Fièvre de la vallée

Définition

Définition

La fièvre de la vallée, également appelée « coccidioïdomycose », « fièvre de la vallée de Californie », « fièvre de la vallée de San Joaquin » ou « fièvre du désert », est une pathologie causée par un champignon : le Coccidioïdes immitis ou le Coccidioïdes posadasii. 

Généralités

Cette pathologie survient souvent sous forme d’épidémie, on ne note que rarement des cas isolés dans une même région. Les vents violents qui soulèvent et emmènent la poussière des sols contaminés par le champignon font office de transports pour les spores des champignons et donc de vecteurs de la maladie.

Cette maladie n’est pas contagieuse, la seule façon d’en être victime est de respirer des spores de champignons : la période la plus à risque pour contracter une fièvre de la vallée de San Joaquin se situe entre la fin de l’été et le début de l’automne.

Le nom « coccidioïdomycose » est préféré des spécialistes car il exprime la véritable identité de cette pathologie : l’infection mycosique. D’autant plus que, selon eux, il est facile de se tromper de pathologie en utilisant les termes « fièvre de la vallée » car de nombreuses autres pathologies sont composées de ces termes, comme la fièvre de la vallée du Rift par exemple. 

Historique

La coccidioïdomycose fût découverte dans les années 1890 en Argentine grâce à la biopsie de tissus humains infectés par le champignon. 

Classification

La forme initiale de la coccidioïdomycose (fièvre de la vallée) est la forme aiguë.
Si elle n’est pas traitée rapidement, la fièvre de la vallée peut progresser vers une forme chronique et/ou une forme disséminée et se propager à d’autres zones de l’organisme comme la peau, les méninges ou le squelette. C’est le cas pour 5% à 10% des patients.

Les femmes enceintes peuvent contracter des formes plus graves de la maladie, tout comme les immunodéprimés. 

Symptômes

Symptômes

Cette infection mycosique ne provoque pas ou peu symptômes dans 50% à 75% des cas, chez les personnes en bonne santé et sans immunodéficience (système immunitaire plus faible que la normale), et se soigne la plupart du temps sans prescription médicale et en quelques semaines. 

Symptômes de la fièvre de la vallée aiguë

La forme aiguë de la coccidioïdomycose est souvent légère et asymptômatique (ne présente souvent pas de symptômes). Elle disparait spontanément au bout de quelque semaines et sans prescription médicale.
S’il y a présence de symptômes, ceux-ci se manifesteront 1 à 3 semaines après l’inhalation des spores de champignon.

Les symptômes de la coccidioïdomycose aiguë ressemblent à ceux d’une grippe ou d’une pneumonie et se manifestent chez environ 35% des personnes infectées :

  • Fièvre
  • Toux
  • Frissons
  • Difficultés à respirer
  • Sueurs nocturnes
  • Douleurs thoraciques
  • Maux de tête
  • Fatigue intense
  • Rash
  • Douleurs articulaires
  • Douleurs musculaires

Le rash pouvant accompagner la fièvre de la vallée est souvent localisé sur les jambes mais peut aussi se retrouver sur les bras, le dos ou la poitrine et est composé de « bosses » rouges souvent douloureuses et pouvant virer au marron au bout de quelques jours.
Certaines personnes peuvent également présenter un rash avec ampoules ou papules.

En cas d'expression sévère de ces symptômes, le temps de guérison, très variable selon les personnes, le nombre de spores inhalées, l’état de santé général, peut aller jusqu’à plusieurs mois.
On note également des douleurs articulaires souvent perdurer durant plus longtemps encore après la guérison totale.

 

Symptômes de la fièvre de la vallée chronique

Si la forme aiguë de la coccidioïdomycose n’est pas complètement soignée, elle peut progresser rapidement vers une forme chronique.
Celle-ci touche les poumons mais peut également se propager à d’autres parties du corps (forme disséminée).
On retrouve cette complication chez environ 8% de patients, principalement chez les personnes au système immunitaire affaibli.

