Herpès néonatal

Définition

Définition

L’herpès néonatal « banal » se traduit pour l’apparition de boutons gênants qui ne fait courir aucun danger à un enfant.
À l’opposé un nouveau-né qui se contamine par l’herpès génital provenant de sa mère au moment de l’accouchement est beaucoup plus dangereux.

Classification

La présence d’herpès chez le nouveau-né se traduit de plusieurs manières :

1) Premier tableau :

  • Début de la maladie herpétique entre le cinquième et le dixième jour après l’accouchement, se traduisant par :
    • Une éruption de vésicules
    • De la fièvre
    • Des convulsions
    • Une hépatosplénomégalie (augmentation de volume du foie et de la rate)
    • Des troubles de la coagulation sanguine
  • Evolution
    • La mortalité est fréquente (80 %)
    • Les séquelles neurologiques sont graves chez environ la moitié des enfants survivant à cette infection.

2) Deuxième tableau :

  • Méningo-encéphalite (inflammation des méninges et de l’encéphale) survenant entre 1 et 3 semaines après la naissance avec :
    • Une hyperthermie (fièvre)
    • Des convulsions
  • Evolution
    • Mortalité dans 50 % des cas
    • Séquelles neurologiques chez les survivants.

3) Troisième tableau

  • Contamination à travers le placenta en cas de prématurité ou d’infections congénitales se traduisant par :
    • Un ictère (jaunisse)
    • Une hépatosplénomégalie (augmentation de volume du foie et de la rate)
    • Une microcéphalie (volume du crâne plus petit que celui des individus de même âge et de même sexe)
    • Des convulsions
    • Une choriorétinite : inflammation de la choroïde et de la rétine. La choroïde constitue la partie arrière de l’uvée (tunique de l’œil contenant des vaisseaux et comprenant la choroïde, le corps ciliaire et l’iris). La rétine est la couche de cellules recouvrant le fond de l’œil et permettant de transformer les rayons lumineux en une sensation visuelle décodée par le cerveau.

Cause

Cause

La contamination du fœtus par le virus de l’herpès se fait principalement lors du passage du nouveau-né dans la filière génitale (col de l’utérus, vagin, appareil sexuel). Elle peut également avoir lieu lors d’une rupture prématurée des membranes (membrane translucide constituée d’une poche appelée la cavité amniotique dans laquelle se situe le liquide amniotique où baigne le fœtus). Dans ce cas, la contamination (souillure par les germes pathogènes) se fait dans les six heures qui suivent la rupture de cette poche des eaux.

Le risque pour le nouveau-né est augmenté quand il présente des plaies (pose d’électrodes sur le cuir chevelu).

Évolution

Prévention

Prévention, conduite à tenir et traitement
Depuis la réunion qui s’est tenue en 1994 à San Francisco, les attitudes de prise en charge de l’herpès néonatal sont variables d’une équipe médicale à l’autre.

  • Pour Hureaux JM, la conduite à tenir se résume à ces 4 tableaux :
    • En cas de primo-infection dans le mois avant l’accouchement, le risque d’herpès néonatal est de 75 % environ. Dans ce cas, la césarienne associée à l’Aciclovir semble indiquée.
    • En cas de récurrence dans la semaine avant l’accouchement, le risque d’herpès néonatal est de 1 à 5 %. La meilleure conduite à tenir semble être la césarienne.
    • En cas d’antécédents d’herpès génital, le risque d’herpès néonatal est de 1 pour 1000. Dans ce cas, l’accouchement « normal » peut avoir lieu mais il est nécessaire de faire une recherche de virus herpès simplex au niveau du col et du vagin, associée à une désinfection puis à la prise d’Aciclovir en cas de présence de ce virus.
    • Quand il n’existe aucune manifestation d’herpès génital (c’est le cas d’environ 2/3 des herpès néonatals), le risque d’herpès néonatal est d’environ 1 pour 10 000. Dans ce cas, la prévention des maladies sexuellement transmissibles semble suffisante.
  • Pour une autre équipe médicale :
    • L’accouchement par la voix basse est autorisée si le délai par rapport à la primo-infection est supérieur à trois semaines en absence de traitement, ou supérieur à 10 jours si la primo infection a été traitée et s’il n’existe pas de récidive au niveau du col de l’utéris et du vagin à la date de l’accouchement (Scot L.L et al 1996).
    • Dans le cas contraire, il est nécessaire de pratiquer une césarienne avant la rupture des membranes et d’associer un traitement par Aciclovir par voie veineuse au nouveau-né.
    • En cas d’herpès récidivant pendant la grossesse, il est nécessaire de réaliser des prélèvements une fois par mois, à partir du premier mois de la grossesse et jusqu’à l’accouchement. Un traitement par Aciclovir est proposé quand il existe un risque d’accouchement prématuré.
    • L’accouchement normal peut se faire à condition que les lésions remontent à plus d’une semaine au niveau du col et seulement au niveau du col. Il est nécessaire d’appliquer de la Bétadine sur le vagin, le col et l’ensemble du périnée. La décontamination du nouveau-né avec de la Bétadine moussante puis un rinçage est nécessaire.
    • La césarienne est pratiquée dans les autres cas, associée ou pas à un traitement par Aciclovir.
    • Quand il existe une récidive fréquente de l’herpès chez la mère, il est nécessaire d’appliquer un traitement par Aciclovir de façon continue jusqu’à la naissance. Cette conduite est néanmoins discutée par certaines équipes médicales.
    • Chez une femme qui présente uniquement un antécédent d’herpès génital, l’accouchement normal est autorisé à condition qu’il n’existe pas de symptômes visibles, mais une recherche du virus dans la sécrétion génitale est nécessaire associée à une désinfection des voies génitales avec de la Bétadine et une décontamination du nouveau-né à la naissance (Bétadine moussant et rinçage). Il est également nécessaire de faire une recherche de virus au bout de 2 jours sur les conjonctives, dans la bouche et le pharynx du bébé. La pose d’électrodes sur le cuir chevelu ne doit pas être effectuée. Enfin, une pommade ophtalmique contenant de l’Aciclovir doit être mise dans les yeux de l’enfant.

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