Fasciite

Définition

Définition

La fasciite est une inflammation d’un fascia ou fasciae (tissu qui enveloppe les muscles et les organes) due à une infection elle-même consécutive à la pénétration de microbes dans ces tissus.

La fasciite nécrosante (qui détruit les tissus) était jadis appelée gangrène d’origine streptococcique (infection par un streptocoque du groupe A). Elle peut également rentrer dans le cadre d’une gangrène gazeuse après la pénétration d’un germe, le Clostridium perfringens.

Classification

Autre formes de fasciite.

La maladie secondaire à la rétraction d’une aponévrose est la maladie de Dupuytren.

Il existe une forme de fasciite nécrosante secondaire à un microbe appelé staphylocoque pyogène et dont la fréquence a augmenté en sévérité depuis les années 80. La pullulation de ces germes entraîne toujours une fabrication de gaz à l’origine d’une insuffisance rénale (insuffisance de fonctionnement rénal) dans environ 30 % des cas. Une myosite (inflammation du muscle) s’accompagnant d’une douleur et d’une destruction progressive des muscles, survient dans la plupart des cas. La créatine phosphokinase (enzyme d’origine musculaire) est habituellement augmentée. Une excision chirurgicale rapide abordant l’aponévrose profonde et les muscles est un geste facile, qui doit s’accompagner d’une ablation des tissus morts.

La fasciite nécrosante est provoquée par lacération de la jambe droite par une variété de raie appelée pastenague. L’aiguillon porté par la queue de cet animal a provoqué une plaie, qui a entraîné une fasciite nécrosante ayant nécessité le type de traitement décrit ci-dessus. Le germe responsable est Photobacterium Damsela, anciennement appelé Vibrio Damsela. Après avoir quitté l’hôpital, le patient aura besoin d’une greffe de peau. La pastenague est une raie dont la que comporte un aiguillon dangereux. Elle n’existe pas uniquement en Floride : on la trouve également sur les côtes françaises. Cet animal mesure entre 2m et 2m 50 et pèse entre 180 et de 220 kilos).

La fasciite à éosinophiles appelée également syndrome de Shulman, pseudo-sclérodermie à éosinophiles, fasciite diffuse avec éosinophiles. Maladie se caractérisant par une inflammation (mise en évidence par Shulman Lawrence en 1974) d’un fascia ou fasciae (tissu qui enveloppe les muscles et les organes) survenant le plus souvent après un effort ou une activité physique inhabituelle et s’accompagnant d’un gonflement douloureux des avant-bras et des jambes d’apparition rapide.
La fasciite à éosinophiles semble plus fréquente chez l’adulte que chez enfant, chez l’homme que chez la femme. Cette pathologie fait partie des sclérodermies.
La sclérodermie est une maladie rare, dont la cause est inconnue, qui touche environ 2 à 16 individus par millions d’adultes. Elle est plus fréquente chez la femme et débute le plus souvent entre 40 et 50 ans. Elle se caractérise par un durcissement diffus associé à une altération et une dégénérescence du derme (zone de la peau située sous l’épiderme, qui est la couche la plus superficielle) plus précisément du tissu conjonctif. Elle s’accompagne de problèmes vasculaires au niveau de la peau, mais également d’une atteinte des articulations, des viscères et plus spécifiquement de l’œsophage, des poumons, des intestins, du cœur et des reins.
L’altération et le durcissement du tissu conjonctif (tissu de remplissage et de soutien de la plupart des organes du corps) est due à une détérioration et à une augmentation de la taille des fibres de collagène (une des protéines composant le tissu conjonctif).

Le patient présente (liste non exhaustive) :

  • Une altération modérée de l’état général.
  • Une petite élévation de la température.
  • La constitution  d’un oedème dur des extrémités s’étend vers les racines.
  • Des douleurs musculaires dues à l’infiltration par les éosinophiles qui sont une variété de globules blancs.
  • Des douleurs des articulations (arthralgies).
  • Une synovite (inflammation des membranes synoviales fabriquant le liquide synovie à l’intérieur des articulations).
  • La présence de plaques cutanée fugaces sur le tronc et la racine des membres.
  • Une sclérodactylie modérée. Il s’agit d’une affection cutanée localisée aux doigts caractérisée par l’épaississement de la peau, des tissus sous-cutanés et parfois des tissus profonds qui durcissent puis s’atrophient et s’ulcèrent.
  • Une visibilité  anormale des veines qui apparaissent sous la forme de vallées.
  • Un gonflement gonflement est susceptible de remonter parfois sur les bras et sur les cuisses.
  • Des articulations limitées dans leur mouvement. Ce sont essentiellement les chevilles et les poignées ainsi que les pieds et les mains qui sont atteints.