Les symptômes de la coccidioïdomycose chronique sont ceux de la forme aigue auxquels se rajoutent :

  • Perte de poids
  • Présence de nodules dans les poumons
  • Expectoration avec présence de sang durant la toux

 

Symptômes de la fièvre de la vallée disséminée

Cette forme de la maladie est la plus sévère et touche environ 1% des patients.
L’infection s’est propagée à d’autres parties du corps comme la peau, les os, le foie, le cerveau, le cœur ou les méninges.

La fièvre de la vallée disséminée peut mettre plusieurs années à se déclarer mais peut être très rapidement mortelle chez certains individus. On la retrouve principalement chez les sujets immunodéprimés et les femmes enceintes.

Les symptômes de la coccidioïdomycose disséminée sont ceux de la forme chronique auxquels se rajoutent des signes qui diffèrent en fonction des parties atteintes par l’infection :

  • Lésions crâniennes
  • Lésions de la colonne vertébrale
  • Lésions osseuses diverses
  • Perte d’appétit
  • Irritabilité prononcée
  • Gonflement des articulations avec de fortes douleurs (principalement chevilles et genoux)
  • Nodules
  • Ulcères
  • Lésions cutanées
  • Méningite

Épidémiologie

Environ 150 000 personnes sont touchées aux États-Unis chaque année (chiffres du Centers for Disease Control and Prevention). Ce nombre serait d’ailleurs en continuelle augmentation. 

On retrouve les champignons à l'origine de la maladie dans certaines régions du globe :

  • le Sud-Ouest des États-Unis,
  • états de Washington et de Californie (États-Unis)
  • certaines régions du Mexique
  • en Amérique Centrale
  • en Amérique du Sud

De manière générale, ces régions ont des saisons hivernales assez douces et des étés très chauds.

À noter : cette pathologie peut également être contractée par certains animaux comme les chiens, le bétail ou encore les singes. 

Examen médical

Examen physique

Diagnostic

La fièvre de la vallée peut être difficilement identifiable durant les premiers jours de contamination car elle peut présenter seulement de très légers symptômes, voire ne pas en présenter du tout.
Aucun test n’est alors mis en place car la maladie n’est pas apparente ou est confondue avec un simple rhume par exemple. 

Un historique des voyages, de l’état de santé, des symptômes rencontrés par le patient sera demandé. 

Labo

Une analyse microscopique d’un tissu prélevé sur le patient ou de ses expectorations permettent d’établir un diagnostic fiable.
La culture des spores présents dans les tissus permettra également de confirmer une coccidioïdomycose.

On pourra également effectuer des tests sérologiques et analyser le taux sanguin d’immunoglobulines en plus d’un test sanguin complet

Un test cutané pourra également être effectué afin de détecter une réaction aux champignons. 

Examen complémentaire

Une radiographie des poumons pourra détecter d’éventuelles anomalies dans ces derniers.
Une IRM ou une tomographie permettront de savoir si les os ou le cerveau ont été atteints.

Dans de rares cas, ou lors de formes sévères de coccidioïdomycose, une bronchoscopie et/ou une ponction lombaire sont nécessaires à l’établissement du diagnostic.

Cause

Cause

La coccidioïdomycose (fièvre de la vallée) est causée par deux espèces de champignons : Coccidioïdes immitis et Coccidioïdes posadasii.
Ils sont tous deux dimorphiques et nous contaminent lors de l’inhalation de leurs spores présentes dans l’air que l’on respire.

Ces spores, de tailles minuscules, peuvent être transportées à des dizaines de kilomètres par les vents. Il n’est donc pas rare d’observer des cas de coccidioïdomycose dans les régions voisines à celles citées dans le paragraphe Épidémiologie.
Une fois dans les poumons, ces spores se reproduisent et perpétuent la contamination.

