Créatininémie

Définition

Définition

La créatininémie est la présence de la créatinine dans le sang (à ne pas confondre avec la créatine), qui est une substance constituée d'azote provenant de la dégradation de la créatine (un des constituants du tissu musculaire). Elle est produite par les muscles.

Symptômes

Physiologie

Normalement, la créatinine doit être éliminée par les reins dans les urines. Dès que son taux augmente anormalement dans le sang, cela signifie que la fonction rénale (filtration des reins) n'est plus suffisante : la créatinine d'elle-même n'a pas d'intérêt pour l'organisme. Néanmoins il s'agit d'un témoin intéressant du fonctionnement des reins. En effet, sa concentration à l'intérieur du plasma, c'est-à-dire de la partie liquide du sang (débarrasser des globules rouges, blancs et plaquettes), augmente en cas de fonction rénale déficitaire. Sa concentration diminue, à l'opposé si les masses musculaires diminuent, puisque les muscles produisent la créatinine; c'est ce qui se passe, entre autres, chez les personnes âgées.

La créatine est une substance contenant de l'azote présente dans l'organisme, et jouant un rôle dans la contraction musculaire.

La créatinine, présente dans la plupart des tissus, est synthétisée à partir d'acides aminés, puis transformée dans le tissu musculaire par la créatine kinase, qui est une enzyme que l'on trouve essentiellement dans les muscles, et qui intervient dans la mise en réserve de l'énergie par un mécanisme appelé phosphorylation de la créatine.

La phosphorylation de la créatine se nomme également créatine phosphokinase ou (CPK). L'organisme nécessite des réserves d'énergie. Pour cela, il utilise la créatine quand le muscle est au repos. Grâce à la créatine kinase, qui va apporter à la créatine il est possible d'obtenir une substance appelée créatine phosphate ou phosphagène, qui est une réserve d'énergie à moyen terme. En cas de besoin, l'organisme va pouvoir puiser dans ces réserves, et une réaction inverse à celle que nous venons de voir, va s'activer à partir de la créatine phosphate, pour reconstituer l'adénosine triphosphate qui constitue une source d'énergie immédiatement disponible pour une activité musculaire. En cas de destruction musculaire, on retrouve de la créatine kinase dans le sang.

 

Physiopathologie

Le taux de la créatinine dans le sang ne doit pas dépasser 115 micromoles par litre, soit 7 à 13 mg. 

La clairance (pourcentage d'élimination) de la créatinine, se détériore progressivement, jusqu'à ce que le malade soit en insuffisance rénale (les reins ne jouent plus leur rôle normal de filtration). Elle traduit les possibilités, ou les capacités de filtration que possèdent les reins, à filtrer une certaine quantité de sang, et à le débarrasser de la créatine qui s'y trouve.

Elle varie en fonction de plusieurs facteurs dont l'âge, la quantité d'eau bue, l'état de santé, mais surtout la capacité d'épuration des néphrons, et plus précisément du glomérule du rein, qui est la partie du néphron utilisée par le rein pour effectuer la filtration du sang. 

La clairance du sang peut être également mesurée, en considérant une autre substance que la créatinine, mais l'emploi de la créatine est pratique puisqu'elle existe à l'état naturel dans le sang.

 

Examen médical

Technique

Normalement, le taux sanguin de cette enzyme est inférieur à environ 200 unités internationales par litre. Cette quantité augmente en cas d'infarctus mais également dans les myopathies (maladie des muscles). Des formules plus ou moins complexes, vont permettre d'obtenir une mesure du débit de filtration glomérulaire appelé également DFG à partir de la créatinine plasmatique.

Les formules utilisées pour déterminer la créatinine plasmatique sont les suivantes :

  • Chez l'homme : 
    • 140-âge X poids en kilogrammes X 1,23.
    • Créatine plasmatique (en micromole par litre).
  • Chez la femme : ​
    • 140-âge X poids en kilogrammes X 1,04.
    • Créatine plasmatique (en micromole par litre).

Le débit de filtration glomérulaire est le critère de fonctionnement des reins. Habituellement il se situe aux environs de 120 ml par minute.

Il est possible de définir :

  • 70 millilitres par minute comme limite inférieure de la normalité : en dessous de cette norme il y a insuffisance rénale modérée qui devient sévère ensuite.
  • A partir de 10 millilitres par minute une hémodialyse est nécessairement obligatoire.

Le dosage de la créatinine plasmatique est soumis à plusieurs causes d'erreur :

  • D'abord l'utilisation des médicaments comme les antiépileptiques destinés à lutter contre les crises d'épilepsie et les convulsions, ainsi que les antibiotiques modifient les résultats.
  • Les efforts musculaires intenses qui précèdent le prélèvement sanguin ainsi que l'alimentation extrêmement riche en viande également.

En résumé seules les limites supérieures de la créatinine plasmatique seront :

  • Chez l'homme 124 micromoles par litre ou 14 mg par litre.
  • Chez la femme 97 micromoles parut ou 11 mg par litre.