Fémur

Définition

Définition

Le fémur est l’os unique de la cuisse, situé entre le bassin et le genou. C'est l’os le plus long du squelette, mais aussi le plus épais, et le plus solide. Il est constitué de deux épiphyses, rejointes par une longue diaphyse.

Anatomie

Le fémur s’articule en haut avec l’os iliaque au niveau de la hanche, en bas avec l’extrémité supérieure du tibia et avec la rotule, constituant l'articulation du genou. Le tibia étant l'os principal et médial, ou interne de la jambe. Il est articulé en haut avec le fémur, et en dehors avec la fibula appelée également péroné, en bas avec le talus appelé également astragale.

Précisément, son extrémité supérieure comprend une saillie de forme arrondie (tête du fémur) qui s'articule à l'intérieur d'une cavité recouverte de cartilage, et appartenant à l'os iliaque, qui est lui-même un os du bassin. Cette cavité porte le nom de cotyle. L'extrémité supérieure du tibia comporte également deux saillies rugueuses :

  • Le grand trochanter.
  • Le petit trochanter.

Le trochanter (du grec trochantêr : organe pour courir), désigne chacune des deux apophyses situées à la partie supérieure du fémur. Les muscles petits et moyens fessiers, s'insèrent sur le grand trochanter, appelé également trochanter major. Celui-ci est volumineux, de forme rectangulaire et externe. Le tendon du muscle psoas iliaque s'insère sur le petit trochanter, ou trochanter minor. Le petit trochanter est interne, et de forme conique. Les deux trochanters sont raccordés par une pièce osseuse : le col du fémur.

La partie inférieure du fémur est arrondie, et est constituée de deux masses : les condyles. Ceux-ci sont séparés par une échancrure profonde : l'échancrure intercondylienne. Les deux condyles sont articulés avec les plateaux tibiaux (du tibia).

La cuisse (terme issu du latin coxa qui signifie hanche) est le segment (proximal) du membre inférieur qui va de la hanche au genou.

L'acétabulum (du latin acetabulum : vase à vinaigre, en anglais acetabulum), appelé également cotyle, cavité cotyloïde, est une cavité articulaire à l'intérieur de l'os coxal (parties latérales du bassin), ou vient se loger la tête du fémur.

Symptômes

Physiopathologie

La pathologie la plus fréquente du fémur, est la fracture du col du fémur qui survient avant tout chez les personnes âgées du sexe féminin, le plus souvent à la suite d'un petit traumatisme. L'ostéoporose qui correspond à la raréfaction du tissu osseux composant le fémur, favorise la survenue d'une fracture du col du fémur.

Les fractures du col du fémur (dont le diagnostic est obtenu grâce à la radiographie) comprennent :

Les fractures cervicales dont le trait de fracture est situé juste en dessous de la tête fémorale (col fémoral). Ce trait de fracture ne concerne pas les trochanters, mais peut abîmer les vaisseaux qui irriguent la tête fémorale. Ce phénomène interrompt la vascularisation, entraînant une destruction de la tête fémorale (nécrose). Le type de complication susceptible de survenir en cas de fracture cervicale, est la pseudarthrose c'est-à-dire la formation d'une nouvelle articulation, qui est le résultat de l'absence de consolidation du tissu osseux à ce niveau. Pour toutes ces raisons, le traitement de la fracture cervicale du fémur, nécessite une intervention chirurgicale de type orthopédique, afin de maintenir les fragments par des vis et des plaques (ostéosynthèse) chez une personne jeune. Chez les personnes âgées la tête du fémur est remplacée par une prothèse fémorale. Si la fracture concerne les deux trochanters, mais épargne les vaisseaux, une ostéosynthèse par utilisation d'un clou-plaque, doit être effectuée. Au cours de cette affection la douleur est le symptôme majeur. Celle-ci est importante, rendant la marche impossible. 
Les fractures du fémur nécessitent dans leur ensemble une intervention chirurgicale qui s'effectue sous anesthésie péridurale, ou anesthésie générale plus rarement. Cette intervention a pour but d'empêcher les complications liées à un alitement trop long, et à ses conséquences inhérentes, telles que la survenue de phlébite, d'escarres, d'infections. Après une immobilisation dont la durée dépend à la fois de la gravité, de la fracture, et du traitement qui a été institué, la reprise de la marche doit se faire le plus précocement possible. Néanmoins elle ne se fait pas aussi rapidement quand la fracture a été traitée par ostéosynthèse. Quand la fracture a nécessité la pose d'une prothèse (tête fémorale artificielle), le malade est autorisé à s'appuyer sur le membre 2 à 3 jours après l'intervention. En revanche si la facture a été très déplacée et si elle a nécessité une ostéosynthèse, l'immobilisation est susceptible de durer un mois et demi quelquefois plus (deux mois). La rééducation consiste essentiellement à refaire marcher le patient à l'aide de béquilles, ou d'un déambulateur grâce à l'intervention d'un kinésithérapeute.

