bouffé délirante aigue

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5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
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  • #39966
    samra
    Participant

    bj a tous ma soeur a une BDA depuis samedi dernier je minquiete et j’aimerais avoir des temoignage de personne qui on vecu la meme chose et comment ils s’en sont sortis

    #99269
    maryread
    Participant

    SEMIOLOGIE DE LA BOUFFEE DELIRANTE AIGUË.

    1)- Le début.

    « Il n’y a pas de préface au délire.
    Il sort armé de toutes pièces du cerveau du malade ».
    (Magnan et Legrain 1895)

    a)- Il est toujours brutal. L’état délirant s’installe d’emblée, en quelques heures, éta¬blis¬sant une rupture avec le comportement et l’état antérieurs du sujet.

    b)- Il est souvent précédé d’une phase de quelques jours avec inquiétude, sentiment vague de menace, ou, au contraire, état euphorique avec sûreté de soi excessive.

    2)- Le délire.

    « Les idées se mêlent, confuses, multiples, pénibles ou gaies,
    se succèdent et se combinent sans la moindre règle ; d’autres
    fois, au contraire, se fixant sur un même point, tenaces et
    persistantes ». (Legrain 1886).

    Il est protéiforme, (prend de multiples formes).

    a)- Les thèmes sont multiples et changeants : ils ne sont pas constants ni organisés, ils se succèdent sans constituer une fiction cohérente. On assiste à une succession de posi¬tions comme :
    – expérience de grandeur ou de toute-puissance dans une ambiance d’élation (filiation di¬vine, mission exaltante, certitude d’être protégé et adulé, dons de divination, capacité ma¬gique…)
    – expériences catastrophiques et angoissantes d’agression ou de persécution, de me¬nace, d’influence, de destruction corporelle, de possession.

    b)- Mécanismes : le délire est polymorphe. Tous les mécanismes peuvent se rencon¬trer, se succédant rapidement : intuitions brutales, illusions perceptives, interprétations et sur¬tout hallucina¬tions psychosensorielles et psychiques. L’automatisme mental est générale¬ment pré¬sent (vol de la pen¬sée, parasitage des actes et de la pensée), parfois sous sa triple forme.

    c)- Degré de systématisation. Le délire n’est pas systématisé.

    d)- Congruence à l’humeur. Le délire est caractérisé par des fluctuations très rapides de l’humeur, tantôt dans le sens de l’angoisse, du sentiment de catastrophe, de la tristesse in¬tense, ou, au contraire, de l’élation, du triomphe ou de l’euphorie. Bien qu’il y ait ces modifica¬tions, le rapport entre les idées et l’humeur ne révèle pas forcément une non congruence. La grande va¬riabilité de l’humeur est un critère de la BDA.

    e)- Ce délire est, par définition, aigu.

    f)- Conviction délirante : l’expérience délirante est vécue comme actuelle, immédiate, s’imposant de façon intense à la conscience du sujet.

    3)- Les troubles de la conscience et de la vigilance.

    La conscience et la vigilance ne sont pas profondément perturbées comme dans la confu¬sion mentale. En effet, l’orientation dans le temps et dans l’espace est correcte, il n’y a pas d’obnubilation ni de perplexité.

    Mais la conscience de soi et de l’environnement est modifiée.
    – distorsion de l’expérience corporelle, avec sentiment de bizarrerie, expérience de dé¬per¬son¬nalisation.
    – distorsions perceptives dans les rapports avec la réalité.
    – présence d’un état de conscience oniroïde proche du rêve.

    4)- Troubles du comportement.

    Le comportement observable témoigne des fluctuations de l’humeur et du délire : lo¬gor¬rhée in¬tarissable, excitation motrice, phases de mutisme, d’agitation anxieuse ou de stu¬peur. On peut rencon¬trer des fugues, des actes médico-légaux, des voyages pathologiques, des scan¬dales.

    5)- Signes d’accompagnement

    – insomnie, le plus souvent totale,
    – distractibilité importante,
    – difficultés de communication,
    – certains éléments de discordance peuvent parfois être présents.

    6)- État somatique.

    Il apparaît normal.

