Hyperlipidémies (manifestations musculosquelettiques dus aux)

Définition

Définition

Les manifestations musculosquelettiques liées aux hyperlipidémies constituent un trouble de nature héréditaire du métabolisme c’est-à-dire du fonctionnement et de l’utilisation des lipoprotéines (lipides associés à des protéines) à l’intérieur de l’organisme qui est susceptible d’entraîner la survenue de pathologie du muscle et du squelette (manifestations musculosquelettiques). Ceci concerne essentiellement les patients présentant une hypercholestérolémie familiale. Cette hypercholestérolémie familiale était autrefois appelée hyperlipoprotéinémie de type II. Les individus souffrant de cette affection sont susceptibles d’avoir des polyarthrites qui récidivent. Il s’agit de polyarthrites récidivantes migratrices concernant essentiellement les genoux et les autres grosses articulations périphériques. Quelquefois, moins souvent, les petites articulations périphériques sont également touchées par cette affection.

Classification

Quand le patient présente une hyperlipoprotéinémie de type IV c’est-à-dire un excès de triglycérides, les arthrites de type inflammatoire sont modérées et concernent les grosses et les petites articulations périphériques, ne touchant le plus souvent que quelques articulations à la fois. Dans ce cas les arthrites commencent le plus souvent chez l’adulte et s’installent de manière chronique et parfois récidivent par épisodes pendant quelques jours à quelques semaines. Chez quelques patients la douleur est sévère et s’associe plus ou moins à des raideurs apparaissant le matin avec sensibilité quand on palpe l’articulation concernée et éventuellement une hyperesthésie (accentuation de la sensibilité) dans les zones situées autour des articulations. Plus rarement on constate un épaississement de la synoviale. Dans ce type d’hyperlipidémie, si on examine le liquide articulaire celui-ci est le plus souvent inflammatoire et ne contient pas de cristaux. On constate néanmoins une élévation du nombre des globules blancs surtout des mononucléaires. Chez certains patients le liquide que l’on a ponctionné l’intérieur des articulations ressemble à du lait. Les radiographies montrent quelquefois une fragilisation du tissu osseux à proximité des articulations (présence de géodes).

Symptômes

Symptômes

L’arthrite est de type mono-articulaire (ne concerne qu’une seule articulation) et s’accompagne généralement d’hyperthermie (fièvre). Ce phénomène ne concerne pas tous les patients mais seulement quelques-uns d’entre eux.
La douleur est typiquement variable et modérée. Quelquefois elle est sévère et susceptible d’handicaper les patients.

Examen médical

Examen physique

Les articulations concernées, quand on les examine, apparaissent chaude, rouge (érythémateuses), gonflées et sensibles. D’autre part les patients présentent une douleur des tendons et plus particulièrement du tendon d’Achille mais jamais associée à une hyperthermie (fièvre). La palpation du tendon d’Achille montre que celui-ci est érythémateux (rouge) chaud, gonflée et sensible. Des xanthomes (taches, nodosités constitués de corps gras qui se sont déposés dans la peau) sont constatés quelquefois à l’intérieur des fibres qui constituent les tendons. Les xanthomes tubéreux peuvent être présents en dessous de la peau, et situés au niveau des coudes, des genoux et des mains, parfois sur les fesses. Selon que la pathologie a été transmise sur le mode dominant ou récessif c’est-à-dire qu’un seul parent ou les deux parents transmettent l’anomalie génétique, les xanthomes apparaissent dans l’enfance ou chez l’adulte.

Labo

L’analyse du liquide synovial de l’articulation concernée ne présente pas un caractère inflammatoire et contient un petit nombre de globules blancs mais pas de microcristaux.

Cette affection de nature récidivante et quelquefois transitoire de l’arthrite peut dans certains cas passer pour un rhumatisme articulaire aigu essentiellement quand les patients ont, en plus des affections rhumatologiques, une hyper protéinémie et une augmentation de la vitesse de sédimentation associée à une élévation des anticorps antistreptolysine O.

Les patients présentent des taux élevés de lipoprotéines de très faible densité (VLDL). Les triglycérides (anciennement appelé hyperlipoprotéinémie de type IV) sont également parfois élevés.

Traitement

Traitement

Le traitement comprend de l’aspirine, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ne contenant pas de corticoïdes) et des antalgiques (antidouleurs). L’utilisation des hypolipémiants (médicaments destinés à diminuer le taux de lipides dans le sang) apporte quelquefois de bons résultats.

Évolution

Évolution

Le début des manifestations musculosquelettiques associées au hyperlipidémies se fait le plus souvent brutalement. Elles durent ensuite quelques jours à une quinzaine de jours mais n’aboutissent pas à une lésion anatomique des articulations. Les épisodes d’inflammation tendineuse apparaissent généralement progressivement mais ne durent que quelques jours.

Les épisodes de cette affection rhumatologique faisant partie des arthrite systémiques, sont quelquefois confondues avec la fibromyalgie ou avec le syndrome de fatigue chronique, et avec des crises de goutte aiguë. Les épisodes se reproduisent plusieurs fois au cours de la même année.

Complications

Les patients qui sont traités par les inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase sont susceptibles de présenter des myalgies (douleurs des muscles) et plus rarement une polymyosite c’est-à-dire une inflammation et une atteinte du collagène (variété de protéines constituant les muscles entre autres) ou une rhabdomyolyse c’est-à-dire une inflammation et une dégénérescence des fibres constituant les muscles squelettiques. Ces médicaments sont entre autres :

  • Cerivastatine
  • Lovastatine
  • Simvastatine
  • Atorvastatine Calcique
  • Fluvastatine Sodique
  • Pravastatine Sodique

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