquée par une bactérie de forme spiralée, le leptospire, qui appartient au genre leptospira.

Généralités

La leptospira est l'unique genre bactérien de la famille des leptospiracecae appartenant à l'ordre des spirochètes.

Classification

Il existe plusieurs variétés de leptospirose que l'on appelle les formes cliniques de cette maladie :

  • La spirochétose ictérohémorragique appelée également maladie de Weil. Cette affection est le résultat de la pénétration, à l'intérieur de l'organisme de L.icterohæmorrhgiæ ou spirochète de Inada et Ido. Au cours de cette forme clinique apparaît un ictère du quatrième, au sixième jour. Le patient  présente un teint de couleur safran tirant sur l'oranger. Ses conjonctives sont injectées de sang, de façon caractéristique.
    • L'examen du patient montre la présence d'une hépatomégalie modérée, c'est-à-dire d'une augmentation peu intense du volume du foie. Le reste de l'interrogatoire met en évidence, la présence d'un syndrome hémorragique discret, s'accompagnant d'épistaxis (écoulement de sang par le nez). Les analyses de laboratoire, mettent en évidence une prolongation du temps de saignement.
    • D'autres patients présentent  une forme légère sans ictère, ou bien une forme grave avec un ensemble de symptômes traduisant une affection grave en particulier au niveau des méninges s'associant à un ictère précoce et à une atteinte rénale. Le patient présente alors une oligurie c'est-à-dire une diminution de la quantité des urines, voire une anurie c'est-à-dire un arrêt total de l'excrétion urinaire nécessitant parfois une hémodialyse.
    • Chez d'autres patients, on constate une atteinte du système nerveux périphérique à type de neuropathie et quelquefois une névrite optique.
  • La fièvre des jeunes porchers. Il s'agit d'une infection due à L. pomona dont le réservoir est le porc. La fièvre des jeunes porchers concerne les porchers, c'est-à-dire les personnes qui gardent ou soignent les porcs. Elle se caractérise par l'apparition, chez le porc, exactement au même moment, de crises d'épilepsie qui sont le résultat d'une infection par leptospire (tourniquet). ​Le patient quant à lui présente une atteinte des méninges (entraînant un syndrome méningé) et des problèmes digestifs, se traduisant par apparition d'une diarrhée fétide (qui sent particulièrement mauvais). Les deux caractéristiques de cette maladie sont d'une part l'absence d'ictère et, d'autre part, une évolution généralement bénigne.
  • La fièvre canicolaire appelée également maladie de Stuttgart. Cette maladie est le résultat d'une infection par L. canicola. Le réservoir de L. canicola est dans le chien.  La transmission de ce germe vers l'homme s'effectue uniquement par l'urine des chiens infectés. Au cours de la fièvre canicolaire l'ictère est relativement rare mais, à l'opposé, les signes d'atteinte des méninges sont fréquents et intenses. On constate, d'autre part, chez certains patients la survenue d'une inflammation des nerfs (polynévrite).
  • La fièvre des champs appelée également fièvre des marais. Il s'agit d'une maladie due à une infection par L. grippo typhosa. Au cours de la fièvre des marais,  le patient présente une élévation de la température, une atteinte des  méninges, quelquefois un ictère, plus fréquemment des troubles digestifs, une atteinte oculaire et une paralysie des nerfs crâniens.

 

Symptômes

Symptômes

L'incubation est la période silencieuse correspondant au développement dans l'organisme de germes à l'origine d'une maladie, et ne se manifestant pas encore par des symptômes.

Cette période se situe entre la contamination (contact avec le germe : contagion), et l'apparition des premiers symptômes de cette maladie (invasion). Elle dure de 1 à 3 semaines au maximum, le plus souvent 1 à 2 semaines.

Classiquement, on distingue deux phases dans la maladie :

  • La première phase, appelée septicémique (présence du germe dans le sang), se caractérise par un début brutal avec :
    • Céphalées (maux de tête).
    • Hyperthermie (élévation de la température).
    • Frissons.
    • Arthralgies (douleurs articulaires)
    • Myalgies (douleurs musculaires)
    • Atteinte des méninges (membranes de protection et de recouvrement du système nerveux central) : maux de tête, photophobie, …
    • Conjonctivite (inflammation des muqueuses recouvrant l'intérieur des paupières) se caractérisant par une coloration rouge témoignant de l'hyperémie (un afflux sanguin important). Ce signe est caractéristique et apparaît habituellement vers le troisième ou le quatrième jour.
    • Hypotension (chute de la tension artérielle)
    • Bradycardie (diminution du rythme cardiaque) chez certains patients
    • Exanthème (éruption cutanée) chez certains patients.
    • Anorexie (perte d'appétit).
    • Nausées.
    • Vomissements.
    • Baisse de la quantité des urines émises.
    • Adénopathie mésentérique : présence de ganglions dans l'abdomen.
  • La deuxième phase :
    • Baisse de la température durant 1 à 2 jours (correspondant à l'apparition dans le sang des anticorps de type IgM).
    • Reprise de la fièvre (durée variable).
  • Parfois, on note une troisième  phase, caractérisée par un nouvel accès de fièvre.

