Le cannabis a -t-il un impact durable sur le Q.I. des ados ?

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Une étude publiée récemment par la revue scientifique américaine Proceedings of National Academy of Sciences of the USA affirme que oui.

Les chercheurs ont étudié un groupe de 1000 Néo-Zélandais à 25 ans d'intervalle, à 13 puis à 38 ans, en s'intéressant à la fois à leur consommation de cannabis et à leur Q.I.
Bien que souvent critiqué, le Q.I. reste un élément déterminant de la réussite scolaire, de l'accès à l'université et du niveau de revenus. Il est un bon indicateur de la facilité d'accès à l'emploi et de la performance au travail.
L'étude a donc mesuré le QI du groupe étudié à 13 ans, puis à 38 ans.

Le résultat est sans appel : en 25 ans, un écart de 8 points a été constaté entre les consommateurs réguliers de cannabis et les non-consommateurs. Or, le QI reste normalement stable dans le temps, et s'il varie, c'est habituellement dans le sens d'une augmentation. D'ailleurs, celui des non-fumeurs de marijuana a gagné quelques dixièmes de points sur la période étudiée.

Selon les responsables de l'étude, cette baisse du QI constatée chez les adolescents fumeurs réguliers de cannabis (les quantités fumées n'ont pas été précisées) ne peut être imputée à aucune autre raison (éducation, autres drogues, alcool, ..).

Ils ont également constaté chez ces consommateurs une plus faible capacité de mémorisation et de concentration, et une moindre vivacité d'esprit, y compris chez ceux qui avaient diminué leur consommation l'année précédant le second test (avant leur 38 ans). Cette étude n'a pas évalué les effets d'une diminution ou d'un arrêt plus précoce de la consommation de cannabis.

En revanche, aucun écart intellectuel n'a été relevé entre ceux qui avaient commencé à fumer de la marijuana à l'âge adulte et les non-fumeurs.

Comme toute substance psychotrope, le cannabis agit sur le système nerveux central. L'adolescence est un moment crucial du développement cérébral : la consommation avant l'âge adulte de substances qui agissent sur le cerveau peut donc avoir des conséquences durables sur les capacités cognitives d'un individu.