Erythropoïétine

Définition

Définition

L'érythropoïétine est une hormone de nature glycoprotéine (protéine et sucre). C'est un facteur de croissance des précurseurs des globules rouges. 

Généralités

Son rôle est de stimuler la production, et la différenciation, des globules rouges.

                                                                                

Symptômes

Physiologie

La quantité d’érythropoïétine dans le sang, est constante et basse, mais suffisante pour maintenir une fonction normale.

Elle est principalement sécrétée par le rein.On pense que l’érythropoïétine est également produite par le foie, le cerveau et l'utérus.

Les ordres de fabrication de cette hormone sont donnés par les reins : elle est produite lorsque le dioxygène baisse dans les artères rénales.

Physiopathologie

La baisse de la quantité d’oxygène dans le sang, n’entraîne pas automatiquement une augmentation de fabrication des globules rouges par la moelle osseuse. Ce sont les reins qui, en sécrétant cette hormone, vont activer les cellules souches précurseurs des hématies dans la moelle osseuse induisant donc ensuite une augmentation des globules rouges.

Les personnes sous dialyse, c’est-à-dire atteintes d’insuffisance rénale sévère (dont les reins ne fonctionnent pas correctement), ne produisent pas suffisamment d’érythropoïétine, ce qui entraîne un déficit de formation des globules rouges. Pour cette raison, ces individus possèdent deux fois moins d’érythrocytes (globules rouges), que des individus sains. L’administration d’érythropoïétine obtenue par fabrication, grâce au génie génétique, est nécessaire chez ce type de patients.

Au contraire, l’excès d’oxygène dans les tissus d’un organisme diminue sa sécrétion. Son action s’effectue sur les cellules érythroblastiques de la moelle osseuse (c’est-à-dire les cellules précurseures des globules rouges), par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques.

Certains sportifs (particulièrement les marathoniens, et les cyclistes) imaginent pouvoir augmenter leur endurance, et leur performance, en s’administrant ce type d’hormone. Mais certains abus, ont des conséquences graves, et parfois même mortelles. En effet, l’injection d’érythropoïétine synthétique, augmente chez un individu la quantité de globules rouges, et fait passer ce chiffre de 45 % (chiffre normal), à 65 % (chiffre beaucoup trop élevé). Au cours d’un effort physique prolongé, le sportif imprudent qui a eu recours à ce genre de subterfuge, voit son sang se transformer en une pâte visqueuse, et épaisse (hyper viscosité sanguine), susceptible d’entraîner la formation de caillots. Dans ces conditions, les accidents vasculaires cérébraux ne sont pas rares, et une défaillance cardiaque peut même survenir.

Examen médical

Technique

  • L'époétine est injectée par voie intraveineuse, lentement en une à deux minutes. La dose initiale est de 150 unités internationales par kilogramme et par semaine. Elle doit être répartie en trois injections. 
  • La dose d'entretien est de 100 à 200 unités par kilogramme et par semaine, qui doit être répartie en deux ou trois injections avec un maximum de 600 mg par kilo et par semaine.
  • Le taux d'hémoglobine doit être maintenu entre 10 et 12 g pour 100 ml, et l'hématocrite entre 30 % et 36 %. Dans ce cas, la substance a un effet favorable sur la qualité de la vie du patient, son activité physique, son activité sexuelle, ainsi que sur ses performances. Dans ces conditions les complications cardio-vasculaires sont moins fréquentes.

Cause

Cause

Les causes d'une sécrétion accrue d'érythropoïétine sont :

  • La baisse d’oxygène (vie en altitude).
  • La diminution du nombre d’érythrocytes (globules rouges) causée par une hémorragie, ou par une destruction excessive.
  • L’augmentation des besoins en oxygène des tissus.

Cause d'un défaut de sécrétion d'érythropoïètine : 

  • Insuffisance rénale chronique

Traitement

Traitement

L'époétine recombinante possède les mêmes propriétés que l'érythropoïétine, il s'agit d'une glycoprotéine normalement sécrétée par les reins, et qui stimule la croissance et la maturation des jeunes globules rouges. La sécrétion d'érythropoïétine est généralement diminuée, quand le patient présente une insuffisance rénale.

