Désintégration phonémique

Définition

Définition

La désintégration phonémique est un terme créé par Alajouanine dont les synonymes parfois utilisés sont :

  • Troubles arthritiques.
  • Aphémie.
  • Anarthrie.
  • Aphasie motrice.
  • Aphasie de réalisation phonématique.

Symptômes

Physiopathologie

Le syndrome de désintégration phonémique, est généralement associé à une aphasie de Broca. Néanmoins, il peut apparaître également au cours de certaines anarthries pures, se caractérisant par une préservation de l'écriture, et l'absence de tout signe d'aphasie. Ceci par exemple se voit au cours des lésions limitées de la partie operculaire, c'est-à-dire de la partie operculaire de la troisième circonvolution frontale, de l'ensemble de l'opercule frontal de la substance blanche du bras antérieur de la capsule interne (notion de quadrilatère de Pierre Marie). Il s'agit d'une anarthrie appelée également aphémie ou, pour les Anglo-saxons dysarthrie.

La désintégration phonémique, plus précisément le syndrome de désintégration phonémique, regroupe les perturbations de l'expression orale (quand un individu parle) en rapport avec les difficultés de réalisation phonétique (sons de de la parole), qui porte sur l'émission, comme sur l'enchaînement, des phonèmes. Il s'agit de troubles, de dérèglement du langage parlé, comportant des difficultés pour dire, ou enchaîner des phonèmes, c'est-à-dire des sons doués de sens. Les phonèmes qui ne doivent pas être confondus avec les syllabes constituent un mot. Par exemple, chapeau est constitué de quatre phonèmes : ch;a;p;eau. On constate que ce même mot n'est constitué que de deux syllabes : cha ; peau.

Au cours de la désintégration phonémique, le parler se caractérise par une lenteur particulière, il est haché et syllabaire, ce qui signifie que les mots sont décomposés en syllabes comme un enfant apprenant à lire.

On constate également, que certains phonèmes sont supprimés, d'autres sont répétés. Tout ceci aboutit à une réduction des contrastes (voir également dysprosodie).

D'autre part, les consonnes sourdes sont préférées aux consonnes sonores, les groupes diconsonantiques sont supprimés. Par exemple si l'on prend le mot spectacle le patient dira : pec…ta…le… Il s'agit de troubles qui rappellent quelque part le langage enfantin. 

Parmi les épreuves permettant de tester ce type de perturbations, il faut citer l'épreuve de répétition des mots, ou de phrases. Classiquement, les mots et les phrases utilisés sont :

  • Spectacle.
  • Espiègle.
  • Constitution.
  • Ce gros verrou rouillé.
  • Le dévérouillerai-je.
  • Il fut le peintre des princes et le prince des peintres.

Certains patients présentent des troubles associés entre eux. Il peut s'agir par exemple :

  • D'une paralysie, ou une parésie du système bucco phonatoire (organes permettant d'émettre des sons) :
    • La bouche.
    • Le pharynx.
    • La langue associée à une perturbation du souffle aérien traversant la trachée avec des difficultés d'articulation.
  • Un trouble de la tonicité (dystonie) des mouvements permettant l'articulation. Ces mouvements peuvent être trop amples, démesurés, syncinétiques (contractions involontaires d'un muscle apparaissant à l'intérieur d'un groupe de plusieurs muscles alors qu'un autre mouvement, involontaire réflexe, est effectué par le patient).
  • Une apraxie s'accompagnant d'une désorganisation des gestes qui sont nécessaires pour s'exprimer, organiser les mots les uns avec les autres, c'est-à-dire l'élocution. En réalité, il s'agit d'une perturbation de l'apraxie buccofaciale, c'est-à-dire de l'ensemble des mouvements, de la gesticulation du visage et de la bouche. Cette apraxie buccofaciale, est facilement mise en évidence si on demande au patient de siffler, de souffler, de montrer ses dents, de claquer la langue, de mettre la bouche en cul-de-poule. Dans ce cas, l'individu à qui on a soumis cette épreuve présentera un assez grand nombre de difficultés à effectuer les mouvements demandés.

Termes et Articles associés

Voir également