Les fractures de la tête fémorale, constituent le deuxième type de fracture survenant au niveau du fémur. Elles sont relativement rares, et le plus souvent associées à une luxation de nature traumatique. Le traitement nécessite le plus souvent une intervention orthopédique et, quand la fracture est particulièrement déplacée, une intervention chirurgicale.

Les fractures de la diaphysaire fémorale, c'est-à-dire du corps de l'os proprement dit, sont le résultat, chez l'adulte, d'un traumatisme violent. La gravité de ce type de fracture, est due aux hémorragies qui surviennent à cause d'une lésion osseuse, ou viscérale. Quelquefois, les pertes sanguines ont lieu au niveau crânien. Ce tableau symptomatique survient essentiellement chez les polytraumatisés. Cette variété de fracture, dont le pronostic est bon, est réduite et consolidée par ostéosynthèse. Les techniques employées sont l'enclouage centromédullaire (un clou est placé au centre de l'os à l'intérieur de la moelle osseuse). Parfois les équipes chirurgicales orthopédiques, utilisent des techniques d'ostéosynthèse, faisant appel aux plaques vissées.

Les fractures isolées du trochanter, dont le pronostic est excellent, nécessitent une mise au repos du membre pendant un mois et demi. Quelquefois elles sont traitées par intervention chirurgicale quand la fracture est particulièrement déplacée.

Les fractures de l'extrémité inférieure du fémur sont particulièrement graves. En effet, surtout quand elles sont associées à une lésion des surfaces articulaires, et qu'il s'agit de fracture en forme de Y. Elles sont assez complexes à traiter, et donc difficiles à réduire. Elles nécessitent une intervention chirurgicale au cours de laquelle est mise en place une lame plaque, ou une vis plaque. Les fractures de l'extrémité inférieure du fémur, comprennent également les fractures d'un seul condyle fémoral relativement facile à traiter (pose de vis). L'évolution de ce type de fracture, se fait quelquefois vers une raideur définitive du genou, si la rééducation et si l'assemblage, n'a pas été suffisamment solide, ou bien si l'intervention n'a pas été effectuée assez rapidement. Quelquefois, ce type de lésion évolue vers une arthrose du genou, surtout quand la réduction des surfaces articulaires n'a pas été convenablement effectuée.

La coxa ante torsa correspond une dysplasie (malformation) de la hanche, comportant une anté torsion (torsion vers l'avant trop importante du col du fémur.

La maladie d'Engelmann est une maladie qui se caractérise en entre autres, par des anomalies anatomiques du fémur.

L'exostose du fémur (ex : dehors et ostéon : os, en anglais exostose), est une tumeur de nature bénigne constituée de tissus osseux se développant à la surface d'un os comme par exemple l'exostose ostéogénique.

La fracture d'Hoffa est une variété de fracture concernant le condyle du fémur, et de nature unicondylienne uniquement (fracture de Trélat).

La jambe en équerre de Trillat est le témoin de la maladie luxante, ou dysplasie de hanche. Ceci a pour but de mettre en évidence l'exagération de la rotation interne du fémur. L'individu examiné, est en décubitus dorsal, c'est-à-dire couché sur le dos. Du côté malade, il est possible d'amener la jambe à constituer un angle droit avec la cuisse, en portant le pied vers le dehors, et en positionnant l'articulation du genou au niveau du plan sur lequel est allongé le patient. Du côté non malade, la rotation vers l'intérieur (rotation interne) du fémur est limitée. La même manoeuvre, ne permet pas d'amener le genou au contact du plan sur lequel est allongé le patient.

La maladie de Pellegrini-Stieda appelée également maladie de Köhler-Stieda, ou maladie de Stieda, désigne une pathologie osseuse au cours de laquelle on constate une production de tissu osseux faisant suite à un traumatisme, ayant lieu à proximité d'une articulation. Cet excès de tissu osseux, se développe sur le condyle interne du fémur. Il correspond à une ossification du ligament latéral interne. Cette maladie s'observe également au niveau d'autres articulations telles que l'épaule, le coude ou encore l'articulation tibio-tarsienne. Le ligament rotulien est quelquefois également concerné par cette maladie.

