Cardiologie (avancées thérapeutiques en 2005)

Définition

Définition

Diagnostiquer un infarctus du myocarde au domicile du patient, dès les premiers symptômes…

Redonner une fonction cardiaque quasi-normale aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque…

Dépister chez l’enfant le risque d’accident coronarien à l’âge adulte…

Mettre en évidence une maladie coronarienne avec une technique moins invasive que la coronarographie…

Généralités

La grande révolution en matière de cardiologie pour l’année de 2005 est sans doute la possibilité de pouvoir affirmer la survenue d’un infarctus du myocarde dans les deux premières heures qui suivent l’apparition des premiers symptômes, c’est-à-dire essentiellement la douleur thoracique.
C’est l’apanage du CardioDetect qui est un nouveau test de détection biologique rapide permettant de mettre évidence un marqueur (une substance présente dans le sang) du nom dont le code est : h-FABP.
Ce marqueur biologique permet de diagnostiquer précocément les souffrances du muscle cardiaque. Une étude portant sur 108 patients, menée à la Pitié-Salpêtrière sous l’égide du professeur Gilles Montalescot et du Dr Jean-Philippe Collet, permet d’affirmer ceci : h-FABP est une protéine dont la concentration est 10 fois plus importante à l’intérieur du myocarde (muscle cardiaque proprement dit) que dans les muscles squelettiques (muscles des membres entre autres). Ces petites molécules sont libérées 20 minutes après le début de la destruction du muscle cardiaque.
Jusqu’à présent, la troponine c était utilisée pour le diagnostic précoce d’infarctus du myocarde. Ce dosage n’est pas abandonné pour autant mais cette nouvelle molécule participe à la mise en évidence diagnostique beaucoup plus précocément. Les valeurs affirmant la présence d’un infarctus du myocarde sont celles > à 7 nanogrammes par millilitre 20 minutes après le début de la nécrose et la concentration maximale moyenne est de 320 g par millilitre après un délai de cinq heures. L’autre intérêt de cette technique est sa possibilité de dosage au domicile du patient en plus de l’électrocardiogramme, du dosage de la troponine et de la myoglobine.

La prise en charge de l’infarctus à la phase aiguë, c’est-à-dire immédiatement après l’apparition des symptômes ou tout au moins peu après, fait appel à l’association d’un antiagrégant plaquettaire tel que l’aspirine et au clopidogrel. En ce qui concerne la survenue d’éventuelles hémorragies cérébrales, les équipes médicales n’ont pas remarqué d’accentuation de ce phénomène.

L’autre nouveauté, en matière de cardiologie, est la thérapie cellulaire en cas d’insuffisance cardiaque. Bien que l’on ne possède pas de résultats définitifs, les expériences actuellement réalisées au sein de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris (INSERM U 633) laissent espérer d’excellents résultats.
De quoi s’agit-il ? Le but est de redonner au coeur, plus précisément aux zones cicatricielles du coeur qui ne possèdent plus la capacité de se contracter efficacement pour éjecter le sang en dehors des cavités ventriculaires, une fonction cardiaque quasi normale voire complètement normale. Pour cela, on a imaginé d’injecter à l’intérieur du muscle fibrosé (ayant perdu ses capacités de contraction) des myoblastes, c’est-à-dire en quelque sorte des bébés de cellules musculaires prélevées sur le malade lui-même au niveau de ses cuisses. Ces myoblastes sont ensuite injectés directement dans les zones fibreuses du myocarde du patient. Environ 30 injections sont pratiquées afin de permettre la répartition convenable des cellules nouvelles dans un maximum de volume cardiaque concerné par la zone cicatricielle. L’essai, qui a porté sur environ 60 patients souffrant d’insuffisance cardiaque sévère, a été baptisé MAGIC, pour Myoblasts Autologous Grafting in Ischemic. Le seul inconvénient de cette technique est le risque de survenue de troubles du rythme cardiaque qui nécessite l’implantation d’un défibrillateur automatique entre autres. Malheureusement, cet essai n’est pas tout à fait probant : en effet, les cellules utilisées n’ont pas la capacité de régénérer en totalité le coeur. Ce sont sans doute les cellules souches embryonnaires qui permettront peut-être un jour d’obtenir un tel résultat quasi idéal.

Une étude récente montre que certains enfants présentent dès l’âge de10 ans des signes prémonitoires d’accidents coronariens. Il s’agit en particulier de la présence de stries de lipides susceptibles de se voir au niveau de l’aorte et sur les artères coronaires. Dans certains cas, même des plaques d’athérome peuvent être observées avant l’âge de 20 ans. Si ces enfants sont pris en charge en terme de prophylaxie (prévention) et si l’on effectue des dosages réguliers des différents cholestérols et triglycérides, il serait possible de diminuer le nombre de survenue d’accidents vasculaires coronariens et cardiaques chez les adultes. Il s’agit d’organiser un dépistage efficace, qui jusqu’à présent n’a pas été fait.

L’événement de cette année 2005 en cardiologie est sans doute l’avènement de l’imagerie par scanner et I.R.M. en ce qui concerne l’évaluation de la maladie coronaire. Ce sont 2 équipes, l’une suisse et l’autre allemande, qui ont permis d’avancer quant à l’utilisation du scanner cardiaque 64 coupes susceptible de remplacer progressivement la coronarographie qui est plus invasive. Ce type de scanner permet de mettre évidence (plus précisément de visualiser avec une grande précision) des vaisseaux dont le diamètre est au moins égal à 1,5 mm. Bien évidemment, un énorme avantage par rapport à la coronarographie est l’absence d’effraction artérielle, c’est-à-dire de pénétration à l’intérieur d’une artère pour monter une sonde niveau des artères coronaires. Mais, en termes de quantité de rayons, l’avantage va à la coronarographie qui peut être éventuellement répétée un plus grand nombre de fois.