Andropause

Définition

Définition

Le terme andropause désigne les manifestations psychologiques et organiques de l'homme entre 50 et 70 ans, dues à la diminution progressive de la production d'androgènes. Le terme, qui a été créé par analogie avec celui de ménopause, semble inadapté.

Généralités

Les manifestations organiques se caractérisent essentiellement par une diminution de l'activité génitale, mais il est excessif et inexact de dire que l'andropause ne correspond qu'à un hypoandrogénisme (diminution de la sécrétion des hormones androgènes). On a bien souvent une baisse de la testostérone plasmatique associée à une chute de l'hormone de croissance, une chute de IGF-1 ainsi qu'une chute de la DHEA (DéHydroEpiAndrostérone)

Symptômes

Symptômes

Les autres manifestations de l'andropause ne sont pas présentes chez tous les individus :

  • Perturbations psychologiques à type d'irritabilité, quelquefois d'indifférence, humerur dépressive, perte de l'estime de soi, baisse de libido
  • Troubles de la mémoire
  • Hypotrophie musculaire (diminution du volume des muscles) s'accompagnant d'une diminution de la force musculaire et d'une augmentation des graisses des viscères.
  • Accélération de l'ostéopénie (fragilisation progressive du tissu osseux due à une diminution de sa densité). L'ostéopénie se situe entre l'os normal et l'ostéoporose qui est une raréfaction pathologique du tissu osseux. L'ostéoporose est possible ainsi que des fractures.
  • Dépilation (perte de poils et de cheveux) du creux axillaire (de l'aisselle) et du pubis (région inférieure du bas-ventre).
  • Apparition d'une obésité abdominale (augmentation de la graisse viscérale)
  • Asthénie (fatigue) plus importante surtout quand il n'y a pas d'entraînement quotidien
  • Troubles du sommeil s'accompagnant d'insomnie
  • Dysfonction érectile
  • Anémie
  • Sécheresse cutanée
  • Baisse de la spermatogenèse (production du sperme) et du volume testiculaire
  • Bouleversement des glandes sudoripares : sudation
  • Survenue des bouffées vasomotrices (chaleur cutanée, modification de la coloration de la peau due à un trouble de la circulation locale), bouffées de chaleur
  • Les résultats de certains travaux permettent d'avancer que les androgènes (testostérone et D. H. E. A.) seraient susceptibles d'avoir des effets bénéfiques sur une éventuelle survenue de maladies coronaires grâce à la destruction des graisses viscérales, mais aucune preuve définitive à ce sujet.
  • D'autre part, les hormones mâles seraient à l'origine d'une sensibilité accrue à l'insuline (hormone permettant de faire baisser le taux de sucre dans le sang).
  • Elles auraient également une action sur la fibrinolysine (baisse du risque d'accident lié à la coagulation sanguine) ainsi qu'une action vasodilatatrice (en augmentant l'ouverture du calibre des vaisseaux).

Physiologie

Les androgènes
Il s'agit d'hormones mâles (de nature stéroïde) sécrétées par les testicules, les ovaires et les glandes surrénales (situées au-dessus de chaque rein, elles sont à l'origine de la fabrication du cortisol, qui est la cortisone naturelle).
La testostérone, dont la concentration est vingt fois plus élevée chez l'homme que chez la femme, la delta-4-androsténedione, la dihydroépiandrostérone (également appelée D. H. E. A.) et le sulfate de déhydroépiandrostènedionne font partie des androgènes. La sécrétion de ces trois dernières hormones est beaucoup moins importante que celle de la testostérone.
La déhydroépiandrostérone et l'androsténedione sont synthétisées essentiellement dans les glandes surrénales. Il s'agit des précurseurs de la testostérone.
Chez l'homme, les androgènes sont à l'origine des caractères sexuels secondaires  (poils, voix, etc…) et du maintien de la spermatogenèse (fabrication des spermatozoïdes). Ils jouent également un rôle dans la libido et influencent le comportement émotionnel.

Chez la femme, les androgènes sont fabriquées par l' ovaire sous forme de testostérone et de 4-androsténedione, et par les glandes surrénales (surtout pour la déhydroépiandrostérone). Le rôle essentiel des androgènes chez la femme est le développement et le maintien de la pilosité au niveau du pubis et des creux axillaires.

