Arythmie complète

Définition

Définition

L'arythmie correspond à une affection cardiaque, se caractérisant par une irrégularité du rythme de contraction des oreillettes, s'accompagnant d'une irrégularité complète du rythme des ventricules cardiaques.

Généralités

Ce trouble se caractérise par la disparition du rythme sinusal normal (rythme cardiaque normal), qui est remplacé par des contractions rapides (survenant environ 400 à 600 fois par minute).

Ces contractions auriculaires, sont inefficaces, et provoquent des contractions irrégulières, et généralement rapides des ventricules.

Historique

Cette pathologie cardio-vasculaire (spécialité du coeur et des artères), a été étudiée par Josué et Clarac en 1909.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de l'arythmie sont :

  • Parfois, le patient ne ressent aucun symptôme.
  • Palpitations.
  • Douleurs situées derrière le sternum (rétrosternal).
  • Insuffisance de fonctionnement des coronaires (douleurs angineuses).
  • Perte de connaissance.
  • Lipothymie.
  • Syncopes.
  • Essoufflement (dyspnée) survenant au cours d'un effort, susceptible de traduire une insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque.
  • Accélération du rythme cardiaque (tachycardie), et le plus souvent tachyarythmie (accélération du rythme cardiaque avec irrégularité des battements).
  • Quelquefois, la fibrillation auriculaire est révélée par la survenue d'une embolie (migration d'un caillot sanguin dans la circulation générale), ce phénomène est lié à l'absence, ou à l'insuffisance, de contractions efficaces des oreillettes, ce qui provoque l'arrêt, ou le ralentissement du sang.

Physiopathologie

La fibrillation auriculaire (des oreillettes), est le résultat du développement de nombreux circuits qui transmettent les influx nerveux, à l'origine des contractions dans les oreillettes.

Ceci aboutit à la constitution de contractions auriculaires inefficaces, et à la survenue d'un rythme des ventricules, irrégulier et rapide.

Au final, on constate une diminution du débit cardiaque, d'environ un quart, et l'installation progressive d'une perte d'élasticité des parois du coeur (fibrose diffuse) qui mène à une dilatation auriculaire (agrandissement des oreillettes).

Épidémiologie

Cette pathologie touche :

  • Environ 0,5 % de la population générale.
  • Environ 2 % des individus âgés de 54 à 64 ans.
  • Environ 5 % des individus âgés de 65 ans à 75 ans.
  • Environ 10 % des individus âgés de plus de 75 ans.

Examen médical

Examen physique

  • L'examen des pouls (au niveau du radius), permet de mettre en évidence une irrégularité de celui-ci.
  • Différence entre les pulsations cardiaques auscultées à la pointe du coeur, et le nombre des pulsations que l'on arrive à palper, ce phénomène porte le nom de pouls déficitaire.
  • La prise de la tension artérielle, montre une variabilité et une difficulté, pour déterminer avec précision les chiffres de la systole, de la diastole (chiffres maxima et minima).
  • Pour les spécialistes, l'auscultation cardiaque montre un galop présystolique, avec renforcement présystolique du roulement mitral.

Examen complémentaire

  • L'électrocardiogramme révèle un rythme ventriculaire complètement irrégulier. On constate la présence d'une arythmie complète, et généralement d'une tachyarythmie (accélération du rythme cardiaque avec irrégularité de battements).
  • Quelquefois, le tracé électrocardiographique effectué sur une courte période, est insuffisant pour porter avec certitude le diagnostic de fibrillation auriculaire. C'est la raison pour laquelle on fait appel au holter sur 24 heures.
  • Les autres examens paracliniques, et plus précisément l'échocardiographie, permettent de mettre en évidence les dimensions exagérées des deux oreillettes.
  • L'échographie montre parfois (plus précisément pour l'échographie transœsophagienne) la présence de caillot sanguin à l'intérieur des oreillettes.

Cause

Cause

L'arythmie a comme causes :

  • Les cardiopathies représentent la majorité des cas de survenue de fibrillation auriculaire. Ce type d'affection est le plus souvent associé à une atteinte des valves (valvulopathie), essentiellement la valvule mitrale (valve située entre l'oreillette gauche, et le ventricule gauche).
  • Une pathologie coronarienne (maladie des coronaires), une communication entre les oreillettes, une élévation anormale de la tension artérielle, une atteinte de la paroi musculaire du coeur proprement dite, et une inflammation des membranes de recouvrement et de protection du coeur (péricardite), représentent une autre association possible aboutissant à la survenue de fibrillation auriculaire.
  • Environ 10 à 30 % des patients présentant une insuffisance de la pompe cardiaque ont une fibrillation auriculaire. Ce chiffre s'élève quand l'insuffisance cardiaque s'aggrave.
  • Il existe une fibrillation auriculaire de nature génétique due à une mutation (transformation) du gène KCNQ1 (locus 11p15.5). La modification génétique, porte sur le canal potassique et l'excitabilité des myocytes (cellules musculaires). Le canal potassique, est un canal ionique, qui permet au potassium (sous la forme d'ion K+) de sortir de la cellule. Il existe un grand nombre de variétés de canaux potassiques, dont le fonctionnement est complexe. Leur ouverture et leur fermeture, sont directement dépendantes de nombreux facteurs (ion, calcium, acétylcholine, adénosine triphosphorique, ligand).
  • Toujours dans le cadre des fibrillations auriculaires de nature génétique, il faut citer une mutation survenant sur le chromosome numéro 10 (10q22-24) qui a été mise en évidence au cours de certaines formes de fibrillation auriculaire familiale.
  • Certaines affections, et plus particulièrement les pneumonies.
  • Une dysrégulation endocrinienne (perturbation hormonale), et plus précisément portant sur la glande thyroïde (hyperthyroïdie, qui est la sécrétion exagérée d'hormone thyroïdienne).
  • Le syndrome de Wolff-Parkinson-White.
  • Le syndrome de bradycardie-tachycardie.
  • Les traumatismes tels qu'une intervention chirurgicale concernant le thorax, ou un traumatisme direct du thorax.

Traitement

Traitement

n dehors des médicaments utilisés en cardiologie, les équipes médicales font quelquefois appel à la cardioversion, c'est-à-dire au choc électrique externe, ou au stimulateur cardiaque de type pacemaker.

Certaines équipes cardiologiques, tentent de ralentir la fréquence des ventricules, en utilisant certains médicaments :

  • Digitaline.
  • Bêtabloquant.
  • Anticalcique.

 

Évolution

Évolution

L'évolution de l'arytmie complète est :

  • Le pronostic de la fibrillation auriculaire dépend de sa cause.
  • Généralement, quand il existe une maladie cardiaque associée, l'évolution est péjorative (la survenue de décès, est deux fois plus importante que dans la population générale).

Complications

  • La complication majeure de la fibrillation auriculaire, est la survenue de thrombi (caillots de sang), à l'intérieur des oreillettes cardiaques. Ces thrombi sont susceptibles de migrer dans la circulation générale, et d'entraîner des embolies cérébrales. Celles-ci sont d'autant plus fréquentes, que le sujet est âgé.
  • La survenue d'une maladie rhumatismale, d'une élévation de la tension artérielle, d'une insuffisance de la pompe cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral récent, augmentent le risque de thrombus.

Prévention

L'utilisation des anticoagulants oraux (sous forme de comprimés), et des antiagrégants plaquettaires (comme l'aspirine entre autres), préviennent quelquefois les complications thrombo-emboliques (survenue de caillots sanguins dans la circulation sanguine).

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