Ndm-1 : la nouvelle menace qui inquiete les autorites sanitaires

NDM-1 (ou NDM1) n’est pas une nouvelle bactérie, mais un gène développé par certaines bactéries, et qui inactive la plupart des antibiotiques, y compris ceux réservés aux infections les plus graves (seule la colistine, élaborée dans les années 50 mais extrêmement toxique pour les patients, pourrait venir à bout des bactéries mutantes de type NDM1).

Le gène NDM-1 est présent dans divers types de bactéries, notamment les entérobactéries de type colibacilles, qui sont à l’origine d’un grand nombre d’infections humaines.

En 2008, un premier cas de bactérie multirésistante a été identifié dans un centre de soins suédois. Le patient, d’origine indienne, venait d’être transféré d’un hôpital de New Delhi.
Depuis, d’autres cas ont été répertoriés dans le monde : en Inde (probablement plusieurs centaines), au Pakistan, au Royaume Uni (plus de 40), aux USA, au Canada, en Australie, en Autriche, en Belgique (1 cas mortel), en France (1 cas : personne précédemment hospitalisée en Inde, et porteuse d’une bactérie de type NDM-1), …

  • COMMENT CETTE RESISTANCE EST-ELLE APPARUE ?

Un ensemble de facteurs, dont l’usage excessif d’antibiotiques (en vente libre en Inde…) a provoqué l’apparition d’un gène de résistance entraînant la synthèse (fabrication) d’une enzyme qui neutralise la plupart des antibiotiques actuellement disponibles. Les bactéries "mutantes" NDM1 sont devenues multirésistantes.

  • D’OU VIENT-ELLE ?

Elle est apparue pour la première fois dans le sous-continent indien : Inde, Pakistan, Bangladesh.

  • QUELS TYPES D’INFECTIONS CES BACTERIES NDM-1 MUTANTES ENTRAINENT-ELLES ?

En ville, elles entraînent le plus souvent des infections urinaires (qui touchent essentiellement les femmes).
En milieu hospitalier, elles provoquent diverses infections nosocomiales (septicémies, infections pulmonaires, …) qui peuvent mettre en péril la vie des patients fragilisés.

  • COMMENT SE PROPAGENT-ELLES ?

Présentes dans l’environnement, les bactéries de type NDM1 colonisent en priorité le tube digestif et se transmettent le plus souvent par les mains et les objets souillés, sur un mode dit « féco-oral », ou en buvant de l’eau contaminée. En aucun cas il n’y a propagation par l’air.

  • UN RISQUE LIE AU TOURISME MEDICAL

La majorité des infections ont été contractées dans le cadre d’un séjour touristique médical en Inde ou au Pakistan.

  • LES SOLUTIONS ENVISAGEES

En France, un ensemble de recommandations a été émis dans le courant du mois de septembre. L’idée est de dépister les patients à risque, récemment hospitalisés à l’étranger (tourisme médical) et rapatriés par des organismes d’assistance ou des centres hospitaliers.
Concernant le traitement par antibiotique, les spécialistes s’accordent à dire que rien d’efficace ne sera proposé avant 5 ans.

  • SI VOUS DEVEZ VOUS RENDRE DANS UN DE CES PAYS

Les recommandations d’hygiène habituelles s’appliquent, à savoir : se laver les mains le plus souvent possible et éviter l’ingestion d’eau non conditionnée (ne pas utiliser l’eau du robinet, y compris sous forme de glaçons ou pour rincer les fruits et légumes).

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