Physiopathologie

Le vieillissement des testicules, contrairement à celui des ovaires, ne s'accompagne pas d'un arrêt d'activité mais plutôt d'un changement progressif. En fait, il existe une polémique entre ceux qui prétendent qu'il existe une andropause qui débute vers l'âge de 60 ans se caractérisant par une baisse de la testostérone et une légère hausse des gonadotrophines (hormones qui agissent sur les glandes sexuelles en stimulant leur fonction) et ceux qui estiment que l'activité testiculaire persiste indéfiniment.

Les changements psychologiques seraient d'ordre émotionnel. Si l'on examine un testicule après l'âge de 40 ans, il n'existe pas de changement important du poids de celui-ci. La spermatogenèse (fabrication des spermatozoïdes) persiste jusqu'à un âge avancé. C'est ainsi que l'on a retrouvé chez des individus âgés de 80 à 90 ans des spermatozoïdes actifs dans leur éjaculat.

En ce qui concerne l'activité sexuelle, l'ensemble des phénomènes qui conduisent à l'orgasme diminuent chez l'homme vieillissant (l'excitation sexuelle est souvent plus longue se manifester). Le temps pour produire une érection est plus long, de façon générale les performances sexuelles diminuent avec l'âge, elles s'accompagnent d'une altération quantitative et qualitative des érections et plus particulièrement nocturnes. Le sperme est expulsé avec moins de force qu'auparavant.Les autres perturbations hormonales portent sur :

  • La mélatonine: hormone sécrétée par la glande pinéale (ou épiphyse), située au milieu du cerveau à proximité de l'hypothalamus. Découverte en 1958, la mélatonine dérive de la sérotonine, hormone sécrétée dans le tissu cérébral possédant une action vasoconstrictrice (fermeture des vaisseaux) et antidiurétique (diminuant la fabrication d'urine). Cette hormone joue un rôle très important dans les biorythmes (variations périodiques des phénomènes cycliques et leurs causes chez l'homme), le sommeil (qui diminue avec l'âge) et en cas d'hypogonadisme (diminution de fonctionnement des organes génitaux).
  • La leptineleptine : hormone de nature protéique constituée de 146 acides aminés (éléments de base constituant une protéine) sécrétée par les adipocytes (cellules constituant le tissu adipeux = graisse). Génétiquement, la leptine est codée par le gène Ob dont la mutation, qui a été étudiée en laboratoire chez certaines souris, est à l'origine d'obésité. Chez l'homme, l'obésité est associée à des taux élevés de leptine, ce qui laisse à penser qu'il existe une résistance éventuelle ou une diminution du passage de la leptine du sang au cerveau.
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  • Certains chercheurs avancent également une anomalie des récepteurs cérébraux de la leptine. Sa sécrétion altérée par l'hypotestostéronémie (diminution du taux de testostérone dans le sang) serait à l'origine de perturbations de la distribution du tissu graisseux lors de la survenue de l'andropause chez certains individus.

Épidémiologie

La fréquence du déficit androgénique chez les sujets âgés est méconnue.

1 % des moins de 40 ans et plus de 20% après 60 ans ont un taux de testostérone inférieur à la normale inférieure 