Physiopathologie

Les autres formes cliniques de la leptospirose sont :

  • La fièvre  des rivières qui est le résultat d'une infection par L. bataviæ.
  • La fièvre de la canne à sucre due à L. australis.

Examen médical

Examen physique

Au cours de la première phase de la maladie on constate une  hépatosplénomégalie (augmentation du volume du foie et de la rate).

Labo

Les examens de laboratoire consistent essentiellement à rechercher des leptospires (phase septicémique), grâce à l'hémoculture qui est positive à partir du troisième jour, et ceci jusqu'à la deuxième semaine dans la quasi-totalité des cas, c'est-à-dire à peu près 90 %. La recherche de leptospires  à l'intérieur des urines, s'effectue en utilisant un examen direct de celles-ci, autrement dit, le microscope à fond noir. Cette recherche peut également s'effectuer par la culture. Mais celle-ci n'est positive qu'à la phase de défervescence, c'est-à-dire entre la deuxième et la quatrième semaine.

Les autres examens de laboratoire comprennent la réaction sérologique au moment de la phase immunitaire, et en particulier par utilisation du sérodiagnostic de Martin et Pettit. Il s'agit d'une réaction d'agglutination permettant d'identifier le sérotype. Elle est positive à partir du dixième jour. Ensuite, le titre reste élevé durant des années, mais  on constate uniquement une augmentation à 15 jours d'intervalle (valeur diagnostique intéressante).

L'autre test est celui de la microagglutination (MAT) qui est basé sur le même principe.

Le test elisa est particulièrement sensible, permettant d'autre part de détecter les anticorps à partir du quatrième jour.

La réaction de polymérisation en chaîne c'est-à-dire la PCR ainsi que l'inoculation au  cobaye, du sang et du liquide céphalorachidien provenant du patient, durant la première semaine et la recherche de spirochétose dans le sang, sont les autres éléments de laboratoire permettant d'orienter le diagnostic ou de certifier la maladie.

Le patient présente également au cours de cette maladie les symptômes biologiques suivants :

  • Une anémie.
  • Une hyperleucocytose (élévation du nombre des globules blancs dans le sang).
  • Une thrombopénie (diminution du nombre des plaquettes dans le sang).
  • Une hypoprothrombinémie (chute du taux de prothrombine dans le sang).
  • Une hyperbilirubinémie (excès de bilirubine dans le sang).
  • Une augmentation de l'urée sanguine.
  • Une protéinurie (élévation du taux de protéine dans les urines).
  • Une cylindrurie.
  • Une hématurie (présence de sang dans les urines).
  • Des pigments biliaires.

A l'intérieur du liquide céphalo-rachidien le patient présente fréquemment une pléiocytose (présence de nombreuses cellules d'origine différente), contenant essentiellement des lymphocytes (variété de globules blancs).

 

Cause

Cause

Facteurs susceptibles d'intervenir dans l'apparition et l'évolution de cette maladie :

  • Les bactéries sont excrétées par les urines de certains animaux sauvages ou domestiques.
  • La contamination de l'homme se fait par la voie transcutanée (à travers la peau) à la suite d'une excoriation (sorte de plaie) de la peau, ou lors de baignades rendant la peau molle et macérée (lac ou rivière, piscine). Moins souvent, la contamination se fait par contact direct, en particulier par morsure.
  • Enfin, la transmission peut également avoir lieu par l'intermédiaire des muqueuses (couche de cellules recouvrant l'intérieur des organes en contact avec l'air) des yeux, de la gorge ou du nez.
  • La contamination directe entre les hommes est quasiment nulle, en dehors des urines contenant des leptospires (pendant 10 à 20 jours). La leptospirose est une maladie professionnelle (nº 19). Les égoutiers entre autres, sont contaminés par les rats.

Traitement

Traitement

Le traitement de la leptospirose fait appel aux antibiotiques qui ne sont efficaces qu'au début de la maladie, c'est-à-dire avant le quatrième jour.

En ce qui concerne les patients gravement atteints, il est nécessaire d'utiliser la benzylpénicilline, à raison de 5 à 10 millions d'unités internationales par jour par voie intraveineuse et en doses fractionnées, toutes les six heures.

Pour les patients atteints moins gravement, la doxycycline à 200 mg par jour est suffisante, ou bien l'amoxicilline à raison de 1,5 g par jour.

Pour l'ensemble des patients, en ce qui concerne la spirochétose ictéro-hémorragique, il est nécessaire de procéder à des soins intensifs dont l'importance est primordiale. En effet, il faut corriger rapidement et efficacement les troubles hydriques (déshydratation du patient) et hydrolytiques.

Chez certains patients il est nécessaire de mettre en place une hémodialyse quand le malade présente une insuffisance rénale. Parfois il est également nécessaire de procéder à des transfusions sanguines surtout quand le patient souffre d'hémorragies.

Évolution

Complications

Pendant la grossesse, la leptospirose peut provoquer un avortement même pendant la période de convalescence.

Termes et Articles associés