Facteurs de risque

Le principal facteur de risque reste le lieu d’habitation. Si vous vivez dans une zone où l’on retrouve l’un des deux champignons responsables de la fièvre de la vallée (voir Épidémiologie), les risques de la contracter sont fortement augmentés.
Cependant, on estime que les personnes qui vivent dans ces zones ont seulement 3% de risques de la contracter chaque année

Il est cependant possible d’être contaminé par les spores de ces champignons simplement en passant dans l’une des zones où on les retrouve.
Les femmes enceintes, les ouvriers dont le travail implique de remuer la terre, les diabétiques, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées ont plus de risques de contracter la coccidioïdomycose.

Une mauvaise qualité de l’air semblerait également augmenter le risque de contamination. 

Traitement

Traitement

Plus de 60% des cas de coccidioïdomycose sont solutionnés spontanément et sans prescription médicale : du repos et une grande consommation d’eau peuvent suffire à guérir de cette pathologie. La prise d’ibuprofène peut également soulager certains symptômes légers. Demandez toujours conseil à votre pharmacien.

Il existe néanmoins des traitements antifongiques en cas d’aggravation des symptômes ou si vous ne guérissez pas tout seul. On pourra se voir prescrire du fluconazole, de l’itraconazole ou encore du ketoconazole.

Ces traitements présentent généralement des effets secondaires et ne sont pas adaptés à la femme enceinte : on note comme effets secondaires des nausées, diarrhées, douleurs abdominales et vomissements. Dans tous les cas, il est indispensable de parler de votre traitement avec votre médecin.

Dans les cas plus graves, une chirurgie devra être effectuée.

 

À NOTER : Les traitements antifongiques contrôlent les champignons mais ne les détruisent pas toujours. Il est possible de retomber malade au bout de plusieurs années, le champignon étant resté « endormi » dans l’organisme attendant le moment propice pour se redévelopper, une baisse de l’immunité par exemple. 

Évolution

Complications

Pour la plupart des patients atteints de la forme aiguë ou chronique, le pronostic vital n’est jamais engagé. En effet, pour la forme aiguë, la maladie pourra être soignée avec seulement du repos dans 60% des cas.

Les personnes souffrant de diabète peuvent développer des symptômes persistant sur plusieurs années comme des difficultés respiratoires par exemple.

Les patients atteints de coccidioïdomycose disséminée sont quant à eux en grave danger. Il est obligatoire de consulter immédiatement un médecin et de soigner convenablement la pathologie car le pronostic vital est engagé.

Les femmes enceintes et les sujets immunodéprimés (SIDA par exemple) ont également plus de risques de développer des formes plus sévères de fièvre de la vallée.

Les principales complications de la coccidioïdomycose aiguë sont :

  • La pneumonie sévère
  • Les nodules pulmonaires
  • La coccidioïdomycose disséminée 

Diagnostic différentiel

La coccidioïdomycose peut facilement être confondue avec d’autres pathologies notamment :

  • un rhume
  • une grippe
  • une pneumonie 
  • la maladie des Andes
  • la fièvre hémorragique d’Argentine
  • la cryptococcose

Prévention

À ce jour, il n’existe pas de vaccin contre la coccidioïdomycose.

Les personnes à risques (femmes enceintes, diabétiques, immunodéprimés, personnes âgées) vivant dans les zones où l’on retrouve la fièvre de la vallée doivent éviter le plus possible de sortir de chez eux les jours de vents (vecteurs de poussières et donc de spores) tout en fermant hermétiquement portes et fenêtres et éviter les sites de construction où la terre est remuée et les fermes où la terre est souvent retournée.

Il leur est également conseillé d’humidifier le sol dans leur jardin afin d’éviter la sécheresse de la terre et donc la création de poussière. Planter de l’herbe permet également d’éviter la création de poussières.

Ces personnes peuvent également porter des masques qui recouvrent la bouche et le nez afin de filtrer l’air qu’elles respirent les jours de grands vents ou de tempêtes de poussière par exemple. Ces masques doivent avoir une filtration minimum de 0.4 micromètres