L’analyse microscopique d’un prélèvement de peau ou du tissu sous-cutané montre une inflammation des cellules conjonctives qui composent le fascia enveloppant les muscles. Celui-ci apparaît épaissi et infiltré par des cellules comportant un nombre élevé de polynucléaires éosinophiles. Dans le sang on constate une hyperéosinophilie correspondant à une augmentation du nombre de polynucléaires éosinophiles ainsi que des gammaglobulines (variété d’anticorps), on parle alors de hypergammaglobulinémie.

L’évolution est généralement favorable grâce au repos et au traitement comprenant des corticoïdes voilà trente cortisones).
Quelques patients récidivent, d’autres présentent des maladies hématologiques à type d’aplasie médullaire ou d’insuffisance médullaire qui est une maladie du sang se caractérisant par la raréfaction (altération quantitative) de la moelle osseuse dont la traduction est une diminution des 3 lignées normales que sont les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.
Autrement dit, la moelle osseuse est dans l’incapacité de produire des cellules souches qui sont les formes originelles des cellules sanguines précédemment citées.
On a remarqué rarement l’apparition d’une fibrose pulmonaire (perte d’élasticité des tissus composant les poumons) ainsi que d’un syndrome du canal carpien.

La fasciite nodulaire appelée également pseudosarcome fibromateux, fibromatose pseudo-sarcomateuse de Konwaler est une tumeur bénigne et rare qui se développe dans un fascia superficiel généralement aux membres supérieurs. On constate la présence de nodules (amas de cellules) fermes douloureux dont l’apparition est rapide mais qui régressent spontanément quelquefois.
En dehors de ceux décrits ci-dessus, l’âge de début est très variable et peut s’étendre de la naissance à 15 ans.
Le siège de ces nodules se situe essentiellement membres supérieurs (bras) Il n’existe aucuns signes par ailleurs en dehors du fait que la fibromatose pseudo-sarcomateuse de Konwaler touche préférentiellement le sexe masculin.

L’étude des cellules composant cette tumeur montrent qu’elle est constituée de myofibroblastes (jeunes cellules musculaires) qui ont tendance à grossir rapidement.
L’examen anatomopathologique (étude des modifications structurelles des organes et des tissus) permet de mettre en évidence une tumeur en continuité avec l’aponévrose (le fascia).
Pour les spécialistes : L’examen histologique (étude des tissus au microscope) met en évidence la présence de fibroblastes mitotiques dans une substance mucoïde importante s’accompagnant d’une vascularisation marquée. Les fibroblastes sont des cellules en forme de fusée, issues des cellules conjonctives (tissu de remplissage et de soutien rencontré fréquemment dans l’organisme et contenant des fibres élastiques et du collagène). Ces cellules ont la caractéristique d’être en voie de prolifération, de multiplication. Les fibrocytes sont les mêmes cellules arrivées à maturité.

La présence de nodules sous-cutanés de façon isolée sur un membre supérieur permet quelquefois de poser le diagnostic.

L’évolution de la fasciite nodulaire est bonne après exérèse de la tumeur. Les récidives sont peu fréquentes.

Le traitement nécessite une exérèse (ablation) chirurgicale.

Anatomie

Un fascia ou fasciae est une membrane fibreuse (résistante), située à la face profonde de la peau, limitant les loges musculaires (emplacements des muscles) ou les régions anatomiques, et enveloppant les muscles et les organes. Elle doit pas être confondue avec les aponévroses, membranes également fibreuses de couleur blanchâtre, résistantes et recouvrant les muscles du squelette. Les aponévroses d’insertion sont les tendons et les muscles, les aponévrose de revêtement appelées également fascia, enveloppent les muscles ou les groupes musculaires.

Symptômes

Symptômes

Le diagnostic est parfois difficile. Au début, le malade se plaint de :

  • Douleurs.
  • Fièvre inexpliquée.
  • Gonflement.
  • Œdème dur et légèrement douloureux.
  • Coloration rouge sombre et élévation de l’épiderme.

