Cartilage (généralités)

Définition

Définition

Le cartilage est une variété de tissus conjonctifs (jouant un rôle de soutien et de remplissage de l'organisme) constituée par des cellules (chondrocytes) et des protéines sous forme de fibres.

Ces éléments sont eux-mêmes contenus dans une substance fondamentale compacte et sans vaisseaux.

Le terme chondrogenèse désigne la formation du tissu cartilagineux.

                                                                                                                                     

Généralités

  • Le terme chondroïde quant à lui désigne ce qui a l'aspect du cartilage.
  • Le terme chondrolyse désigne la destruction du cartilage.
  • Le terme chondromalacie,  le ramollissement du cartilage.
  • Le terme chondropathie, la maladie du cartilage.
  • Le terme chondrotomie,  la section du cartilage costal.

Classification

On distingue trois types de cartilage :

  • Le cartilage hyalin correspond à environ 5 à 10 % du cartilage total, particulièrement répandu dans l'organisme et contenant un grand nombre de fibres de collagène. Ce type de cartilage se présente sous l'aspect blanc tirant sur le bleu, donnant l'impression de verre fondu (d'où son nom de hyalin : verre). Le rôle du cartilage hyalin est de soutenir de manière ferme mais flexible à la fois, les pièces osseuses qui s'articulent entre elles. C'est la raison pour laquelle il porte également le nom de cartilage articulaire. Le cartilage hyalin absorbe les compressions qui s'exercent à l'intérieur des cavités articulaires situées aux extrémités des os. Ce type de cartilage est également rencontré à l'extrémité du nez et au niveau des côtes permettant de les relier au sternum. Ce type de cartilage entre également dans la composition :
  • Enfin, avant la naissance, l'embryon est essentiellement constitué de tissu cartilagineux de nature hyaline. Après la naissance, chez l'enfant il entre dans la composition du cartilage épiphysaire qui se trouve aux extrémités des os longs au niveau des zones de croissance permettant ainsi leur allongement en longueur.
  • Le cartilage élastique est proche du cartilage hyalin de par sa composition. Il est néanmoins plus riche en fibres élastiques ce qui lui confère une résistance accrue aux flexions (quand on plie un membre par exemple) répétées. Ce type de cartilage se rencontre dans les zones anatomiques de l'organisme, où une certaine résistance est nécessaire associée à une grande capacité d'extension. C'est le cas par exemple de l'oreille externe, et de l'épiglotte qui est une structure en forme de rabat fermant l'orifice des voies respiratoires au moment de la déglutition (quand on avale) de façon à empêcher la pénétration de corps étrangers (liquide, nourriture) à l'intérieur des poumons.
  • Le cartilage fibreux est constitué de tissu dont la nature se situe entre celle du cartilage hyalin et celle du tissu conjonctif. Les chondrocytes qui le constituent sont réunis en rangées, qui alternent avec des rangées épaisses de fibres de collagène. Ceci confère à ce type de cartilage de bonnes capacités de compression, et une bonne résistance à la tension. C'est la raison pour laquelle le cartilage fibreux sert de jonction entre le cartilage hyalin, et un ligament ou un tendon. Il rentre également dans la composition des disques intervertébraux (sortes de petits coussins souples situés entre chaque vertèbre) et constitue également le cartilage entrant dans la composition des ménisques.

Anatomie

Le cartilage est enveloppé par une membrane de tissu conjonctif qui elle est bien vascularisée par rapport aux tissus cartilagineux proprement dit. Cette membrane porte le nom de périchondre

C'est à partir du périchondre que les micronutriments (la nourriture assimilable) du cartilage diffuse à l'intérieur de la matrice (l'épaisseur du cartilage) jusqu'aux chondrocytes.

Ce mode de nutrition explique la raison pour laquelle, de façon générale, les cartilages ne sont pas très épais.

