Alcoolisme (désintoxication)

Définition

Définition

Le corps médical possède une panoplie relativement importante pour permettre à un alcoolique d’envisager une désintoxication. Le sevrage correspond à un arrêt indispensable du toxique qui se fait presque sans l’accord du patient, car effectué dans des conditions particulières (pathologie grave) et dans un cadre inhabituel pour le patient (hôpital, parfois cabinet médical).

Examen médical

Technique

Des médicaments présentant des effets pharmacologiques similaires à ceux de l’alcool sont utilisés. Les benzodiazépines (comme le diazépam ou le chlordiazépoxide) et les méprobamates sont beaucoup utilisés (administrés en France sous forme de perfusion).D’importantes doses de vitamine C et de vitamines du groupe B (notamment la thiamine = vitamine B 1) sont administrées rapidement. L’acide folique et la vitamine B12 doivent être administrées pour prévenir le syndrome de Wernicke et Korsakoff (encéphalite due à l’intoxication alcoolique). La déshydratation (perte d’eau) qui accompagne souvent ce type de pathologie est combattue grâce à des perfusions contenant du sérum physiologique et des liquides sucrés. L’hallucinose et les complications neurologiques font appel à un médicament contenant des phénothiazines (chlorpromazine).La désintoxication proprement dite fait appel presque exclusivement à la volonté du patient. Bien entendu, un support psychologique et psycho-affectif est le plus souvent nécessaire de façon à étayer le mieux possible la conduite thérapeutique. Après avoir corrigé les déficits nutritionnels (carence alimentaire, carence en vitamine B 1, etc..) qui accompagnent l’alcoolisme, il est nécessaire de modifier le comportement du patient en essayant de supprimer (difficilement) dans un premier temps les ivresses, en prévenant celui-ci que le risque de rechute est fréquent après quelques semaines d’abstinence, lorsque la première crise sera passée. C’est à ce moment-là qu’interviennent différents supports thérapeutiques individuels ou de groupe comme (en France) les Alcooliques Anonymes, la Croix Bleue, la Croix d’Or et Vie Libre. Chaque groupe doit être adapté aux patients et inversement. Dans chaque groupe, le malade doit rechercher des intérêts communs avec d’autres membres, dépassant les problèmes d’alcoolisme. Le plus souvent, les membres d’Alcooliques Anonymes sont regroupés selon des critères communs (professionnels ou autres). La possibilité de rencontrer des patients abstinents qui deviennent des amis forge alors une relation entre individus permettant l’insertion de chacun. Le but est d’obtenir le renforcement de l’estime de soi entre autres.La désintoxication peut être tentée par l’alcoolique lui même, en utilisant un programme issu de l’OMS intitulé « boire moins c’est mieux », méthode consistant à remplir un questionnaire de façon à calculer son score de consommation.

Évolution

Évolution

Le syndrome de sevrage d’abstinence au cours de l’alcoolisme chronique.
La consommation de quantités très importantes d’alcool entraîne, généralement après quelques années) une tolérance, ou si l’on préfère une acceptation de la part de l’organisme, comparable à celle qui est provoquée par la consommation d’autres médicaments du système nerveux central que l’on appelle des dépresseurs. Autrement dit le fait de boire de l’alcool est en quelque sorte équivalent au fait d’absorber des substances comme l’opium, des barbituriques, des médicaments chimiques pour dormir, des benzodiazépines (Valium entre autres) etc.

Ceci signifie que, progressivement le patient a tendance à augmenter les doses qu’il consomme de façon à maintenir les effets qu’il ressentait au début quand il buvait de petites doses d’alcool. Il en est de même pour les autres substances que celle-ci soit des médicaments ou des drogues, ce qui revient au même. C’est ainsi que se développe ce que l’on appelle une dépendance physique qui est généralement croisée entre l’alcool et les autres médicaments dépresseurs du système nerveux central.

Quand le sujet décide d’arrêter sa consommation d’alcool survient ce que l’on appelle le syndrome de sevrage. Celui-ci se caractérise par l’apparition de différents symptômes qui sont (liste non exhaustive) :
Des nausées.
Des vomissements.
Des tremblements.
Une activité perturbée du système nerveux végétatif (système nerveux autonome, automatique) qui traduit son dysfonctionnement c’est-à-dire son mauvais fonctionnement. Il s’agit de transpiration plus ou moins importantes (généralement très importantes) d’une élévation de la tension artérielle, d’une accélération du rythme cardiaque (tachycardie) d’une accélération du rythme respiratoire (tachypnée) d’une hyperthermie (température exagérée).
Une insomnie.
Une anxiété.
Une agitation parfois très importante.
Des perturbations nocturnes à type de cauchemar le plus souvent.
Des paresthésies (sorte de fourmillements un peu partout dans le corps).

Les symptômes que nous venons de citer sont susceptibles de s’aggraver et de se compliquer c’est-à-dire de devenir beaucoup plus intenses.

Dans certains cas le patient est susceptible de présenter également une hallucinose alcoolique de sevrage. Il s’agit d’une ou de plusieurs crises de convulsion (comparable en quelque sorte de l’épilepsie) qui surviennent 12 à 48 heures après l’arrêt d’absorption de l’alcool, chez les sujets qui ont abusé de l’alcool pendant plusieurs années. Cette affection est susceptible d’être suivie par l’apparition d’un delirium tremens. Elle se voit chez l’alcoolique après une période de consommation d’alcool plus abondante que d’habitude. Une opération, un traumatisme ou une maladie infectieuse fébrile peut également déclencher la survenue d’un delirium tremens.

Le delirium tremens quant à lui commence par des tremblements, des sudations très importantes, des nausées, une anxiété et une irritabilité de l’individu. Puis celui-ci se met à s’agiter et à devenir confus. Il est à la fois euphorique et angoissé. Il décrit des petits d’hallucinations visuelles c’est-à-dire qu’il croit voir des images. Celles-ci ont une dimension moins importantes que dans les autres hallucinations. Elles s’accompagnent d’émission de son ou d’autres bruits. Certains patients ont l’impression de sentir des odeurs qui n’existent pas. La température du corps généralement monte également. L’évolution du delirium tremens se fait en deux à cinq jours et, fait notable, la mortalité se situe entre 8 et 12 %.

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