Esthiomène vulvaire

Définition

Définition

Un esthiomène vulvaire, est un ulcère (plaie relativement profonde) de la vulve (orifice externe du sexe chez la femme) avec un durcissement, et une augmentation de volume de la peau de cette région. 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'un esthiomène vulvaire sont :

  • Après une incubation de trois semaines environ, on assiste à l'apparition d'un chancre appelé chancre mou, au niveau du sillon, et à la base du gland chez l'homme, mais également chez la femme sur la vulve à la partie postérieure, ainsi que sur l'anus, essentiellement chez les homosexuels. Ce chancre se caractérise par une tache de quelques millimètres de diamètre susceptible de s'ulcérer (se creuser) rapidement. Chez l'homme le chancre d'inoculation, est une petite papule ne présentant pas de douleur, et qui s'ulcère (se creuse), quelquefois pouvant passer inaperçu. Environ dix à quatre semaines après le chancre, apparaît.
  • Une adénopathie (rassemblement de ganglions pathologiques) de l'aine, située également au niveau de la jambe, et du bassin. Celle-ci est douloureuse, s'accompagne de fièvre, et de suppuration. Les ganglions pathologiques sont augmentés de volume, s'accompagnant de multiples fistules (communication) donnant à la peau, à cet endroit, un aspect de pomme d'arrosoir d'où s'écoule du pus épais et visqueux de couleur jaune tirant sur le vert.

Examen médical

Labo

Les prélèvements montrent :

  • Une hyperglobulinémie (élévation importante du taux des anticorps).
  • La présence de Chlamydia dans les prélèvements.
  • Ils permettent également de mettre en évidence, grâce au sérodiagnostic la présence de certains anticorps dans le sang, significatifs de cette pathologie.

Cause

Cause

L'origine d'un esthiomène vulvaire, est la même que celle de la maladie de Nicolas-Favre, c'est-à-dire une origine :

  • Soit tuberculeuse.
  • Soit syphilitique.
  • Soit sporadénique.

La maladie de Nicolas Favre est une affection qui se transmet sexuellement, et due à une bactérie du genre Chlamydia (agent pathogène appartenant au groupe L. 1 L. 3 de Chlamydia trachomatis). Cette maladie se transmet donc directement par contact sexuel, et parfois indirectement par le linge, ou des objets de toilette contaminés. Cette pathologie se rencontre essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales en Asie, en Afrique, et dans les Caraïbes.

Traitement

Traitement

Les traitements d'un esthiomène vulvaire sont :

  • Antibiotiques : tétracycline ou érythromycine, ou chloramphénicol, ou sulfamide (sulfaméthoxazole + triméthoprime).
  • Ponction et aspiration des ganglions pathologiques.
  • Chez quelques patients la chirurgie est indiquée quand il existe des complications survenant tardivement.
  • La radiothérapie (utilisation des rayons X. comme thérapeutique) est utilisée quelquefois en particulier dans le rétrécissement du rectum, et s'accompagnant de douleurs.
  • Il est quelquefois utile d'effectuer la recherche et éventuellement de traiter les partenaires sexuels. 

Évolution

Évolution

Sous antibiothérapie cette infection guérit. Néanmoins elle laisse le plus souvent des cicatrices inesthétiques.

La propagation de l'ulcère, se fait quelquefois dans le rectum chez la femme, et les fistules peuvent s'ouvrir dans le vagin. L'évolution est chronique et aboutit au rétrécissement du rectum et à un esthiomène vulvaire (ulcère éléphantiasis de la vulve : augmentation énorme du volume).

Chez quelques patients on a remarqué des complications articulaires (avec épanchement), du système nerveux, et de la peau (éruptions).

Le syndrome de Jersild correspond à un éléphantiasis touchant les parties génitales, l'anus, et le rectum. Il se caractérise par une modification du calibre du rectum (dernière partie du côlon avant l'anus), due à une inflammation de cet organe, associée à des ganglions, et à un éléphantiasis (augmentation très importante du volume) du périnée. Ces modifications anatomiques sont irréversibles. On peut assister par ailleurs à :

  • Une atteinte oculaire à type de kérato conjonctive ou d'uvéite.
  • Une méningite.
  • Une encéphalite.
  • Une perforation des ganglions dans la vessie.

 

Diagnostic différentiel

Un esthiomène vulvaire ne doit pas être confondu (diagnostic différentiel) avec :

  • Au début : une syphilis, un chancre mou.
  • Au stade d'apparition des ganglions inguinaux : une syphilis, un cancer, la tuberculose.
  • Le rétrécissement du rectum est quelquefois pris pour un cancer du rectum, ou une rectocolite hémorragique.