Cancer du col de l’utérus : le papillomavirus bientôt détectable avec un simple test urinaire.

© Cancer du col de l'utérus : le papillomavirus bientôt détectable avec un simple test urinaire.

Le papillomavirus, responsable du cancer du col de l'utérus, pourra bientôt être détecté par une simple analyse d'urine : c'est ce que révèle une étude britannique publiée dans le British Medical Journal.
 

Cancer du col de l'utérus, cancer de l'anus, verrues génitales, verrues plantaires, …. le point commun de ces pathologies est qu'elles sont toutes provoquées par une famille de virus appelée Papillomavirus Humain (HPV pour Human Papilloma Virus).

Certains de ces virus se transmettent par simple contact cutané (et provoquent par exemple des verrues plantaires), d'autres par voie génitale.
Ces derniers sont les plus dangereux, puisqu'ils sont à l'origine du cancer du col de l'utérus (bien qu'environ 90% soient éliminés naturellement par l'organisme sans conséquences sur la santé).
Le cancer du col de l'utérus est le 3ème cancer le plus courant chez la femme : on estime qu'en France, chaque année, 3000 nouveaux cas se développent,  et 1000 femmes décèdent de cette maladie.

Le cancer du col de l'utérus peut être facilement dépisté
Actuellement, le frottis cervico-vaginal (prélèvement de cellules du col de l'utérus à l'aide d'une petite  brosse) est le seul moyen de détecter des cellules anormales. Il permet de repérer les lésions pré-cancéreuses et cancéreuses avant les premiers symptômes, et de prendre les mesures médicales nécessaires. 

Le prélèvement est généralement réalisé au cabinet médical (gynécologue ou généraliste), ou dans un laboratoire d'analyses médicales. Il est recommandé que toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans fassent ce dépistage tous les 3 ans.
Bien que totalement indolore, cet examen est cependant redouté par certaines femmes qui refusent de s'y soumettre et se privent alors d'un moyen de prévention majeur contre ce cancer : on estime que plus de 50% des femmes ne sont pas, ou trop peu souvent, dépistées.

Plus d'1 femme sur 2 pas ou mal dépistée
Face à ce terrible constat, les chercheurs se sont attelés à trouver un autre moyen de détecter le cancer du col de l'utérus avant que les premiers symptômes ne se manifestent.
C'est dans ce cadre qu'une équipe britannique a mis au point un test urinaire à la fiabilité assez satisfaisante : 73% dans le cas d'un résultat positif, et 98% dans le cas d'un résultat négatif.
Malgré ces bonnes performances, le frottis reste cependant l'examen le plus fiable. 

La question du vaccin
Un vaccin contre les papillomavirus avant le premier rapport sexuel est disponible depuis 2006.

Il fait l'objet de nombreuses polémiques : des plaintes ont été déposées, l'accusant d'effets secondaires gravissimes, voire mortels.
À l'heure où le Haut Conseil de la Santé Publique préconise une vaccination systématique en milieu scolaire dès l'âge de 9 ans, il est plus que légitime de s'interroger sur les dangers potentiels d'un vaccin auquel plusieurs centaines de médecins français ne font pas confiance : lire leur pétition et leurs explications.

Apprendre à se protéger
La transmission par voie génitale du papillomavirus est une raison supplémentaire pour inciter femmes et hommes, quel que soit leur âge, à se protéger lors d'un rapport sexuel (grossesse non désirée, sida et infections sexuellement transmissibles avec risque de développer un cancer en cas de papillomavirus).
L'infection par HPV n'est pas exclusivement féminine : elle touche aussi les hommes, chez lesquels elle peut se traduire par des verrues dans la région anogénitale (anus et sexe), mais elle reste souvent invisible.
Bien que souvent asymptômatique (sans signe extérieur), elle n'en est pas moins dangereuse puisqu'au-delà du cancer du col de l'utérus, une infection par papillomavirus peut provoquer d'autres types de cancer : anus, pénis, oropharynx (gorge). La transmission du virus se fait par contact de la zone infectée avec n'importe quelle partie du corps (vagin, anus, bouche, …). 

La prévention la plus efficace reste donc de se protéger par le port d'un préservatif.

Crédit photo : Testing lab sample – urine – EsHanPhot – Shutterstock.com

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