Asthme de l’enfant

Définition

Définition

L’asthme est une maladie fréquente chez l’enfant, qui se manifeste le plus souvent par des épisodes de gêne respiratoire accompagnée de sifflements.

Généralités

Cette affection se caractérise par des crises de dyspnée (difficulté à respirer), signalées par une respiration sifflante, témoin d'une fermeture brutale du calibre des bronches, sous l'action des muscles situés autour de celles-ci (muscles lisses), à laquelle s'associe une hypersécrétion des muqueuses (fabrication anormalement élevée de liquide épais, recouvrant les cellules de revêtement des poumons), et des voies aériennes, c'est-à-dire :

  • Du pharynx.
  • Du larynx.
  • De la trachée-artère.
  • Des fosses nasales.

Classification

L'asthme de l'enfant peut se différencier en :

  • Asthme léger (1 fois par mois).
  • Asthme moyen (1 fois par semaine).
  • Asthme sévère (plus d'1 fois par semaine).

Symptômes

Symptômes

  • Antécédents de rhinite, accompagnée de toux (en fin de soirée ou dans la nuit).
  • Difficulté à respirer, entraînant la position assise sur le lit.
  • Mobilisation active de tous les muscles du thorax pour respirer (tirage) surtout pendant l'expiration. Ce tirage est visible par la dépression qui apparaît entre les côtes de l'enfant, au-dessus du sternum.
  • Sifflement audible par l'entourage et par le médecin, pendant l'auscultation des poumons.
  • Apparition de sueurs dans les cas plus graves.
  • Coloration des ongles en bleu traduisant une cyanose .

Épidémiologie

Selon des études récentes, l'asthme de l'enfant, est en constante augmentation depuis quelques années, et semble d'autre part, plus sévère que par le passé. Il toucherait environ 10 à 12 % de la population infantile totale. 

L'asthme est susceptible d'atteindre les enfants de tous les âges, même le nourrisson avant 12 mois, période au cours de laquelle il est particulièrement difficile de poser le diagnostic d'asthme.

Examen médical

Labo

  • Recherche d'immunoglobulines
  • IgE par un dosage sanguin (plus rarement par des tests cutanés).
  • IgE plus spécifiques ( RAST phadiatop) qui sont généralement élevés, permettant de confirmer le diagnostic.

Technique

En terme d'évolution de la crise d'asthme, il est possible d'avancer les notions suivantes dont il faut tenir compte pour la prise en charge en cas d'asthme critique.

  • Dans un premier temps il est d'abord nécessaire de rassurer l'enfant, et de lui donner des bouffées d'aérosols contenant des béta 2-adrénergiques en aérosol doseur. Ceci peut être fait en utilisant une chambre d'inhalation, et en demandant à l'enfant de respirer normalement. Toujours au cours de cette première étape, après avoir laissé l'enfant effectuée 10 respirations, il faut refaire une seconde bouffée.
  • Dans un deuxième temps, quand on ne constate pas d'amélioration au bout de 10 minutes, il est nécessaire de renouveler les prises à 10 minutes d'intervalle, et jusqu'à six prises.
  • Dans un troisième temps, s'il n'existe pas d'amélioration après la troisième prise, et dans la demi-heure qui suit le début de la dyspnée (gêne respiratoire), il faut alors faire prendre à l'enfant du Célestène, par exemple, ou d'autres corticoïdes tels que le Solupred, ou du Cortancyl, en goutte ou en comprimés.
  • Il sera nécessaire d'appeler le SAMU, que si on ne constate pas amélioration après avoir effectué les étapes précédentes.

Examen complémentaire

La radiographie des poumons permet :

  • D'étayer le diagnostic d'asthme.
  • De découvrir éventuellement une autre anomalie (pneumonie, corps étranger dans une bronche).

Elle montre un thorax très élargi, et permet de diagnostiquer un asthme ancien, ou grave.

L'exploration fonctionnelle respiratoire, est difficilement réalisable avant l'âge de 4 ou 5 ans. Cet examen permet se faire une idée sur l'évolution de la maladie, et l'efficacité du traitement dans le temps.

Il se réalise la façon suivante :

  • L'enfant doit faire une inspiration maximale, puis rejeter l'air le plus vite et le plus fort possible. On obtient à ce moment-là, le Volume Expiratoire Maximal par Seconde (V.E.M.S).
  • Le deuxième paramètre obtenu, est le Débit Expiratoire de Pointe (D.E.P). En présence d'asthme, ces deux paramètres sont abaissés. L'exploration fonctionnelle respiratoire, se fait parfois après l'inhalation de médicaments, ou après un exercice physique, permettant de confirmer le diagnostic d'asthme d'effort.