    Résumé : Épisode délirant aigu, variable, à début brutal, polymorphe (multiple thèmes et mul¬tiples mé¬canismes dont des hallucinations et un automatisme mental), vécu avec conviction, avec variabilité et la¬bilité de l’humeur (passage de l’angoisse à la dépression et à l’élation…), sans confusion marquée mais avec, souvent, des expériences de déper¬sonnalisation et de dé¬réalisation et à évolution favorable à court terme.

    III)- FORMES CLINIQUES

    A côté de ce tableau assez bien défini, on a décrit d’autres formes qui mettent en fait l’accent sur un mécanisme ou sur une parenté avec d’autres troubles.

    – psychose imaginative aiguë,
    – psychose interprétative aiguë,
    – psychose hallucinatoire aiguë,
    – formes rappelant une manie ou une mélancolie délirantes.

    IV)- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

    Le problème de ces psychoses aiguës est leur évolution. C’est en fait le critère le plus impor¬tant. Le premier diagnostic est donc automatiquement provisoire. En effet, ce diagnostic pourra être modifié en fonction de celle-ci et la question qui se pose devant toute BDA est de savoir s’il ne s’agit pas d’une entrée dans la schizophrénie. Il convient donc de ne pas con¬fondre la BDA ou une psy¬chose délirante aiguë avec :

    1)- Un début de schizophrénie.

    Peu d’éléments cliniques permettent le diagnostic d’emblée. Les antécédents peuvent toutefois plaider en faveur d’une schizophrénie :
    – importance du retrait affectif préalable,
    – existence de troubles du comportement,
    – présence d’une personnalité de type schizoïde,
    – délire moins riche et plus dissocié,
    – angoisse d’anéantissement prévalente

    2)- Épisode maniaco-dépressif.

    Ici aussi, le diagnostic est difficile d’emblée. On recherchera les antécédents qui per¬met¬tent de poser le diagnostic de PMD, mais dans le cas d’un premier accès le diagnostic est ex¬cessivement diffi¬cile. Toutefois la présence des mécanismes de types hallucinatoire et les fluc¬tuations de l’humeur invi¬te¬raient à ne pas conserver le diagnostic de PMD .

    3)- Trouble organique

    La plupart des troubles organiques à forme de psychose aiguë se manifestent par une confu¬sion mentale, mais il faut éliminer :

    – une pathologie traumatique ou infectieuse,
    – une psychose intercurrente des épileptiques,
    – une psychose puerpérale ,
    – une psychose toxique (prise d’hallucinogènes comme le L.S.D. notamment),
    – une psychose myxoedémateuse (hypothyroïdie) (mais le trouble est chronique avec des élé¬ments persécutifs),
    – une hyperthyroïdie (Basedow), (mais il y a présence de confusion mentale),
    – une insuffisance rénale chronique, (mais le trouble est rare, de type paranoïde accom¬pa¬gné d’une note confusionnelle),
    – une maladie de Cushing,
    – une insuffisance antéhypophysaire,
    – une tumeur cérébrale,
    – une épilepsie temporale,
    – une décompensation respiratoire avec hypercapnie,
    – un épisode délirant au cours d’une Sclérose en Plaques,
    – un épisode confusionnel au cours d’une maladie de Parkinson,
    – une prise de médicaments comme certains antituberculeux, la digitaline, les antipar¬kin¬so¬niens, les corticoïdes .

    4)- Hystérie

    On a décrit des tableaux hystériques particuliers (états oniroïdes, états seconds, états crépus¬cu¬laires). Dans ces troubles le sujet vit comme dans un rêve où il est envahi de représen¬tation imagi¬naires au caractère scénique, parfois sexuel, et où les hallucinations psychiques et l’automatisme mental sont peu présents. Ce délire a souvent des thèmes mystiques ou éro¬tiques et semble être vécu avec une certaine complaisance, dans une relation aux autres éroti¬sée et ludique. La personnalité semble être hystérique et la forme du délire se distingue donc de celle de la BDA.

    V)- ÉVOLUTION

    La bouffée délirante est « sans conséquence
    sinon sans lendemain. »
    (Magnan)

    La BDA évolue à court terme vers la guérison, le malade « émerge » de son délire qu’il cri¬tique et dont il garde le souvenir. On note fréquemment une fluctuation dépressive de l’humeur lorsque le délire disparaît. L’absence de cette guérison en quelques semaines fera craindre une évolution schizo¬phré¬nique.

