Iode (I)

Définition

Définition

L'iode (symbole chimique I), est un oligo-élément indispensable au bon fonctionnement de l'organisme.

Il permet à notre corps de fabriquer puis d'utiliser les hormones thyroïdiennes qui assurent le bon développement de notre organisme. Il joue un rôle majeur dans la croissance du fœtus, mais aussi à l'adolescence et, chez la femme à la ménopause. Il est présent à l’état de traces. 

L'iode est également utilisé en médecine pour ses propriétés antiseptiques.

Il existe des risques d'allergies à l'iode, dont le médecin doit tenir compte.

Pour cela il s'informera des antécédents du patient, et si nécessaire, prescrira un traitement anti-allergique en cas de doute.

Généralités

L'iode utilisé comme antiseptique se fait sous la forme :

  • De polyvidone iodée (Bétadine) en solution (surtout sous la forme de teinture d'iode).
  • En pommade.
  • En ovule gynécologique.

Ce médicament est particulièrement actif pour lutter contre les germes (les bactéries). Il est utilisé pour désinfecter également le matériel médical et pour servir d'antisepsie des plis cutanés ou de la peau avant une intervention chirurgicale, une injection. Il est également utilisé pour lutter contre les infections et les inflammations des muqueuses. Il existe des contre-indications à l'utilisation de la polyvidone iodée il s'agit des nourrissons, de la grossesse, et de l'association avec d'autres antiseptiques contenant du mercure (mercurobutol).

Symptômes

Symptômes

Les symptômes en cas d'ingestion de teinture d'iode, ou de solutions analogues sont :

  • L'apparition de brûlures douloureuses de la bouche.
  • De douleurs abdominales.
  • De diarrhées contenant du sang.
  • De vomissements.
  • D'états de choc.
  • D'hémolyse.
  • D'oedème du larynx.

Physiologie

L'organisme utilise l'iode dont il a besoin sous la forme de sels minéraux, c'est-à-dire d'iodure. Ces sels minéraux proviennent de l'alimentation et en particulier de l'eau. Les produits de la mer et le sel ( chlorure de sodium) sont une source importante d'iode pour l'organisme humain. Les besoins de l'organisme en iode sont compris entre 100 et 300 µg par jour. Afin de prévenir le goître endémique faisant suite à une carence en iode, il est ajouté de l'iode au sel de cuisine selon les pays, 5 à 76 µg d'iode par gramme de sel de cuisine. Les aliments riches en iode sont :

  • Les poissons.
  • Les fruits de mer.
  • La grande majorité des fruits et des légumes contiennent des traces d'iode.

La thyroïde capte les iodures puisés, puis les transforme, c'est-à-dire, les utilise afin de synthétiser des hormones thyroïdiennes.

 

Physiopathologie

Les carences en iode (manque d'iode) n'existent presque plus, en tout cas en ce qui concerne les pays développés. Ceci est le résultat des apports alimentaires normaux, et surtout de l'enrichissement artificiel du sel de table par l'iode. Il existe encore dans certaines régions, et dans certains pays éloignés de la mer (source très importante d'iode), des carences en iode, qui  se traduisent par l'apparition d'un goître, c'est-à-dire d'une augmentation de volume de la thyroïde.

L'hypothyroïdie, c'est-à-dire l'insuffisance d'hormone thyroïdienne dans l'organisme peut également être un symptôme de carence en iode. Ceci risque d'aboutir à l'apparition d'un retard mental chez l'enfant.

Examen médical

Labo

Les quantités d'iode dans le sérum c'est-à-dire la partie liquidienne du sang sont :

  • 260-820 nanomoles par litre soit 33-104 µg par litre.

Les quantités d'iode dans les urines sont :

  • 790-2360 nanomoles par 24 heures soit 100-300 µg par 24 heures.

Nanomoles X 0,127 = microgrammes microgramme X 7,87 = nanomoles.

La toxicité de l'iode devient dangereuse à partir de 2 g. Les doses toxiques de la teinture d'iode apparaissent à partir de 15 g.
 

Traitement

Traitement

Les traitements de l'intoxication par l'iode sont les suivants :

  • Le lavage de l'estomac est contre-indiqué.
  • Il est nécessaire d'administrer du lait, une solution d'amidon à raison de 15 à 20 g dans 500 ml d'eau, et du thiosulfate de sodium par voie orale (100 ml de solution à 1 %).
  • L'hospitalisation en service de réanimation, permettra de corriger les troubles électrolytiques et de prévenir les strictures (resserrement) de l'oesophage ou si l'on préfère les constrictions de celui-ci (acide fort).
  • D'autre part l'iode peut également présenter une toxicité chronique (iodisme). Cette intoxication chronique est le résultat d'apport quotidien d'iode > 2 mg par jour. Ceci entraîne une utilisation trop importante de l'iode par la glande thyroïde (captation accrue), qui aboutit à l'arrêt de la formation de l'iode de l'organisme, et à la formation d'un goître hypothyroïdien, c'est-à-dire par insuffisance d'hormone thyroïdienne.

Évolution

Évolution

 L'évolution d'une intoxication par l'iode se fait parfois vers l'apparition de séquelles de l'oesophage à type de constrictions, c'est-à-dire de resserrement de celui-ci (constriction oesophagienne).

Effets secondaires

Les effets indésirables de l'iode sont :

  • Les allergies, la coloration anormale de la peau, et quelquefois le risque de causticité (destruction locale de la peau). Ces allergies peuvent être quelquefois graves, et entraîner un choc anaphylactique.
  • L'iode peut également être dangereuse pour le tube digestif, surtout quand elle est absorbée en quantité très importante. Dans ce cas on voit apparaître des nausées et des vomissements, entre autres.
  • L'appareil urinaire est susceptible d'être sensibilisé par l'absorption d'iode. Cela se traduit quelquefois par une anurie, c'est-à-dire un arrêt de la sécrétion des urines pouvant être très dangereux, et entraîner une évolution péjorative, voire le décès du patient. Une insuffisance rénale peut également survenir à la suite d'absorptions d'iode.
  • L'application trop fréquente ou trop étendue de polyvidone iodée, risque d'avoir des répercussions sur le fonctionnement normal de la glande thyroïde.
  • L'iode est également utilisé en usage interne, en radiologie tout particulièrement, sous la forme de produit de contraste iodé, afin de permettre de voir mieux certaines zones anatomiques du corps en rendant celle-ci opaque aux rayons X.
  • Le soluté de Lugol, qui est une solution iodo-iodurée est quelquefois prescrite pour traiter certaines hyperthyroïdies surtout quand celles-ci sont graves.
  • Certains médicaments comme l'amiodarone contiennent également de l'iode.