Du venin contre le cancer

© Du venin contre le cancer

Leur réputation est des plus mauvaises, mais cela pourrait changer : les abeilles, les guêpes, les scorpions et les serpents seront peut-être bientôt d'une aide précieuse dans la lutte contre le cancer, et ce grâce à leur venin.

Plusieurs études l'ont démontré au cours des dernières années (notamment celles menées à l'Université de l'Illinois aux États-Unis sous la direction du Dr Dipanjan Pan, et à l'UNESP de Sao Paulo au Brésil ) : le venin d'abeille, le venin de guêpe, le venin de serpent et celui de scorpion ont le pouvoir de combattre, voire de détruire les cellules cancéreuses.

Si leur mode d'action diffère parfois, ces venins ont en commun d'agir sur les cellules cancéreuses, et contrairement à la chimiothérapie, leur action est ciblée sur ces cellules.
Ces substances sont encore en cours d'expérimentation en laboratoire mais ouvrent de grands espoirs dans la thérapie du cancer.

Le venin d'abeille
Il a le pouvoir de bloquer la multiplication des cellules cancéreuses grâce à une substance appelée la melittine, tout en épargnant les cellules saines.

Le venin de guêpe
Une espèce particulière de guêpe vivant au Brésil et appelée Polybia pauliste secrète dans son venin une substance (appelée MP1) qui possède des propriétés anticancéreuses et empêche le développement des cellules cancéreuses sans perturber celui des cellules saines : il identifie les cellules malades grâce aux modifications chimiques qu'elles présentent en surface, et détruit en quelques secondes leur membrane en y faisant des trous par où s'échappent des molécules essentielles à la vie de la cellule cancéreuse (protéines, ARN, …)

 

 

Le venin de serpent et le venin de scorpion
Ils empêchent la communication entre les cellules cancéreuses et, comme le venin de la guêpe, il détruisent leur membrane en la perçant, ce qui vide la cellule de ses éléments vitaux.

 

 

Avant de traiter en laboratoire des cellules cancéreuses, les chercheurs ont encapsulé le venin dans des nanoparticules afin de protéger les cellules saines des toxines qu'il contient.

Si l'expérimentation sur l'Homme est probante, il sera nécessaire de lancer la fabrication à grande échelle de ces venins en laboratoire.

Crédit photo : King cobra (Ophiophagus hannah) – mgkuijpers – Fotolia.com

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