Insomnie de l’adulte

Définition

Définition

L'insomnie de l'adulte (en anglais insomnia), est la privation involontaire de sommeil provoquée par un état pathologique, ou des troubles psychologiques.

Généralités

De façon générale, les troubles du sommeil correspondent aux perturbations de la durée, ou de la qualité du sommeil.

Classification

On distingue trois sortes de troubles du sommeil :

  • L'insuffisance de sommeil proprement dite appelée insomnie.
  • L'excès de sommeil appelé hypersomnie (en anglais hypersomnia).
  • Les comportements anormaux durant le sommeil appelés parasomnie (en anglais parasomnia) :  le somnambulisme entre autres.

La nature du trouble du sommeil permet non seulement d'obtenir des renseignements sur la cause de l'insomnie, mais aussi d'orienter le traitement. Les diverses formes d'insomnie (difficulté à s'endormir, fréquence des réveils nocturnes, réveil précoce, récupération insuffisante, fatigue matinale) nous permettent de distinguer plusieurs variétés d'insomnies :

  • L'insomnie aiguë, appelée également insomnie transitoire, est la plus fréquente et se caractérise par des difficultés d'endormissement liées à des causes objectives. Il s'agit de circonstances extérieures, telles qu'une émotion, un décalage horaire, une brève maladie, une intervention chirurgicale, l'apparition de douleurs, un stress, un souci professionnel, une contrariété, un décès.
  • L'insomnie extrinsèque, appelée également insomnie transitoire situationnelle, est due à une modification de l'environnement habituel du sujet. L'exemple le plus connu est celui d'une nuit à l'hôtel, ou à l'hôpital. Ce type d'insomnie se caractérise par des troubles d'adaptation, et de mise en marche (induction) du sommeil. Il est engendré par une échéance, une maladie, un changement professionnel, un décès, un examen et se caractérise le plus souvent par un temps d'endormissement beaucoup plus long que d'habitude (en général, une demi-heure à une heure au lieu de 10 minutes). Il est émaillé de réveils fréquents, et s'achève par un réveil matinal précoce. Une activité activité physique, plus importante durant la journée, une préparation au sommeil mieux adaptée, un réaménagement de la chambre (retirer une horloge bruyante, masquer la lumière provenant d'un réveil numérique) permettent le plus souvent de diminuer ce type d'insomnie. En revanche, l'exercice physique juste avant l'endormissement, la prise de nourriture, ou une douche trop chaude précédant immédiatement le coucher sont formellement déconseillés. Généralement, le rituel du coucher (lecture, petite musique douce et relaxante) est suffisant pour favoriser l'endormissement.
  • L'insomnie chronique, appelée également insomnie à longue échéance (ou insomnie récurrente pour certains spécialistes en neuropsychiatrie), est susceptible de durer plusieurs mois, voire des années. Elle consiste en des réveils nocturnes très fréquents, survenant généralement au cours de la deuxième moitié de la nuit. Certaines affections psychiatriques graves, telles que la mélancolie, la dépression sévère ou la confusion mentale sont susceptibles d'engendrer des insomnies chroniques. Ce type d'insomnie se caractérise par des épisodes récurrents, qui ne sont pas obligatoirement associés à un processus pathologique (maladie) sous-jacent.
  • L'insomnie psychophysiologique se caractérise par le fait d'être persuadé de ne pas pouvoir dormir la nuit quoi qu'il advienne. Les individus atteints d'insomnie psychophysiologique, malgré leurs efforts pour dormir, sont non seulement éveillés, mais également excités. Ce type d'individu a tendance à s'endormir dans des endroits non adaptés au sommeil, et alors qu'il n'essaie pas de dormir. Ils sont, d'autre part, particulièrement sensibles aux excitants (tabac, alcool, café), qu'ils doivent abandonner avant d'essayer de dormir. Le meilleur traitement est la thérapie associant relaxation, et quelquefois privation de sommeil. Les hypnotiques (médicaments destinés à faciliter le sommeil) ne semblent pas efficaces.
  • L'insomnie liée à la prise d'alcool, de café et de nicotine se caractérise par une difficulté à l'endormissement et des réveils fréquents. L'alcool, même s'il a tendance à accroître la somnolence, et à réduire le délai d'endormissement, perturbe la qualité du sommeil. D'autre part, il expose à des perturbations de fonctionnement de l'appareil pulmonaire, pouvant avoir des répercussions gravissimes sur la respiration (arrêt respiratoire entre autres), notamment chez les individus présentant des apnées du sommeil.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de l'insomnie de l'adulte sont :

  • Difficultés d'endormissement.
  • Réveils nocturnes.
  • Réveil matinal précoce.

