Insuffisance cardiaque du nourrisson

Définition

Définition

L’insuffisance cardiaque se définit comme l’incapacité, l’impossibilité pour la pompe cardiaque d’assurer le débit normal (physiologique) exigé par la nécessaire vascularisation des organes du corps.

Classification

L’insuffisance cardiaque de l’enfant, à l’instar de l’insuffisance cardiaque de l’adulte, se décline en différents degrés entraînant une incapacité cardiaque plus ou moins bien supportée par l’individu (tolérance fonctionnelle variable).

Chez le nourrisson, on distingue deux types d’insuffisance cardiaque :

  • L’insuffisance cardiaque dont le débit est diminué et dont la cause est une impossibilité pour le muscle cardiaque (myocarde) d’assurer sa fonction de pompe, ceci étant dû à une atteinte de type inflammatoire du myocarde (infection par un virus par exemple), à une affection du muscle cardiaque s’étalant sur une longue période ou à des troubles du rythme cardiaque. L’insuffisance cardiaque dont le débit est diminué peut également être le résultat de la présence d’un obstacle au moment de l’éjection du sang à partir des ventricules cardiaques. C’est le cas entre autres quand il existe une sténose (rétrécissement) de l’orifice de l’aorte ou une coarctation aortique entre autres. La coarctation aortique est la diminution d’origine congénitale du calibre de l’aorte (la plus grosse artère : elle part du cœur et son rôle est d’apporter du sang oxygéné à l’ensemble de l’organisme par l’intermédiaire de ses branches terminales). Ce rétrécissement empêche le passage normal du sang dans l’aorte. Il se situe le plus souvent au niveau du thorax.
  • L’insuffisance cardiaque dont le débit est augmenté. Cette affection est particulièrement fréquente chez le nourrisson. La communication interventriculaire entraîne ce type d’affection.

Symptômes

Symptômes

L’apparition des symptômes suivants se fait le plus souvent au cours d’une affection contractée par le nourrisson :

  • Toux sèche
  • Dyspnée (difficultés respiratoires) à type de tachypnée (accélération du rythme respiratoire).

Examen médical

Examen physique

Le nourrisson est blême (pâle) et présente une certaine prostration, ou au contraire il est agité. Parfois, il est recouvert de sueurs.

L’examen du nourrisson met également en évidence une augmentation de volume du foie (hépatomégalie).

L’auscultation cardiaque objective la présence d’une tachycardie (accélération du rythme cardiaque).

La tension artérielle est pincée, c’est-à-dire qu’il existe une différence insuffisante entre le chiffre de la maxima (systolique) et le chiffre minimal (diastolique).

Examen complémentaire

Ils comprennent avant tout l’examen radiologique et l’électrocardiogramme.

La radio du thorax montre une augmentation de volume du coeur (cardiomégalie).

Pour les spécialistes : il est possible d’observer un aspect de stase hilaire pulmonaire.

L’électrocardiogramme met en évidence un tracé électrocardiographique de petite hauteur (micro voltage des complexes QRS).

L’échographie met en évidence une dilatation des ventricules et oreillette gauches. Cet examen objective également les parois peu épaisses du ventricule gauche. Enfin, l’échographie décrit une hypokinésie globale du coeur, c’est-à-dire une diminution en quelque sorte de la puissance et des capacités cardiaques à éjecter le sang.

Chez certains patients, on constate la présence d’une élévation de la tension à l’intérieur de la circulation vasculaire des poumons.

Traitement

Traitement

Le traitement consiste à mettre en place des mesures hygiéno-diététiques et à prescrire un traitement médicamenteux.

Les mesures diététiques comportent un régime hyposodé (diminution de la quantité de sel des aliments), précisant que les laits maternisés ne sont pas trop salés et conviennent de ce fait au nourrisson.

Les quantités d’eau et de liquide absorbées par le nourrisson sont au départ diminuées puis normales par la suite.

Les médicaments comprennent:

  • les diurétiques (furosémide : lasilix) dont la dose initiale est de 2 à 3 mg par kilogrammes et par jour. L’absorption de ce médicament se fait en 3 fois dans la journée, soit par voie buccale soit en perfusion. Par la suite, les doses sont diminuées. Étant donné les pertes de potassium liées à l’utilisation de ce médicament, il est quelquefois nécessaire, pour des doses élevées de LASILIX, de donner du potassium à l’enfant.
  • les tonicardiaques: médicaments exerçant sur le cœur une action tonique (augmentant la vigueur du coeur). La digitaline sous forme de digoxine (soluté pédiatrique buvable) est utilisé dans ce but.
  • la trinitrine est utilisée en urgence par voie intraveineuse (perfusion veineuse continue à l’aide d’une pompe) à la dose de 0,5 mg par kilo de poids et par minute.
  • la dobutamine, qui possède des propriétés vasodilatatrices artérielles (c’est-à-dire permettant d’augmenter le calibre des artères) doit est administrée de manière régulière et surveillée. Ce médicament est réservé aux services spécialisés de soins intensifs.
  • certains vasodilatateurs tes que le lopril et le renitec sont également utilisés.
  • étant donné le risque thrombogène, c’est-à-dire le risque par l’organisme de fabriquer des caillots sanguins susceptibles de migrer dans la circulation cérébrale, un traitement anticoagulant préventif à base d’aspirine ou d’héparine à bas poids moléculaire est généralement mis en place.

En pratique, le traitement comporte deux phases :

  • La première phase consiste à stabiliser les poussées aiguës survenant au départ de la maladie
  • La deuxième phase comporte un traitement d’entretien avec furosémide, digitaliques les vasodilatateurs.

Évolution

Évolution

L’insuffisance cardiaque du nourrisson est améliorée par le traitement mais certaines complications sont susceptibles de survenir, dont les plus fréquentes sont l’embolie artérielle essentiellement au niveau du cerveau. Celle-ci est le résultat du déplacement d’un caillot sanguin à cause de l’insuffisance circulatoire, plus précisément de l’insuffisance de pression régnant à l’intérieur des artères cérébrales.
L’évolution se fait parfois vers une défaillance cardiaque aboutissant au décès du patient dans environ 30% à 50% des cas.

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