La substance obtenue par recombinaison génétique, se fait de la façon suivante :

  • Le gène humain est isolé et cloné dans les cellules de mammifères qui produisent, in vitro, la substance active. Cette substance à une demi-vie de quatre à huit heures.
  • Etant donné que cette hormone polypeptidique possède principalement l'action d'accélérer la production, et la maturation des globules rouges, cette substance a été utilisée de manière détournée, par certains sportifs à des fins de dopage. Elle permet entre autres, une amélioration substantielle de leur potentiel aérobie (transport accru de l'oxygène dans le sang). En effet l'augmentation de l'hémoglobine de 2 g par décilitre de sang, va permettre d'améliorer la capacité d'exercice physique d'environ 20 %. Néanmoins, les effets secondaires de l'érythropoïétine, utilisée de manière abusive, entraînent l'apparition de risque très important d'embolies intravasculaires, c'est-à-dire de survenue de caillots sanguins, dont l'évolution est quelquefois mortelle, à cause de l'élévation importante de l'hématocrite. Cette dernière est le pourcentage des volumes globulaires, par rapport au volume sanguin total.
  • L'époétine est indiquée en cas d'anémie des insuffisants rénaux chroniques dialysés, ou en attente de dialyse. Selon certains spécialistes en hématologie, il faut une hématocrite inférieure à 30 %, ou bien un taux d'hémoglobine <11 g par litre, pour avoir recours à cette substance.
  • L'époétine a tout d'abord été utilisée chez les patients en dialyse, ou en attente de dialyse. Ensuite l'emploi de l'érythropoïétine, s'est étendue au patient qui n'avait pas encore débuté leur dialyse (prédialyse).
  • Une autre indication de l'utilisation de l'époétine, sont les anémies réfractaires liées au sida, aux cancers, ou aux états inflammatoires chroniques. Cette substance est très proposée également dans l'anémie hémolytique du nouveau-né par incompatibilité fœtomaternelle et dans l'anémie des syndromes myélodysplasiques.

Évolution

Effets secondaires

Les contre-indications sont :

  • Hypersensibilité au produit.
  • Elévation de la tension artérielle.
  • Anémie ferriprive.
  • Carence en acide folique.
  • Carence en vitamine B12.
  • Anémie inflammatoire.
  • Maladie inflammatoire chronique.
  • Grossesse.
  • Allaitement.

Complications

Les effets indésirables sont :

  • Elévation de la tension artérielle.
  • Encéphalopathie hypertensive.
  • Epilepsie, et autres crises convulsives.
  • Réaction allergique cutanée.
  • Syndrome pseudo grippal.
  • Oedème des paupières.
  • Problème au point d'injection (thrombose).
  • Aplasie érythrocytaire pure.
  • Apparition d'anticorps antiérythropoïétine.

Prévention

  • Le taux d'hémoglobine doit être surveillé. Il ne doit pas dépasser 2 g pour 100 ml. Le traitement sera arrêté quand le taux atteint 12 g pour 100 ml. Le taux est contrôlé tous les deux à trois jours au début du traitement. Ensuite ce taux sera contrôlé une fois par semaine.
  • Une augmentation trop rapide, est susceptible d'entraîner une élévation de la tension artérielle, et la survenue de crises convulsives.
  • Il faut également procéder à une surveillance des réserves en fer, en dosant la ferritine qui doit être supérieure à 100 à 150 mg par litre.
  • La saturation de la sidérophiline doit être supérieure à 15 à 20 %. Il est quelquefois nécessaire d'administrer des suppléments, en cas de besoin.
  • La surveillance de la tension artérielle, de la kaliémie (taux de potassium dans le sang), de la créatininémie et de l'urémie sont nécessaires.
  • En cas d'hypertension artérielle, et d'antécédents de comitialité (épilepsie), l'administration d'époétine se fera prudemment.