Symptômes

Physiologie

Le cartilage est un tissu qui se situe entre le tissu conjonctif (tissu de soutien et de remplissage de l'organisme contenant une grande quantité de protéines) et le tissu osseux.Le cartilage possède à la fois une certaine résistance, et une bonne flexibilité, lui permettant ainsi de soutenir avec souplesse les parties osseuses entre lesquelles il s'interpose. Il ne possède pas de vascularisation propre, ni de système nerveux (absence de neurofibres).Les substances entrant dans la composition du cartilage sont :

  • La chondroïtine sulfate.
  • L'acide hyaluronique.
  • La chondronectine.
  • De nombreuses fibres de collagène qui sont réunies en faisceau conférant au cartilage une certaine solidité.
  • Les fibres élastiques (dans certains cas).
  • Le liquide interstitiel contenant jusqu'à 80 % d'eau dont les mouvements permettent au cartilage de retrouver sa forme initiale après avoir subi une compression. Le liquide interstitiel joue également le rôle prépondérant dans le transport de la nourriture des cellules entrant dans la composition du cartilage (les chondrocytes).
  • Les chondroblastes qui sont les cellules les plus abondantes dans le cartilage en croissance. Les chondroblastes produisent de la matrice cartilagineuse de deux façons. Au cours de la croissance interstitielle les chondroblastes se divisent et sécrètent les composants du matériel cartilagineux. Ceci entraîne une augmentation de l'épaisseur de celui-ci,  à partir de l'intérieur du cartilage. Le deuxième mode de fabrication du cartilage porte le nom de croissance par apposition. Dans ce cas les chondroblastes qui sont situés en profondeur (à proximité du périchondre (membrane de recouvrement du cartilage) sécrètent les éléments qui constituent le cartilage. Ce mécanisme se déroule à la surface externe du cartilage.
  • Jusqu'à la fin de la croissance du tissu cartilagineux et du tissu osseux les deux mécanismes qui viennent d'être cités se poursuivent. A la fin de l'adolescence le tissu cartilagineux devient de plus en plus compact permettant ainsi aux cellules de rester groupées sous la forme de petites cavités que l'on appelle des lacunes.

Physiopathologie

L'absence de vascularisation du cartilage explique que les phénomènes de cicatrisation se produisant en son sein sont très longs.

En effet, en vieillissant, les cellules cartilagineuses perte de leur capacité à se diviser. Une des preuves de ce phénomène est la lenteur de cicatrisation des blessures survenant chez le sportif présentant des lésions cartilagineuses.

La survenue de calcification intra cartilagineuse et quelquefois d'ossification (transformation du cartilage en tissu osseux) est une autre preuve des problèmes de cicatrisation de cette variété du tissu dans lequel les chondrocytes finissent par mourir.

Le chondrome de l'enfant est une tumeur bénigne constituée de cartilage (pour les spécialistes : hyalin) atteignant les os dont l'ossification est enchondrale. Ce type de tumeur se développe généralement à l'intérieur de la cavité médullaire (au centre de l'os) d'un os. Le chondrome entraîne, dans ces conditions, une fragilité excessive de l'os concerné.

Le chondrome peut également se développer à la surface d'un os. De manière générale il s'agit d'une tumeur unique mais susceptible d'apparaître au cours de certaines affections (maladie d'Ollier, syndrome de Maffucci). Elle concerne aussi bien le sexe masculin que féminin mais essentiellement, quand il s'agit d'enfants,d' adolescents.

Les symptômes occasionnés par le chondrome sont avant tout :

  • Une douleur.
  • Une tuméfaction (grosseur) que l'examinateur à la possibilité de palper, essentiellement quand la lésion se situe au niveau d'une phalange.

Dans certains cas le symptôme qui amène à consulter est une fracture pathologique. Plus rarement les symptômes peuvent être une modification de la forme habituelle de l'os (incurvation des membres) ou une inégalité de longueur des membres. Les os concernés par le chondrome sont avant tout les phalanges des doigts ou des pieds et les métacarpiens ou les métatarsiens voir les os longs.

La radiographie montre des images typiques de lacunes osseuses situées à l'intérieur de l'os concerné déplaçant la corticale, mais sans entraîner de modifications des parties molles (tissu mou de voisinage) du périoste. On observe quelquefois en plus, des fractures qui amènent à consulter car entraînant des douleurs. Le reste de l'organisme doit faire l'objet de radiographie pour mettre évidence d'autres modifications osseuses.

Le traitement consiste à procéder à un curetage chirurgical soigneux suivi d'une greffe d'os et d'une ostéosynthèse quand l'os et fragile.

Le pronostic du chondrome est le suivant : dans certains cas, surtout chez l'enfant, les chondromes peuvent entraîner des modifications anatomiques de type incurvation ou autre pouvant nécessiter des interventions chirurgicales orthopédiques de correction. Des inégalités de longueur par raccourcissement sont également visibles.

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