Asthme et grossesse

Définition

Définition

Durant la grossesse, une oxygénation correcte du fœtus est nécessaire. Pour cette raison, l’asthme de la femme enceinte doit être traité.La grossesse chez une femme asthmatique n’est plus considérée comme une grossesse à risque. En effet, depuis l’utilisation rationnelle des médicaments contre l’asthme, qui permettent de maintenir une oxygénation normale de la maman et du fœtus, cette notion de risques semble dépassée.

Symptômes

Physiopathologie

On ne connaît pas pour l’instant le mécanisme de cette aggravation. Le fœtus est bien évidemment très sensible à une éventuelle carence en oxygène due à l’asthme de la maman, surtout pendant le premier trimestre de la grossesse. Si on mesure la quantité, et plus précisément la pression, de l’oxygène dans le sang de la mère, on s’aperçoit qu’une quantité insuffisante de celui-ci entraîne une fermeture des artères irriguant l’utérus. D’autre part, le manque d’oxygène au niveau du fœtus est majoré par la diminution de l’acidité du sang de la maman. Si à ce moment-là il n’intervient pas une correction de tous ces paramètres, l’évolution de la grossesse va se faire vers un accouchement prématuré.

Épidémiologie

L’asthme pendant la grossesse concerne environ 5 % des femmes. Il se stabilise pour 1 femme sur 3 mais s’aggrave dans 1/3 tiers des cas.

Traitement

Traitement

En pratique, les médicaments utilisés habituellement pour l’asthme sont les mêmes qu’en dehors de la grossesse. Seule l’adrénaline est contre-indiquée. On demandera à la femme enceinte de préférer l’administration de ces médicaments antiasthmatiques en choisissant la voie inhalée, c’est-à-dire sous forme d’aérosols. Un médicament, appelé béclométasone, est le plus souvent utilisé : il appartient à la classe des corticoïdes. Il existe cependant un risque de surdosage si les doses dépassent 2000 microgrammes par jour. Il est donc conseillé d’utiliser une chambre d’inhalation et de prendre l’habitude de se rincer la bouche et le pharynx après l’administration du produit, pour diminuer le risque de surdosage et d’apparition de champignons dans la bouche.Pour certains médicaments, comme d’autres formes de corticoïdes telles que la prédnisone, la quantité retrouvée dans le sang du fœtus ne représente que 10 % de la quantité totale dans le sang de la mère. Si l’administration de ce médicament se fait sur une trop longue période, elle risque d’aboutir à un poids de naissance du fœtus plus faible que la normale, mais également à une insuffisance surrénalienne du nouveau-né.L’utilisation habituelle de la théophylline montre, d’après les études faites sur l’animal, que ce produit n’est pas tératogène, c’est-à-dire qu’il n’entraîne pas de malformation chez le fœtus, ceci bien entendu à doses normales dites thérapeutiques. Elle peut néanmoins accentuer un éventuel reflux gastroœsophagien (retour des liquides contenus dans l’estomac en direction de l’œsophage) préalablement présent chez une femme enceinte. D’autre part, même si les expériences animales ont démontré leur innocuité, les anticholinergiques sont contre-indiqués pendant le premier trimestre de la grossesse.Sur un plan pragmatique, le traitement de l’asthme pendant la grossesse est donc sensiblement le même que celui de l’asthme en dehors de la grossesse, à part l’utilisation de l’adrénaline et celle des antihistaminiques, qui sont des médicaments dont le but est d’empêcher la libération dans le sang de petits granules situés dans certains globules blancs (les polynucléaires basophiles et les mastocytes), ces granules contenant de l’histamine. Les tests d’allergie cutanés, qui sont habituellement effectués pour mettre en évidence une éventuelle allergie chez une personne asthmatique, sont également contre-indiqués. Par contre, la désensibilisation aux doses habituellement prescrites peut être poursuivie quand elle a débuté avant la grossesse. Sinon, il est préférable de différer sa mise en route, car une réaction anaphylactique, c’est-à-dire une réaction allergique particulière (anaphylaxie), est susceptible de survenir et de provoquer non seulement des contractions utérines mais également la mort du fœtus.De toutes façons, un suivi médical est incontournable chez la femme enceinte asthmatique et nécessite une visite par mois chez son généraliste et une visite tous les deux mois chez son pneumologue. Ensuite, à partir de la 32 eme semaine de grossesse, il est nécessaire que la femme enceinte se fasse surveiller une fois par semaine pour objectiver la bonne croissance du fœtus. L’obstétricien aura recours pour cela à un examen appelé l’écho-doppler du cordon ombilical, permettant de mettre en évidence une éventuelle anomalie pouvant être à l’origine d’une carence en nutriments et en oxygène.L’idéal, bien entendu, est la mesure de la quantité de l’air expiré (débit expiratoire de pointe), deux fois par jour pendant toute la grossesse, mais cela suppose une organisation pratique particulière, et peut à long terme, engendrer un stress parfois plus nocif que l’asthme lui-même. Bien entendu, en cas d’asthme grave, le suivi chez le spécialiste se fera plus fréquemment.

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