Alerte contre la toxicité de certains cosmétiques

© Alerte contre la toxicité de certains cosmétiques

Des perturbateurs endocriniens, reconnus comme dangereux pour la santé par l'OMS et l'ONU, ont été trouvés dans certains gels douches et dentifrices.

4 associations de défense des consommateurs, parmi lesquelles l'UFC-Que Choisir, ont analysé des produits cosmétiques et ont trouvé dans certains d'entre eux des perturbateurs endocriniens «sous la forme de conservateurs, d'antibactériens, de filtres solaires et d'émollients ajoutés dans les produits de beauté et d'hygiène corporelle».

Les 2 produits incriminés sont le gel douche Nivéa Water lily & oil, et le dentifrice Colgate Total. Le premier renferme une dose de propylparaben supérieure au seuil fixé par le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC, organe consultatif de l'UE). Le second contient du triclosan à un dosage que les experts de l'UFC-Que Choisir estiment dangereux pour la thyroïde.

L'association tient aussi à alerter sur ce qu'elle appelle « l'effet cocktail » : «L'exposition est accrue lorsque l'on utilise différents produits comportant la même molécule et dont les doses s'additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif». Le triclosan, par exemple, se retrouve à la fois dans les déodorants et les dentifrices.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques (d'origine naturelle ou artificielle) qui sont suspectées de perturber le système hormonal humain, et d'être liées à l'augmentation des cancers hormonaux-dépendants (cancer du sein et cancer de la prostate essentiellement) et de l'infertilité.
Le bisphénol A (BPA) en fait partie : cette substance présente dans de nombreux contenants alimentaires a d'ores et déjà été bannie des biberons et des produits destinés aux enfants.

L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) considèrent que les perturbateurs endocriniens constituent une menace mondiale pour la santé.

Le problème du consommateur est que la liste d'ingrédients n'est pas toujours complète sur les étiquettes des cosmétiques. L'association de consommateurs demande donc à la Commission Européenne de lancer «des recherches indépendantes sur l'impact de ces molécules sur le long terme» et de «renforcer la réglementation pour prendre en compte l'effet cocktail des produits l'un après l'autre».