Cancer de la prostate : impact du traitement hormonal sur le cerveau

© Cancer de la prostate : impact du traitement hormonal sur le cerveau

Le principe du traitement hormonal du cancer de la prostate par privation androgénique est d’affamer les cellules cancéreuses en bloquant la sécrétion d’hormones masculines qui leur servent de « carburant ».

Mais ce traitement comporte des effets secondaires parfois lourds.

Les effets indésirables du traitement du cancer de la prostate par hormonothérapie sont bien connus :

 

À ces risques bien identifiés vient désormais s’ajouter un autre : l’augmentation du risque de démence.

En effet, une équipe de chercheurs suédois et britanniques spécialisés en urologie a suivi plus de 100 000 hommes souffrant d’un cancer de la prostate entre 1992 et 2009.
Parmi ces hommes, 37911 suivaient un traitement anti-androgénique.

L’analyse des résultats de cette étude a révélé que les patients ayant suivi une thérapie réduisant la quantité d’hormones masculines dans l’organisme avaient un risque plus élevé que les autres de développer une maladie mentale à type de démence :

  • risque de développer un état de démence : + 22%
     
  • risque de développer une maladie d’Alzheimer : +29%

Si le traitement anti-androgénique avait été pris pendant plus de 7 mois, le risque augmentait et passait de + 22% à + 30% pour les états de démence (tous types confondus) et de +29% à + 41% pour la maladie d’Alzheimer.

 

Cette étude devrait inciter les médecins à instaurer un suivi de l’évolution de l’état psychique de leurs patients soumis à un traitement hormonal du cancer de la prostate, et à leur proposer des mesures de prévention afin de préserver leurs facultés mentales (par la pratique d’une activité physique notamment).

 

 

Source : Tully K. et all – Risk of dementia following androgen deprivation therapy for treatment of prostate cancer – European urology supplements volume 18 – issue 1 – March 2019