Cancer du sein ou de l’ovaire : quand la survie dépend du centre de traitement

© Cancer du sein ou de l'ovaire : quand la survie dépend du centre de traitement

Une étude confirme ce que certains dénonçaient depuis quelques années : les chances de survie d'une femme atteinte d'un cancer du sein ou d'un cancer de l'ovaire dépendent non seulement de la précocité du diagnostic et de la prise en charge médicale, mais aussi de l'établissement dans lequel elle est soignée.
Explications.

Après certains journaux et associations, c'est au tour de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie de tirer la sonnette d'alarme : les chances de survie des femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire ou d'un cancer du sein ne sont pas les mêmes selon le nombre d'interventions chirurgicales de ce type réalisées dans l'établissement où elles sont soignées.

Ainsi, les données publiées révèlent que :

– une femme atteinte d'un cancer du sein opérée dans un établissement réalisant moins de 30 opérations de ce type par an (elles ont été plus de 45000 entre 2012 et 2014) a un risque de décès près de 2 fois supérieur (+ 84%) à celui d'une femme opérée dans un établissement pratiquant plus de 150 opérations par an. 

– une femme atteinte d'un cancer de l'ovaire opérée dans un établissement non spécialisé réalisant moins de 10 opérations de ce type par an (elles ont été plus de 2000 en 2016) a un risque de décès près de 1,5 fois supérieur (+ 40%) à celui d'une femme opérée dans un établissement pratiquant plus de 20 opérations par an.

Pour mettre un terme à ces inégalités inacceptables, la Cnamts propose une grande réforme visant notamment à imposer un nombre minimal d'interventions chirurgicales, en-dessous duquel le service concerné ne serait plus autorisé à opérer.
Le seuil minimal imposé devrait se rapprocher de celui des autres pays d'Europe, à savoir :

  • 150 interventions par an pour le cancer du sein
  • 20  interventions par an pour le cancer de l'ovaire

Il a été démontré que le taux de survie des patientes a augmenté dans les pays où de tels seuils ont été instaurés.

Cette réforme, si elle est appliquée comme le prévoit le projet de la Cnamts, impliquerait que 338 établissements ne puissent plus opérer les cancers du sein, et 412 le cancer de l'ovaire, ce qui aggraverait leurs difficultés.
À l'inverse, les établissements ayant une plus grande expertise et pratiquant plus d'interventions chirurgicales pourraient être submergés par les demandes.
Une des piste étudiées est la constitution d'équipes d'experts qui interviendraient dans plusieurs établissements.
 

 

Crédit photo : Portrait of a nice middle-aged woman recovering after chemotherapy – focus on her smiling relax attitude – JPC Prod – Shutterstock.com