Examen médical

Labo

Examiné au microscope, le testicule humain vieillissant présente un épaississement de la membrane constituant les tubes séminifères (où sont fabriqués les spermatozoïdes) associé à une fibrose progressive. Il existe également une réduction de la vascularisation.
Le plus vieux cas de paternité rapportée est celui d'un homme 94 ans.
En ce qui concerne les sécrétions hormonales, et plus particulièrement celles de 5-alpha testostérone, les résultats sont contradictoires. En effet, certaines études ont prouvé la diminution progressive de la testostérone contenue dans le sang après l'âge de 50 ans. Pour d'autres, le niveau des 5-alpha dihydrotestostérone dans le sang est constant. La testostérone permet de maintenir le désir et la puissance sexuelle chez l'homme.
Certains individus entre 60 et 80 ans présentent des taux élevés de testostérone et sont donc sexuellement plus actifs que ceux qui ont un taux de testostérone bas.
Une analyse sanguine de base (nombre de globules rouges, de globules blancs, de plaquettes) permet d'éliminer une polyglobulie (augmentation du nombre de globules rouges) qui contre-indique l'apport d'androgènes sous forme médicamenteuse.
Un dosage de la testostérone montrant des concentrations inférieures à 2 nanogrammes par ml après 60 ans est pathologique. Ces dosages sont utiles pour définir les doses de testostérone que le patient devra absorber (voir plus loin traitement). Néanmoins, il est nécessaire de faire la part entre la testostérone libre et celle liée à l'albumine. Seul le dosage de la dihydrotestostérone permet d'estimer les effets hormonaux de l'androstanolone.
Le dosage des gonadotrophines qui sont la LH et la FSH (hormones qui agissent sur les glandes sexuelles en stimulant leur fonction) est souhaitable, mais est moins significative que chez l'individu plus jeune pour lequel le dosage des gonadotrophines affirme sans aucun doute une diminution de la sécrétion de testostérone.
Un profil lipidique (dosage des cholestérols, triglycérides, lipides totaux) ainsi que la recherche d'une coagulopathie (anomalie de la coagulation) sont également souhaitables.
En ce qui concerne la DHEA, il semble que l'intérêt de son dosage ne soit pas prouvé dans la pratique quotidienne.

Traitement

Traitement

Il existe des contre-indications à un apport de testostérone, ce sont :

  • Des problèmes psychiatriques graves
  • Un cancer du sein
  • Un cancer de la prostate
  • Un adénome de la prostate
  • Une apnée du sommeil
  • Des troubles respiratoires importants
  • Une pathologie évolutive
  • Des pathologies susceptibles d'atteindre l'appareil locomoteur à type de tendinite ou d'hypertrophie musculaire (excès de volume musculaire) doivent être recherchées avant tout traitement car elles contre-indiquent un traitement substitutif.
    Celui-ci ne doit pas se faire sans raison. Il faut qu'il existe des symptômes (sexualité) ainsi qu'une testostéronémie inférieure à 2,5 à 3 nanogrammes par ml.Son but est de contrebalancer le déclin lié à l'âge et de restaurer la libido (énergie vitale qui émane de la sexualité) ainsi qu'une activité sexuelle satisfaisante mais également une sensation de bien-être. L'utilisation de traitement substitutif (apport de testostérone sous forme médicamenteuse) ne semble pas devoir affecter le foie. Pour cette raison, la surveillance hépatique (échographie, analyse) ne semble pas nécessaire.
    La surveillance prostatique rigoureuse et méthodique en cas de traitement à base d'androgènes se fait par le toucher rectal et par la détermination du PSA (prostate specific antigen) tous les six mois à un an. Cette surveillance est nécessaire car il n'existe pas d'études effectuées à long terme qui montre l'absence de danger d'un traitement à base d'androgènes sur une longue période.

    Méthodes thérapeutiques

​Actuellement, l'apport de testostérone se fait sous forme d'injections intramusculaires peu confortables. Il semble que la mise au point d'un patch qui permettra la diffusion de la testostérone à travers la peau, plus confortable que les injections intramusculaires, verra le jour assez rapidement.

Sont actuellement utilisés pour la testostérone injectable : Endocardyl, pour la testostérone absorbable par voie orale : testostérone undécanoate, pour la testostérone par voie percutanée (à travers la peau) : Androstanolone.

 

Bénéfices de l'androgénothérapie :

  • stimulation de la libido et rétalissement d'une fonction sexuelle normale
  • amélioration des foncions cognitives
  • amélioration du bien-être physique et psychique
  • augmentation de la masse musculaire et de la masse maigre
  • prévention de l'ostéoporose
  • réduction de certains facteurs de risques cardio-vasculaires par diminution de la graisse viscérale, amélioration de la sensibilité à l'insuline et rétablissement d'un équilibre lipidique favorable.

Évolution

Effets secondaires

Ils sont liés aux effets du traitement par substitution androgénique :

  • Risque de polyglobulie donc augmentation du risque de thromboses
  • Aggravation possible d'une gynécomastie préexistante
  • Aggravation possible d'un syndrome d'apnée du sommeil
  • Possible stimulation d'un adénocarcinome prostatique pré-existant (non induit par le traitement donc !) mais méconnu.

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