Urine

Définition

Définition

Liquide organique de couleur jaune plutôt ambré, d'odeur safranée et légèrement acide. L'urine est sécrétée par le rein puis emmagasinée dans la vessie entre les mictions (émissions d'urine) par l'urètre, qui est le canal transportant les urines de la vessie vers l'extérieur.

Le rein est l’organe qui permet l'élaboration et l'excrétion de l'urine.

Généralités

Chaque être humain possède une paire de reins, dont chacun pèse environ 170 g et mesure 12 cm de haut. Ils sont situés de chaque côté de la colonne vertébrale, à la hauteur des vertèbres lombaires, sous les dernières côtes. Ils sont noyés dans la graisse et possèdent une forme de haricot.
Le hile est une structure située au niveau du bord interne de chaque rein, correspond à la zone d’entrée et de sortie des artères et des veines rénales, des uretères et des nerfs.

Les reins produisent de l’urine après une filtration du sang en continu.

Une fois produite, l’urine est recueillie dans la partie centrale du rein que l’on appelle le bassinet. Cette structure se prolonge par un petit canal, l’uretère, allant du rein jusqu’à la vessie.

La vessie est constituée d’une poche imperméable qui peut se contracter. Elle est située à environ 30 cm au-dessous des reins, en arrière du pubis (articulation la plus antérieure du bassin située en arrière du mont de Vénus chez la femme).

La distension de la vessie entraîne le besoin d’uriner, mais le choix du moment de la miction (évacuation de l’urine) est sous le contrôle de la volonté. On appelle cela la continence urinaire. L’urine peut sortir de la vessie après le relâchement du sphincter (muscle ayant la capacité de fermer ou d’ouvrir un orifice naturel). Elle débouche alors chez la femme au niveau de la vulve, et chez l’homme à l’extrémité du pénis à travers le méat urinaire.

L'élaboration de l'urine se fait grâce aux néphrons, qui sont les unités fonctionnelles du rein. L'urine s'écoule par les voies urinaires excrétrices : les calices, les bassinets à partir desquels l'urine s'écoule dans l'uretère puis dans la vessie, et enfin au moment de la miction par l'urètre (canal situé au centre de la verge chez l’homme) vers l'extérieur.
L’eau compose 95 % de la quantité totale de l’urine, les 5 % qui restent sont constitués essentiellement d’urée et de chlorure de sodium (équivalent à notre sel de table).

Eléments présents dans le sang et passant dans les urines à des concentrations plus ou moins fortes suivant les capacités de filtration des reins :

  • l’urée
     
  • la créatinine
     
  • l’acide urique
     
  • le sodium

Certains éléments (notamment l’ammoniac) sont synthétisés par les reins et on ne les retrouve que dans les urines.

On ne retrouve normalement dans l'urine ni sucre, ni bactérie, ni protéine. La présence de sucre dans les urines est la glycosurie, la présence de protéines se nomme albuminurie.

RÔLE DE L'URINE

La fonction de l'urine est l'élimination des déchets : urée, créatinine (constituant de base des muscles retrouvée également dans le sang), médicaments, toxiques.
Elle contribue également au maintien des constantes de l'organisme grâce à une régulation des quantités d'eau et de sels minéraux qui sont éliminés.

PATHOLOGIES

  • Le changement de couleur peut être le témoin d'un ictère (jaunisse) : dans ce cas, les urines apparaissent de couleur brun acajou.
     
  • Hématurie : présence de sang dans les urines, se traduisant par une coloration rose ou rouge suivant l'importance de l'hématurie. La présence de sang dans les urines peut traduire une infection de la vessie, de la prostate, de l'urètre ou des reins
     
  • Leucocyturie : les leucocytes (globules blancs) sont normalement présents dans les urines en quantité inférieure à 5000 par minute. L'augmentation de ce chiffre peut être le résultat d'une infection des voies urinaires comme une pyélonéphrite (infection due à la présence de pus dans les bassinets) ou une prostatite (inflammation de la prostate due à une infection)
     
  • Oligurie : diminution importante du volume des urines. Dans ce cas, la quantité d'urine émise est inférieure à 12 ml par 24 heures.
     
