Groupe érythrocytaire

Définition

Définition

Les groupes érythrocytaires (en anglais erythrocyte group) sont les propriétés que présente le sang d'un individu qui permettent de le classer selon la variété d'agglutinogènes (antigènes situés sur les globules rouges) et d'agglutinines (anticorps se trouvant dans la partie liquide du sang). Ces propriétés permettent en même temps d'assurer la compatibilité de la transfusion sanguine entre donneur et receveur.

Généralités

Les membranes des cellules (en anglais cells) portent sur leur face extérieure des substances chimiques, constituées de sucre et de protéines (glycoprotéine) présentant une spécificité très élevée, les antigènes appelés agglutinogènes, permettent à chacun de nous, de posséder une personnalité immunitaire unique, et de provoquer l'agglutination des globules rouges dans certaines conditions.

L'agglutination correspond à la réaction antigène-anticorps dans laquelle les anticorps complets normaux provoquent l'agglutination des globules rouges, que dans certaines conditions seulement. Autrement dit, lorsque les globules rouges qui sont porteurs d'un antigène donné, sont mis en contact d'un anticorps capable de les reconnaître, ils sont alors agglutinés de manière visible, c'est ce que l'on appelle la technique du groupage.

Historique

Les groupes érythrocytaires ont été ainsi classifiés lors des travaux de Karl Landsteiner en 1900. Ces systèmes sont déterminés génétiquement.

Examen médical

Labo

La transfusion de sang n'est pas compatible quand les globules rouges receveurs (ceux qui circulent dans le système circulatoire de l'individu destiné à recevoir le nouveau sang) portent des agglutinogènes différents de ceux du donneur (celui qui donne son sang). Dans ce cas, on assiste à une évolution fatale. Autrement dit, l'organisme du receveur ne reconnaît plus les antigènes provenant de l'autre sang, et décide alors de fabriquer des anticorps spécifiques aboutissant à l'agglutination des cellules du donneur qui sont alors détruites. C'est la raison pour laquelle il est toujours procédé à la détermination du groupe sanguin avant une transfusion sanguine.

Il existe de nombreuses variétés d'agglutinogènes (une trentaine) dans toute la population humaine. En plus de celles-ci, on dénombre environ une centaine d'autres variétés d'agglutinogènes dans certaines familles (on parle alors d'antigènes privés). L'ensemble des antigènes est à l'origine des systèmes ABO et Rhésus. Les autres antigènes sont les systèmes M, N, Duffy, Kell et Lewis. Ces groupes sanguins sont moins importants que les groupes ABO Rh, et sont spécifiquement étudiés sur le plan judiciaire, dans la recherche scientifique, ou dans la recherche de paternité (il existe une filiation génétique entre deux individus). Leur détermination réside essentiellement dans le fait de répéter plusieurs transfusions à la même personne. Dans ce cas, les réactions au niveau des globules rouges (hémolyse : éclatement) qui sont faibles, sont susceptibles de s'additionner et d'être à l'origine de problèmes graves.