Examen médical

Examen physique

Le signe du ressaut est un signe de fracture du col du fémur au niveau cervical. La structure n'étant pas totalement engrenée, certaines tractions manuelles sont susceptibles de réduire facilement l'attitude vicieuse. Si l'on cesse la traction, l'attitude vicieuse se reproduit et l'on constate alors un brusque ressaut, et une grosse crépitation.

Le signe du piston de Dujarier est un signe signifiant qu'il existe une pseudarthrose du col du fémur. Pour réaliser ce geste, il est nécessaire que le sujet soit couché sur le dos, la jambe fléchie. L'examinateur effectue un mouvement de va-et-vient de la cuisse, ce qui provoque un déplacement anormal du grand trochanter.

Le signe du tiroir de Delbet est un signe signifiant la présence de pseudarthroses. En médecine ce terme désigne la fausse articulation qui se constitue au niveau d'une fracture, et dont la consolidation spontanée n'est pas possible. Le signe du tiroir peut être provoqué sur un blessé qui est assis, en effectuant un mouvement de va-et-vient, en tirant sur la cuisse et en la repoussant. Le signe du tiroir s'observe également en cas de déchirure des ligaments croisés du genou.

Le signe de Ludloff, découvert par l'allemand  Karl Ludloff né en 1864, mort en 1954, est un signe permettant de mettre en évidence une fracture du petit trochanter. Au cours de ce signe on constate l'impossibilité de soulever le membre inférieur quand le patient est en position assise et la possibilité, au contraire, de soulever quand le patient est en décubitus dorsal. En effet, dans cette position, le muscle droit antérieur de la cuisse, et le muscle tenseur du fascia lata, remplacent en quelque sorte le psoas qui n'est plus inséré.

Technique

La dérotation d'Ombrédanne (du latin : de ou hors de et rotatio : rotation, en anglais derotation), désigne l'intervention chirurgicale ayant pour but de remédier à l'attitude de membres qui se trouvent en rotation interne de manière irréductible. C'est par exemple le cas de l'attitude du bras survenant après une paralysie obstétricale du plexus brachial, ou encore de la jambe après une luxation congénitale de la hanche. Cette intervention chirurgicale consiste à sectionner la diaphyse fémorale (quand il s'agit du fémur), c'est-à-dire le corps même du fémur, à la partie inférieure. On imprime à celui-ci une rotation en dehors (ce que l'on appelle une dérotation). Ensuite le chirurgien orthopédiste, pratique une immobilisation après avoir effectué une ostéosynthèse en imprimant au membre une attitude convenable. Le terme ostéosynthèse désigne la réunion de deux segments d’os fracturés, en utilisant des matériaux étrangers comme un clou, une plaque, des vis, un fixateur externe. Ce type de chirurgie se pratique surtout en pédiatrie (chez les enfants).

L'enchevillement (en anglais pegging), désigne l'immobilisation des deux fragments d'un os fracturé à l'aide d'une cheville d'acier, puissante. Un greffon osseux peut également être utilisé. Celui-ci est introduit à l'intérieur de la cavité médullaire de l'os brisé. Ceci est utilisé pour réparer par exemple un fémur. Le terme d'enchevillement désigne également l'immobilisation d'une articulation en utilisant un greffon qui traverse la jointure à des points éloignés du centre de ses mouvements.

L'opération de Gritti est une opération mise au point par l'Italien Gritti, né en 1828, mort en 1920, est une intervention chirurgicale au cours de laquelle il est procédé à l'amputation de la cuisse. Grâce à deux traits de sie, on enlève les surfaces articulaires du fémur et de la rotule. Les surfaces osseuses ainsi obtenues sont avivées ce qui leur permet de se souder l'une à l'autre après immobilisation et ceci jusqu'à consolidation.

La gouttière d'Hennequin (en anglais Hennequin's splint) est une gouttière de nature métallique utilisée pour les fractures du fémur. Ceci désigne également le plâtre du membre supérieur qui est percé  d'un orifice pour laisser passer le pouce.

La prothèse de Moor mise au point par l'américain Austin Moor, né en 1889 est une variété de prothèse dont la tige est ajourée et utilisée en fin de remplacer la tête et le col du fémur. Cette prothèse est constituée de Vitallium, est un alliage constitué de chrome et de cobalt, destiné à diverses applications que celles-ci soient dans le domaine chirurgical (fabrication de prothèses et d'instruments), ou dans le domaine dentaire

Termes et Articles associés