Coma irréversible : comment faire connaître son choix en cas d’accident

© Coma irréversible : comment faire connaître son choix en cas d'accident

Que voudriez-vous que l'on fasse si un accident grave vous mettait hors d'état d'exprimer votre volonté ?
Si, comme Vincent Lambert, vous ne deviez rester en vie qu'avec une assistance médicale permanente, sans espoir de récupération ?
Que préfèreriez-vous : la poursuite des soins, ou leur arrêt, qui signerait alors votre décès ? L'acharnement thérapeutique ou l'euthanasie passive ?

Depuis 2005, la loi Leonetti vous permet de faire ces choix à l'avance. Au cas où ...

Cela fait partie des choses auxquelles on préfère ne pas penser.
L'accident. Le coma. L'état végétatif. Le maintien en vie par des moyens techniques.
Et pourtant …

L'affaire Vincent Lambert nous émeut depuis des années. Et elle nous fait prendre conscience de la difficulté pour la famille de s'accorder sur une décision aux conséquences terribles.

Vincent Lambertinfirmier psychiatrique, a 38 ans quand il est victime d'un accident de la route, en 2008. Un  traumatisme crânien le plonge dans un coma profond. Auquel succède un coma dit "pauci-relationnel", de  "conscience minimale plus" : Vincent bouge les yeux, on sait qu'il ressent la douleur (il enroule ses bras, ce qui est un signe de souffrance neurologique). Pendant 5 ans, tout est fait pour tenter de l'aider à communiquer, notamment des séances d'orthophonie, en vain. Les spécialistes affirment qu'il n'y a aucun espoir d'amélioration.

Depuis plus d'1 an, l'équipe qui s'occupe de lui au service des soins palliatifs du CHU de Reims note des comportements d'opposition lors des soins, ce qui est inhabituel et laisse supposer que Vincent ne veut plus vivre.
Mais il ne peut malheureusement exprimer ni sa douleur ni ses choix, et la décision de poursuivre ou non les soins revient à sa famille, qui se déchire.
Qu'aurait-il voulu ? 

On peut rédiger ses directives anticipées
La loi Leonetti de 2005 a créé un document qui permet de décider de ce qu'il doit advenir de nous au cas où un accident nous mettrait hors d'état de nous exprimer.
Il suffit de télécharger le document en cliquant ici

Les conditions :

  • être majeur
  • rédiger soi-même le document
  • "être en état d'exprimer sa volonté libre et éclairée au moment de la rédaction" avec éventuellement une attestation médicale
  • authentifier le document (signature)

Les directives anticipées doivent être transmises (au choix) à la personne de confiance désignée, à la famille, au médecin, aux proches.
Leur validité est de 3 ans, au terme desquels il faut les renouveler.

Elles ne sont applicables que si la personne est en fin de vie (affection grave, phase terminale).

Exprimer son choix par écrit pour que la famille n'ait pas à le faire
Ces directives anticipées ne peuvent pas remettre en question les décisions du corps médical : les médecins restent libres de tenir compte ou pas du choix du malade.
Mais elles prévalent sur les décisions de la famille ou des proches.