  • Le système ABO : ce système a été le premier système du groupe sanguin découvert en 1900 par Landsteiner et Wiener. Ces chercheurs remarquèrent qu'en mélangeant du sang provenant de deux individus différents, on obtenait quelquefois une agglutination des globules rouges entre eux, et quelquefois pas d'agglutination. C'est ainsi que l'on a compris qu'il existait des différences entre deux individus en ce qui concerne les globules rouges, et l'on commença alors à parler de concept de groupe sanguin. Le système ABO se définit par la présence d'antigènes A, B ou AB, ou par l'absence d'antigènes pour le groupe O qui se définit par la présence d'anticorps dans le sérum respectivement anti-A, anti-B et anti-A+B. Les sujets O sont considérés comme donneurs universels, et les sujets AB sont dits receveurs universels. Génétiquement, on sait aujourd'hui que ce système est gouverné par deux gènes (zone bien précise située sur un chromosome)  correspondant à un même locus (en anglais loci), qui est la position occupée normalement par un gène sur un chromosome. Cette position est fixe, identique sur chacun des chromosomes de la mère et du père. C'est ainsi que le locus permet de définir toujours en même temps la localisation de deux gènes sur le chromosome paternel, et l'autre sur le chromosome maternel. On appelle allèles (en anglais allele) les gènes d'un même locus. Autrement dit, dans le locus concernant le système ABO chaque gène des parents, qu'il soit du père ou de la mère, est capable de revêtir trois formes possibles qui sont A, B, AB ou O. C'est la raison pour laquelle, un individu peut avoir une des six combinaisons suivantes (ces combinaisons de gènes vont donc gouverner la présence d'antigènes, qui leur seront spécifiques sur la membrane des globules rouges) : AABBABAOBOOO. Les quatre groupes érythrocytaires possibles déterminés par la présence des antigènes spécifiques seront : ABABO dans lesquels A et B sont dominants, O est récessif. En France les groupes sanguins sont répartis de la façon suivante :
    • A : = 42 %
    • B = 10 %
    • AB = 3 %
    • O = 45 %. 
  • Les laboratoires utilisent un sérum-test particulier qui va agglutiner le sang selon le groupe :
    • Un sérum test qui contient des anticorps anti-B ou anti-AB va agglutiner un sang du groupe A.
    • Un sérum de test qui contient des anticorps anti-A ou anti-AB va agglutiner un sang du groupe B.
    • Un sérum de test qui contient des anticorps anti-A ou anti-B va agglutiner un sang de groupe AB.
    • Un sang de groupe O n'agglutine aucun sérum test.
  • Les groupes du système ABO possèdent la caractéristique d'avoir dans le sérum des anticorps naturels que l'on appelle des agglutinines (en anglais agglutinin) qui sont absentes à la naissance, puis augmentent progressivement au cours des deux premiers mois de la vie pour atteindre un taux maximum vers l'âge de dix ans environ. Ensuite, leur taux diminue à nouveau. Les agglutinines du système ABO se forment rapidement dans le sang d'un individu en cas d'incompatibilité sanguine.
  • Le système Rh (Rhésus) : a été découvert un peu plus tard en 1940 également par Karl Landsteiner. Il va permettre de classer encore plus spécifiquement, les groupes sanguins érythrocytaires (érythrocytes : globules rouges). La dénomination Rh vient du fait que l'on a identifié des agglutinogènes du système Rh (l'agglutinogène D) chez le singe Rhésus, puis chez l'être humain par la suite. La plupart des gens sont Rh positif (Rh+), ce qui signifie que leurs érythrocytes (globules rouges) comportent l'agglutinogène D. Contrairement aux agglutinines du système ABO, les agglutinines anti-Rh ne se forment pas rapidement dans le sang d'un individu Rh négatif recevant du sang Rh positif par exemple. En effet, il s'installe une sensibilisation progressive qui va être à l'origine, peu après la transfusion, de la production des agglutinines anti-D, ces agglutinines ayant pour but de combattre l'agglutinogène des globules rouges étrangers entrés par erreur dans l'organisme du transfusé. Lors de la première transfusion de sang incompatible, les globules rouges restent pour leur grande majorité intacte. Ce n'est qu'au cours des transfusions successives que l'on va assister à des réactions au cours de laquelle les agglutinines anti-D du sujet transfusé, vont attaquer et détruire les globules rouges du donneur. On distingue cinq types d'antigènes : D, C, c, E et e, ainsi que la présence d'un antigène D définit le groupe Rh positif. L'absence de l'antigène D définit le groupe Rh négatif. C, D, et E sont les plus répandus. Une pathologie particulièrement grave liée au système Rh, est celle de la femme enceinte Rh négatif qui porte un fœtus Rh positif. Lors du premier bébé, celui-ci ne présente pas de pathologie particulière. Ce n'est que lors de l'accouchement, ou du décollement du placenta, qu'un certain volume de sang du bébé entrant en contact avec le sang maternel, l'on peut assister à un incident. Un avortement ou une fausse couche est également à l'origine du même type de problème. Le contact entre le sang du foetus et celui de la mère est à l'origine de la formation des agglutinines anti-D. Lors d'une seconde grossesse, si aucune précaution n'a été prise, les agglutinines anti-D de la mère (Rh négatif) vont traverser la barrière placentaire (membrane de protection du fœtus dans l'utérus de la maman) et détruire les globules rouges du fœtus (Rh positif) qui portent l'agglutinogène D. Le nouveau-né présente alors une érythroblastose fœtale (en anglais fetal erythroblastosis) appelée également maladie hémolytique du nouveau-né.
  • Les autres systèmes majeurs sont :
    • Le système Kell (le plus important) comporte deux antigènes dont le plus fréquent est l'antigène K.
    • Le système Duffy.
    • Le système Kidd.
    • Le système MNS.

Termes et Articles associés