  • Anurie : arrêt total de la sécrétion d'urine. L’oligurie et l'anurie sont le témoin d'une insuffisance de fonctionnement des reins (insuffisance rénale) généralement aiguë (survenant sur une période relativement courte). L'insuffisance rénale peut-être d'origine fonctionnelle, c'est-à-dire consécutive à une insuffisance de tension artérielle (hypotension artérielle) ou à une déshydratation (apport hydrique insuffisant). Dans ce cas, elle est rapidement réversible mais nécessite quelquefois un traitement. Dans d'autres cas, la cause de l'insuffisance rénale fait suite à une insuffisance de fonctionnement des reins (insuffisance rénale organique) due à une lésion de l'organe lui-même et plus spécifiquement du néphron (voir ci-dessus). L'insuffisance rénale organique est susceptible de durer plusieurs jours voire plusieurs semaines, nécessitant alors «un nettoyage artificiel» appelé épuration du sang. Celui-ci se fait par l'intermédiaire d'une dialyse rénale.
     
  • La polyurie correspond à un débit urinaire > 3 litres par 24 heures. Elle peut être consécutive à un apport hydrique trop important (perfusions, boissons en grande quantité). Elle peut également être la traduction d'une affection telle qu'un diabète insipide. Le diabète insipide est une maladie se caractérisant par une impossibilité des reins à concentrer les urines, entraînant une polyurie accompagnée d’une soif intense. Ce type de diabète peut avoir plusieurs causes, mais toutes sont en relation directe avec un mauvais fonctionnement des reins et l’absence d’une hormone, appelée antidiurétique, dont le rôle est d’empêcher une trop grande fuite de liquide dans la vessie. L’hormone antidiurétique peut manquer ou ne pas être sécrétée dans la circulation, traduisant dans ce cas un diabète insipide central. L’hormone antidiurétique peut être présente mais n’avoir aucune action sur le tube collecteur (zone de la cellule rénale sur laquelle elle agit), entraînant alors un diabète insipide néphrogénique. Grâce à l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM), la recherche des causes du diabète insipide est grandement facilitée. La polyurie peut également être due à un diabète sucré non équilibré (présence de sucre dans le sang en trop grande quantité).
     
  • L'infection urinaire due à la présence de germes pathogènes (anormaux) dans les urines
     
  • La présence anormale dans les urines de certains éléments, comme par exemple du sucre, des protéines, des corps cétoniques ou de la bile, est symptomatique de certaines maladies rénales :​

 – une augmentation anormale de sodium dans les urines peut être le résultat d'une insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison se traduisant par une insuffisance de sécrétion de l'hormone surrénale).

– la présence d'un taux trop important de potassium dans les urines (kaliurie) est le résultat d'un syndrome de Conn.

– la diminution du taux d'acide urique dans les urines est révélatrice d'un régime végétarien. Son augmentation d'une crise de goutte ou d'une leucémie.

– l'augmentation du taux d’urée (appelé azoturie) est le résultat d'une augmentation la destruction des protéines de l'organisme (fièvre) ou fait suite à une intoxication par le phosphore ou l'antimoine.

– la diminution de l'azoturie peut traduire une insuffisance rénale ou une insuffisance hépatique.

– la diminution de la créatinine dans les urines (créatininurie) est parfois le témoin d'une insuffisance rénale, son augmentation peut signaler une myopathie (maladie des muscles).

– l'augmentation du taux d’urobiline (pigment contenu habituellement dans la bile), appelée urobilinurie, est le résultat de certaines infections hépatiques ou d'une hémolyse (destruction des globules rouges).

– l'augmentation du taux de protéines dans les urines (protéinurie) peut être le résultat d'un effort, d’un myélome multiple ou d'une atteinte des glomérules.