Physiologie

La modification récente de la durée du sommeil chez un individu permet de juger de la réalité d'une insomnie. En effet, la comparaison des durées de sommeil entre plusieurs individus, n'est pas suffisamment objective pour porter le diagnostic d'insomnie, ou d'hypersomnie.

Le besoin physiologique de sommeil varie non seulement d'un individu à l'autre, mais également selon l'âge : ainsi les personnes âgées ont naturellement une durée de sommeil plus courte que les enfants, ou les adultes plus jeunes. La notion d'insomnie est relativement subjective, et ne peut être vraiment objectivée que par une observation en milieu médical. En effet, la certitude de "ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit" correspond rarement à la réalité. C'est donc la notion de "sommeil réparateur" qui doit être prise en compte, ainsi que l'aspect répétitif, ou non des troubles du sommeil.

Physiopathologie

L'insomnie correspond le plus souvent à un sommeil insuffisant, aussi bien en quantité (nombre d'heures), qu'en qualité (sommeil ressenti comme réparateur) ainsi que la difficulté à s'endormir.

Traitement

Traitement

Le traitement de l'insomnie est variable selon son type :

  • L'interrogatoire du patient sur ses habitudes est primordial. En effet, la consommation de tabac, alcool, café, autres excitants et médicaments, risque d'avoir un effet délétère, sur la qualité du sommeil.
  • D'autre part, l'état psychologique du patient est important à prendre en compte. Un patient anxieux ou déprimé nécessitera bien entendu une prise en charge psychothérapeutique et parfois médicamenteuse.
  • Dans certains cas, quelques mesures simples comme la réorganisation de l'heure d'endormissement, et de l'heure du lever, sont parfois suffisantes pour redonner au patient une bonne qualité de sommeil. Ainsi, le fait de se lever une heure plus tôt, permet de s'endormir une demi-heure plus tôt, et d'avoir un sommeil réparateur. 
  • L'utilisation de médicaments et plus précisément d'hypnotiques (médicaments destinés en théorie à favoriser l'endormissement ) ne doit se faire bien entendu, qu'avec l'aval d'un médecin. Les molécules les plus souvent utilisées sont les benzodiazépines, quand les conseils hygiénodiététiques ne sont pas suffisants pour rétablir le sommeil. Ils sont également prescrits quand le patient réclame avec insistance un médicament pour dormir. Dans ce cas, ils doivent être utilisés sur une courte période.
  •  Il est nécessaire de faire appel aux benzodiazépines que les spécialistes appellent à demi-vie courte, ou intermédiaire. Ceci signifie que ces médicaments sont éliminés relativement rapidement du sang de l'individu. Les benzodiazépines sont contre-indiquées, quand il existe un risque de dépression, ou de suicide, de myasthénie (maladie des muscles), ou de sensibilité particulièrement importante.
  • Les contre-indications à l'utilisation des benzodiazépines sont habituelles : ​
    • Conducteurs de véhicules.
    • Absorption d'alcool interdite.
    • Réaction paradoxale chez le vieillard ou l'enfant (agitation, excitation, confusion).
  • Les benzodiazépines ne sont pas les seules molécules utilisées en cas d'insomnie. ​Néanmoins, les barbituriques utilisés fréquemment par le passé, sont quasiment abandonnés de nos jours. En effet, il existe une marge de sécurité étroite par rapport à celle des benzodiazépines, et un risque d'intoxication quelquefois très grave. Avec les barbituriques, le réveil est également plus difficile. Les patients se plaignent régulièrement de tête lourde, d'impressions d'ébriété ("gueule de bois"), de bouche pâteuse.

Évolution

Évolution

C'est essentiellement l'insomnie récurrente qui a des répercussions délétères sur la vie diurne (durant la journée). En effet, à longue échéance, cette insomnie persistante est susceptible de perturber le comportement des individus, et d'entraîner chez eux des troubles de l'humeur (au sens psychiatrique du terme : la dépression entre autres). Ce type d'insomnie peut également être cause d'accidents professionnels.

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