Brûlure de l’oeil

Définition

Définition

Lésions oculaires dont l'origine peut être chimique ou thermique, plus rarement électrique. La profondeur de la brûlure est obtenue après examen par un spécialiste en ophtalmologie (lampe à fente).

Symptômes

Symptômes

Un larmoiement traduit une atteinte de la conjonctive qui correspond à la fine membrane protégeant le globe oculaire.Une nécrose correspond à la destruction du tissu constitué de cellules tapissant la surface de l'œil du pourtour de la cornée (couche de cellules situées immédiatement sous la conjonctive protégeant la pupille et l'iris).Une opacification et une sensibilité de la cornée traduisent une brûlure de la cornée et une diminution de l'acuité visuelle.La présence d'adhérences qui empêchent la fermeture de la fente palpébrale (espace situé entre les deux paupières) correspond au symblétpharon, résultat de la nécrose des cul-de-sac de la conjonctive. L'évolution du symblétpharon se fait quelquefois vers l'apparition d'un ulcère (plaie plus ou moins profonde) la cornée.La brûlure des paupières est le plus souvent d'origine thermique (contact du feu ou de la chaleur). Ce type de brûlure est comparable aux brûlures en général avec les degrés de gravité (premier, deuxième, troisième degré). Le plus souvent il s'agit de projection d'un corps étranger incandescent. La présence d'un film constitué de larme (film maximal) amoindrit quelque peu l'intensité de la brûlure.

Cause

Cause

Les brûlures chimiques sont dues à la projection sur la face antérieure (situé entre les deux paupières) du globe oculaire de produits caustiques (bases) ou acides. La gravité des lésions chimiques par rapport aux brûlures par contact de la chaleur, réside dans le fait que les acides constituent une substance complexe par mélange des protéines de la surface de l'œil et de l'acide projeté par exemple. Ce type de brûlure nécessite le lavage immédiat et abondant avec une grande quantité d'eau (à défaut du robinet) mais préférentiellement avec du sérum physiologique plutôt tiède jusqu'à ce que le liquide toxique soit éliminé. Les brûlures ultraviolettes (coup d'arc, ophtalmie des neiges) surviennent relativement fréquemment et sont bénignes. Il en est de même des brûlures domestiques (survenant par exemple lors de l'ouverture d'une bouteille d'eau de Javel ou de produits pour déboucher les siphons entre autres). Dans le milieu industriel où sont utilisés certains produits dangereux, les projections caustiques (bases) sont particulièrement délétères (nocives). En effet les substances alcalines (basiques) sont à l'origine d'une réaction chimique avec les acides gras (constituant lipidien : graisseux) du tissu de l'œil. Cette réaction chimique est appelée la saponification. Ceci entraîne une destruction des membranes des cellules favorisant ainsi l'entrée rapide dans les tissus, du produit caustique. C'est le cas tout particulièrement de l'ammoniaque qui finit quelquefois par pénétrer à l'intérieur de la chambre antérieure du globe oculaire.Certaines brûlures (pompiers) présentent une évolution péjorative car elles atteignent les paupières et le système lacrymal (appareil permettant de fabriquer les larmes).Les brûlures accidentelles par cigarette quant à elles, sont à l'origine d'une lésion de la couche de cellules recouvrant le globe oculaire (lésion épithéliale localisée) et quelquefois un peu plus profonde entraînant ce que les spécialistes appellent une lésion stromale superficielle. La cicatrisation est relativement rapide ne laissant peu ou pas de séquelles.

Traitement

Traitement

Un lavage abondant et répété en écartant bien les paupières est primordial. Le médecin utilisera si nécessaire des écarteur et pratiquera l'instillation d'un collyre anesthésique (Novésine, Cébésine, disponible en ophtadoses jetables). Ce lavage doit également être refait après avoir retiré les corps étrangers éventuels.Il faut également prendre note du nom du produit (ou des produits) en cause et de la manière dont le produit a été projeté (vapeur, projection directe etc.). Quelquefois, il est nécessaire d'utiliser des bandelettes permettant ainsi de mettre en évidence le pH (acidité) des larmes.Les corps étrangers doivent être retirés. En effet leur présence risque de favoriser la dissémination du produit.L'injection de médicaments ayant des capacités vasodilatatrices (permettant d'augmenter le calibre des vaisseaux) en dessous de la conjonctive qui quelquefois nécessaire selon la cause de la brûlureLes antibiotiques seront prescrits le plus souvent de façon à prévenir les infections de l'œil.Une surveillance répétée et rapprochée de l'œil est nécessaire.En milieu spécialisé Il est parfois utile, pour évacuer la substance toxique qui s'est accumulée dans l'humeur aqueuse, de ponctionner la chambre antérieure de l'œil sous microscope opératoire. L'humeur aqueuse est le liquide de l'œil de nature physiologique (eau salée dont la concentration est égale à celle du sang) se trouvant dans la chambre antérieure de l'œil et servant à réguler la pression à l'intérieur de celui-ci, ainsi qu'à nourrir les structures de l'œil en permettant l'élimination des déchets. L'humeur aqueuse est située entre la cornée et le cristallin.L'intervention chirurgicale en ophtalmologie se fait sous anesthésie locale et quelquefois générale. Son but est de supprimer l'adhérence (la bride) et d'empêcher sa reformation. Pour cela le chirurgien met en place entre les deux conjonctives un outil constitué d'une sorte de coque en plastique trouée au niveau de la pupille, permettant ainsi à la lumière de pénétrer dans l'œil. Cette coque s'insère en dessous des paupières et empêche les différents feuillets constituant la conjonctive de s'accoler entre eux.Chez quelques patients il est nécessaire d'effectuer une greffe de conjonctive saine ou bien de muqueuse buccale (couche de cellules recouvrant l'intérieur de la bouche) ceci pour reconstruire une revascularisation (nouveaux vaisseaux) de la zone lésionnée par la brûlure. La présence anormale d'une taie (appelé également leucome) cornéenne correspondant à une tache de la cornée, nécessite parfois une greffe de le cornée, s'il persiste une gène de la vision.

Évolution

Évolution

La gravité et la profondeur des brûlures oculaires dépend de sa cause (chimique ou thermique).Un produit, utilisé par les ophtalmologistes, la fluorescéine, instillé dans le cul-de-sac conjonctif permet de mettre en évidence, à l'inspection, les zones lésées (désépithélialisées).La classification de Roper-Hall est le plus souvent utilisée en ophtalmologie, permettant d'apprécier rapidement la gravité d'une brûlure chimique et de porter un pronostic.

Prévention

La prévention du symblétpharon et celle de la destruction des adhérences qui risquent de se former, nécessitent le passage, par l'ophtalmologiste, d'une baguette de verre enduite d'une pommade antiseptique (pour lutter contre les germes) entre la conjonctive et la face interne de la paupière et ceci jusqu'à guérison. Certaines équipes médicales utilisent, pour traiter le symblétpharon, un médicament contenant du diméticone. Ce produit est également utilisé quand il existe des brûlures de l'œil et des paupières. L'utilisation de ce médicament doit être faite avec prudence essentiellement en cas de survenue d'ulcérations de la cornée prolongée.