    1)- Évolution à long terme.

    Plusieurs éventualités peuvent se rencontrer :

    a)- la BDA peut rester un épisode unique dans la vie du sujet (25 à 40 % des cas ). Le sujet retrouve son état et sa personnalité antérieurs.

    b)- répétition d’épisodes aigus sur un mode intermittent avec, à chaque fois, restitutio ad inte¬grum de la personnalité (30 à 50% des cas).

    c)- évolution chronique vers un tableau de schizophrénie paranoïde (15 à 30% des cas).

    2)- Éléments du pronostic.

    a)- Les arguments en faveur d’une évolution favorable sont les suivants.

    – le caractère aigu de l’épisode, son début brutal, sa rapide disparition,
    – l’existence de facteurs déclenchants,
    – une personnalité antérieure présentant des traits névrotiques hystériques ou d’extraversion,
    – l’existence, au cours de l’épisode, de troubles nets de la conscience,
    – l’existence de troubles de l’humeur importants,
    – l’existence d’antécédents familiaux maniaco-dépressifs.

    b)- Les arguments défavorables sont inverses.

    – un début moins brutal, précédé d’une phase prodromique insidieuse,
    – l’absence de troubles de l’humeur et d’angoisse pendant l’épisode, l’appauvrissement et la res¬triction des affects,
    – une personnalité prémorbide de type schizoïde,
    – une sédation lente et partielle du délire,
    – des antécédents familiaux de schizophrénie.

    VI)- TRAITEMENT

    1)- Traitement de la phase aiguë.

    Le traitement classique requiert :

    a)- Une hospitalisation.

    Sa nécessité est double : protéger le sujet et pouvoir administrer correctement le trai¬te¬ment.

    b)- Une chimiothérapie.

    Elle consiste en l’administration de neuroleptiques. Des neuroleptiques sédatifs sont uti¬lisés pour calmer l’angoisse et associés à des neuroleptiques incisifs (anti-hallucinatoires et anti-délirants).

    Eléments pour une évolution favorable d’après ce que vous décrivez à cet instant

    #99448
    samra
    Participant

    merci d’avoir expliqué la maladie de A a Z maryerad.
    ma soeur est sortie de l’hopital g une crainte pas possible q’elle rechute. sa c declaré apres un choc emotionnel,auparavant s’etait une fille sociable ms elle n’éxprimait pas svt ce ki lui fesait mal sinon elle ne donnait pas l’impression d’etre malheureuse.
    merci de donner vos temoignages.

    #99458
    jory-lou06
    Participant

    Bonjour Samra,

    Il serait bon que ta soeur voit un/e psy. Ça lui ferait le plus grand bien, car bien souvent, il y a des choses que l’on préfère dire à quelqu’un de neutre concernant le problème.
    Dis-toi aussi, qu’elle est chanceuse de t’avoir pour la seconder dans ce qu’elle vit.

    Sois le plus présente possible et insiste afin qu’elle voit un/e psy. C’est souvent magique. Il se peut par contre qu’elle doive consulté pus d’une fois, mais ça en vaut la peine.

    Bonne courage et ne désespère pas, je suis certaine qu’avec les personnes compétentes et ton soutien, elle va s’en sortir.

    amicalement
    bisous
    jory-lou

    #99465
    Mamie Mu
    Participant

    Un suivi intensif est nécessaire. Ma soeur a contracté subitement cette maladie a l’âge de 17 ans sans signe particulier avant coureur.
    Aujourd’hui âgée de 40 ans, mariée et mère de famille, elle est toujours suivie. Son traitement médicamenteux (très lourd et contraignant à ses débuts) a été remplacé et allégé aujourd’hui. Elle a été hospitalisée à de très nombreuses reprises.
    Elle mène une vie quasi-normale mais n’a pas conscience d’une certaine forme de réalité. A des hauts et des bas mais est de moins en moins hospitalisée pour crises. Il est difficile de vivre avec cette maladie (pour le malade et son entourage) et il faut en parler autour de soi pour appréhender les différentes étapes quand elles surviennent. Ayez confiance ! la médecine a fait de sérieux progrés en ce domaine…. Bien à vous, Murielle

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