– l'augmentation du taux de corps cétoniques (acétonurie, cétonurie) peut être le résultat d’un hypercatabolisme (destruction exagérée des protéines de l'organisme) faisant suite à un jeûne prolongé ou à un diabète sucré décompensé s'accompagnant d'une acidocétose.

– la pneumaturie correspond à la présence de gaz dans les urines. Généralement, cette pathologie est due à une fistule (communication pathologique) entre la vessie et l'intestin.
 

  • La présence de cylindres : il s'agit d'agglutination de protéines de différentes origines (anciens globules rouges, anciens globules blancs et autres protéines) qui vont se rassembler sous la forme de petits cylindres microscopiques. Ils apparaissent dans les tubules rénaux ou tubes urinifères (conduisant l'urine du glomérule de Malpighi, organe de filtration, jusqu'à l'extrémité de la papille rénale) dont ils gardent la forme. Une fois récupérés, les cylindres contenus dans l'urine du patient se rassemblent (dépôt) au fond du récipient où les urines ont été placées et ont reposé pendant une douzaine d’heures. Le comptage des éléments recueillis constitue le compte d’Addis. Chaque type de cylindre oriente vers une variété de maladie des reins (néphropathie). La présence d'un nombre excessif de cylindres dans les urines constitue la cylindrurie. On distingue : les cylindres amorphes, hyalins (ayant la transparence du verre), d'aspect gélatineux (colloïdes), cireux et les cylindres constitués par des globules rouges, des globules blancs, graisseux, granuleux. Ces cylindres sont susceptibles de révéler une pathologie :​

– les cylindres hématiques (contenant des globules rouges) indiquent une atteinte des glomérules

– les cylindres leucocytaires (composés de globules blancs) traduisent une maladie inflammatoire

– les cylindres hyalins n’ont pas une valeur diagnostique très importante. Ils peuvent se voir en l’absence de néphropathie (maladie du rein) mais généralement il signent une inflammation des reins

– les cylindres granuleux s’observent dans toutes les néphropathies

– les cylindres graisseux s’observent dans le syndrome néphrotique : ensemble des symptômes (signes cliniques) qui accompagnent la glomérulonéphrite, ou maladie des reins se caractérisant par une atteinte des glomérules

– les cylindres cireux de très gros volume signent les néphropathies avancées.
 

  • Une augmentation anormale la quantité de calcium dans les urines (hypercalciurie) peut être révélatrice d'une hyperparathyroïdie (élévation du taux de l'hormone parathyroïdienne dans le sang).
     
  • Une diminution anormale du taux de calcium dans les urines (hypocalciurie) est quelquefois le témoin d'une hypoparathyroïdie (diminution du taux de l'hormone parathyroïdienne dans le sang) ou encore d'une insuffisance rénale.
     
  • La fuite d'urine (écoulement anormal d'urine) peut avoir lieu sous différentes formes :

– fuite par les voies naturelles appelées également incontinence urinaire. Son origine est le plus souvent une déficience d'un sphincter (constitué de muscles circulaires permettant la fermeture d'un canal naturel) de la vessieune insuffisance de développement ou une perte de tonicité de certains muscles du périnée (plancher où se trouvent les organes génitaux externe et l'anus) qui joue un rôle de soutien de la vessie. Elle peut également être due à une descente du col de la vessie, à une fistule urinaire résultant d'une intervention chirurgicale suivie d'une insuffisance de cicatrisation des voies urinaires.

– fuite d'urine par un orifice naturel autre que l'appareil urinaire, comme l'anus ou le vagin, due à une intervention chirurgicale ayant abouti à une lésion des voies urinaires. L'urine s'écoule alors dans la cavité voisine, qui peut être le vagin (on parle alors de fistule urétérovaginale ou bien de vésicovaginale) ou le rectum (on parle alors de fistule urétrorectale).

Illustrations : Vulgaris Médical

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