Cause

Cause

  • Tabagisme familial.
  • Antécédents familiaux :
  • Infections pulmonaires (surtout chez le nourrisson).
  • Présence de poussières de maison (abritant de nombreux acariens).
  • Présence d'animaux familiers (chiens, chats, et essentiellement hamsters).
  • Literie à caractère allergisant (plumes, ou kapok).
  • Produits toxiques (peinture par exemple).
  • Médicament allergisant (antibiotique).

Traitement

Traitement

Les traitements de l'asthme de l'enfant sont :

  • Diminuer, ou supprimer si possible, le contact avec les substances allergisantes (allergènes).
  • Suppression du tabagisme (passif et actif).
  • Diminuer au maximum la quantité des acariens : préférer l'aspirateur au balai, le chauffage humidifié, au chauffage à air pulsé ou par le sol).

Les médicaments utilisés sont :

  • Les bêta 2­ stimulants.
  • La théophylline, qui a tendance à être progressivement abandonnée, car sa manipulation n'est pas facile (nécessité d'une certaine quantité dans le sang, dosage).
  • Le cromoglycate disodique.
  • Les corticoïdes.

Ces médicaments sont pris seuls, ou en association, par la bouche ou en inhalation. Les bêta 2 stimulants, peuvent être pris aussi bien en spray (en ne dépassant pas 4 ou 5 sprays par jour, à partir de 5 ou 6 ans) qu'en sirop. Le cromoglycate (Lomudal*) est un traitement préventif, quotidien, qui s'effectue sur une longue période, sous contrôle médical strict. Les corticoïdes (dérivés de la cortisone) sont utilisés tout particulièrement en spray. La cortisone par la bouche est réservée pour le traitement des asthmes graves.

  • La désensibilisation n'est pas toujours efficace.
  • La kinésithérapie respiratoire peut avoir à la longue, une certaine efficacité, surtout sur la récupération de la mobilité costale, et diaphragmatique. Elle vise également à muscler les abdominaux et à rendre efficace une toux minimale pour obtenir un désencombrement.

Évolution

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre l'asthme de l'enfant avec d'autres maladies (diagnostic différentiel) :

  • La mucoviscidose : le test de la sueur (étude chimique de la sueur), est le seul examen qui permet de faire le diagnostic avec certitude.
  • Le reflux gastro­ oesophagien : la radiographie de l'œsophage, et celle de l'estomac, accompagnées de la pHmétrie (étude du pH : acidité de l'œsophage pendant vingt-quatre heures, grâce à l'utilisation d'une sonde positionnée dans celui-ci), permettent de poser le diagnostic de reflux du liquide gastrique acide dans l'œsophage, parfois les bronches. Il arrive que le reflux gastro-oesophagien soit le seul responsable de l'asthme chez l'enfant.
  • La bronchiolite et la bronchiolite sifflante sont bien la traduction d'une obstruction des bronchioles (diminution du passage de l'air dans les bronches), mais sont d'origine virale et surviennent essentiellement l'hiver.

Prévention

La prévention contre les crises d'asthme de l'enfant consiste à :

  • Aérer la maison le plus souvent possible.
  • Supprimer :
    • Le matelas à plumes.
    • Les descentes de lit.
    • Les jouets en peluche sur le lit.
  • Utiliser des bombes pulvérisantes ayant une action préventive contre les acariens de la chambre et de la literie.
  • Ecarter tout animal considéré comme allergisant.
  • Eviter de jouer dans des salles poussiéreuses.
  • Eviter les champs en période de floraison des graminées.
  • Faire des cures dans les stations climatiques (Briançon, Font-­Romeu, …).
  • Favoriser certaines activités sportives, éviter le judo, la danse, le volley (sports en salle).

Quelquefois, le médecin est amené à faire un certificat médical, pour un enfant asthmatique. Celui-ci doit préciser que l'enfant est apte ou pas à pratiquer une activité sportive. Dans le premier cas, c'est-à-dire quand l'enfant est capable de pratiquer une activité sportive, compte tenu de l'état de santé de celui-ci, il est nécessaire de signaler que l'enfant nécessite un échauffement correct, et éventuellement une prise d'un médicament bronchodilatateur, dont il faudra préciser la molécule (la composition) avant et pendant l'effort  si nécessaire.

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