Cause

Cause

Les origines de la fasciite nécrosante sont multiples. Ce peut être (la liste n’est pas exhaustive) :

  • Une plaie banale.
  • Une égratignure légèrement plus profonde que d’habitude.
  • Une hémorroïde.
  • Un diverticule (cavité communiquant avec un organe creux, essentiellement le tube digestif).
  • Une fissure anale.
  • Une rupture de l’urètre (conduit urinaire transportant l’urine de la vessie vers l’extérieur).
  • Certaines maladies facilitent la survenue de la fasciite nécrosante comme le diabète.
  • Une pathologie touchant les vaisseaux (angiopathie).
  • Une intervention chirurgicale.
  • Une blessure suite à la pénétration d’un objet dans l’abdomen.

Il existe un cas particulier de fasciite nécrosante appelée gangrène de Fournier qui se caractérise par un gonflement important du scrotum (enveloppe cutanée des testicules).

Traitement

Traitement

Le traitement de la fasciite nécrosante comporte :

  • Un nettoyage de la plaie.
  • Un débridement de la peau du fascia et du muscle (large incision pratiquée dans la zone infectée).
  • Un prélèvement et une mise en culture des germes sont effectués parallèlement.
  • L’administration d’associations d’antibiotiques par voie intraveineuse (Doxycycline, Céfazoline, Tobramycine).

La gangrène gazeuse nécessite un traitement par oxygénothérapie (administration d’oxygène hyperbare : pression élevée) et l’ablation des tissus nécrosés (morts). Le pronostic est néanmoins très réservé.

Le traitement de la fasciite à macrophage est totalement différent de celui de fibromyalgie. Il fait le plus souvent appel à des corticoïdes entre autres.

Évolution

Évolution

Rapidement, on assiste à la constitution de bulles remplies d’un liquide bleu tirant sur le violet. Par la suite, la peau devient fragile et prend une couleur tirant sur le bleu, puis sur le marron ou le noir.

Dans un deuxième temps, l’infection est susceptible d’atteindre les aponévroses profondes (membranes fibreuses qui enveloppent les muscles en les séparant les uns des autres). Elle finit par donner une coloration gris foncé à la peau de la partie atteinte.

A ce stade avancé, les patients présentent des signes toxiques et de choc qui traduisent une insuffisance de fonctionnement de plusieurs organes.

Le choc, appelé également sepsis, correspond à une inflammation généralisée de tout l’organisme, et se traduit par une défaillance de tous les viscères qui n’assurent plus leur rôle normalement. La gangrène gazeuse, qui constitue le stade avancé dans l’évolution de la fasciite nécrosante, se traduit par une nécrose (mort) des tissus, due le plus fréquemment à une lésion de la peau ou des muqueuses suite à un accident chirurgical. Elle est également favorisée par la pénétration de corps étrangers à travers la plaie (de la terre le plus souvent).

La multiplication des germes entraîne un gaz nauséabond qui diffuse sous la peau et constitue à la palpation ce que l’on appelle la crépitation gazeuse (évoque le bruit que fait une personne marchant dans la neige). La gangrène gazeuse entraîne chez le malade un affaiblissement avec une chute importante de la tension artérielle et d’autres signes locaux ou généraux rapidement évolutifs. La douleur est intense, la fièvre élevée. Cette maladie heureusement, n’est presque plus observée actuellement. Néanmoins, elle touche encore les diabétiques qui sont particulièrement sensibles à toute forme d’infection.

Diagnostic différentiel

Le nombre de patients atteints de fasciite à macrophages est relativement peu nombreux (pour les individus diagnostiqués par biopsie musculaire). Il tourne autour de quelques centaines de patients en France.
La fasciite à macrophages a pour cause une accumulation d’aluminium dans les macrophages alors que pour la fibromyalgie, la cause est une dysrégulation (mauvaise régulation, adaptation) des phénomènes douloureux au cours de laquelle on ne constate aucune lésion musculaire ayant un rapport avec une perturbation anatomique ou physiologique des myofibrilles (fibre musculaire proprement dit).
La fasciite à macrophages présente une évolution chronique avec faiblesse musculaire, tension musculaire et asthénie (fatigue) générale, entre autres.
Les CP K, au cours de la fasciite à macrophages, sont élevés.

Références

Bibliographie

Barrière H. et al ; ann. Derm. Syph. 1975,102:5-20

Termes et Articles associés