Hypophyse

Définition

Définition

L'hypophyse est une glande de petite taille, située à la base du cerveau, dans une chambre osseuse à sa taille, appelée la selle turcique.

Généralités

Cette glande comprend :

  • Une partie postérieure (arrière) appelée également postéro- hypophyse.
  • Une partie antérieure (en avant) appelée entéro-hypophyse.

La glande hypophysaire est appendue à l'hypothalamus, situé juste au-dessus d'elle, par la tige pituitaire.

Son action se fait par l'intermédiaire des stimulines, qui régulent l'ensemble des glandes endocrines de l'organisme.

Anatomie

L'hypophyse repose dans la selle turcique, petite cavité située dans l'os sphénoïde, sous le chiasma optique (point d'intersection des nerfs optiques).

Cette glande pèse environ 30 g chez l'adulte et est légèrement plus petite chez la femme et les personnes âgées.

La partie arrière est constituée par le lobe postérieur. L'ensemble des deux lobes est relié à l'hypothalamus par la tige pituitaire.

Chaque lobe hypophysaire a une fonction différente. Son atteinte, provoquée par une tumeur, une infection, un traumatisme, entraînera des dysfonctionnements différents selon l'hormone mise en jeu.
Plusieurs  variétés de cellules hormonales ont été mises en évidence dans l'hypophyse antérieure, on en compte un nombre de 5.

Elles sont toutes contrôlées par l'hypothalamus qui les régulent. Les ordres arrivent à hypophyse antérieure par l'intermédiaire d'une voie sanguine : le système porte hypothalamo-hypophysaire.

Symptômes

Physiologie

Les hormones sécrétées par l'hypophyse antérieure :

  • L'hormone de croissance (50 % de la totalité des hormones) sous le contrôle de la somatotrophine et de la somatostatine de l'hypothalamus. L'hormone de croissance, appelée également GH, à son tour, stimule la production de somatomédine qui est un produit (molécule) qui intervient dans le mécanisme de la croissance, au niveau du foie. L'hormone de croissance active également la division des cellules et facilite la formation du cartilage. Sa sécrétion s'effectue pendant la nuit par pics de deux heures. Le maximum de sécrétion durant la vie d'un individu a lieu pendant les quatre premières années, puis chez l'enfant, et l'adolescent.
  • La corticotrophine, appelée également ACTH, constitue 20 % environ des sécrétions de l'hypophyse antérieure. Elle se fait sous l'influence d'une hormone provenant de l'hypothalamus : la corticolibérine. L'action de l'ACTH s'effectue sur le cortex surrénal (couche externe des glandes surrénales situées au-dessus de chaque rein) permettant la sécrétion d'hormones stéroïdes (cortisol, aldostérone, testostérone et œstrogènes).
  • La prolactine est produite par des cellules représentant environ 20% de la partie antérieure de l'hypophyse. La dopamine (neurotransmetteur hypothalamique permettant le passage de l'influx nerveux entre les neurones) inhibe habituellement la sécrétion normale de prolactine. La sécrétion importante de thyréolibérine (hormone provenant de l'hypothalamus et ayant pour but d'augmenter la sécrétion d'hormones thyroïdiennes par l'intermédiaire d'une hormone hypophysaire : la TSH) et d'oestrogènes par les ovaires, entraîne l'effet inverse. La lactotrophine voit son taux augmenter durant la grossesse, sans doute secondairement à l'élévation du taux d'oestrogènes pendant cette période. Le rôle de la prolactine est de stimuler la lactation chez la femme après l'accouchement. L'ocytocine qui est également une hormone posthypophysaire, ainsi que la prolactine, sont stimulées par la succion du sein maternel. Il semble également que la prolactine inhibe le retour des cycles menstruels normaux (sorte de contraceptif naturel). Durant la lactation, la femme est susceptible de tomber enceinte.
  • La thyréostimuline, appelée également TSH, contrôle la thyroïde. La thyréolibérine, hormone sécrétée par l'hypothalamus, est la substance qui agit sur la sécrétion de cette hormone. Sa production est variable dans la journée. Ainsi, vers 3 heures, on constate un premier pic. Un second pic a lieu dans l'après-midi, mais il est très bas. Le rôle de la thyréostimuline est de provoquer la synthèse et la libération des hormones thyroïdiennes possédant une action sur le fonctionnement général de l'organisme. Cette hormone régule également la température et la croissance.
  • La folliculostimuline, appelée également FSH, et la lutéotropine (ou LH) sont synthétisées par d'autres cellules de l'hypophyse : ce sont deux hormones gonadotrophiques. Produites chez l'homme et chez la femme, leur action se fait pour la folliculostimuline sur les testicules et pour la lutéotropine sur les ovaires. C'est surtout au moment de la puberté que ces sécrétions sont les plus importantes. Elles sont responsables de la maturation des organes génitaux, et de la croissance des adolescents. Ensuite, chez l'adulte, leur action favorise la stimulation des gonades en vue de la production de gamètes et de certaines hormones.
    • Chez la femme, cette sécrétion de FSH et de LH, provenant de la partie antérieure de l'hypophyse, varie en fonction d'un cycle de 28 jours. En début du cycle, la FSH provoque la maturation d'un follicule ovarien (le follicule de Graaf), à l'origine de la production des œstrogènes, dont le taux élevé inhibe peu à peu la sécrétion de FSH précédant la stimulation de celle de LH. La rupture du follicule est due à la variation hormonale, qui entraîne la libération d'un ovule mûr. Le follicule vide donne le corps jaune, à l'origine de la sécrétion de la progestérone. Ceci a pour but de ralentir la sécrétion de LH. La progestérone et les œstrogènes influencent la sécrétion de LH et de FSH mais également un facteur hypothalamique : la gonadolibérine (GnRH).
    • L'homme adulte produit également, par l'intermédiaire de l'hypothalamus, la gonadolibérine. Mais au contraire de la femme, l'hypophyse antérieure libère une quantité constante de FSH et de LH. La testostérone est stimulée par la production de LH ainsi que d'autres androgènes, ceci par un tissu spécialisé situé au niveau des testicules (cellules interstitielles). La FSH est également à l'origine de la fabrication des spermatozoïdes.

Toutes ces sécrétions de l'hypophyse, et plus spécifiquement de la partie antérieure de cette glande, se font sur un mode dit de rétrocontrôle (feedback) par l'intermédiaire des stimulines hypothalamiques. Le rétrocontrôle, appelé également rétroaction ou rétro-régulation, est une sorte de contrôle en arrière. Ce terme utilisé habituellement en cybernétique (mécanisme faisant intervenir la notion de commande et de communication comme en informatique) désigne l'influence d'un organe et plus spécifiquement du fonctionnement de cet organe sur le système qui assure la régulation . Autrement dit, la diminution ou l'augmentation de la quantité d'une hormone va agir en retour sur la fabrication par l'hypophyse de la stimuline qui correspond à l'organe intéressé.

Les hormones sécrétées par le lobe postérieur de l'hypophyse :

  • La vasopressine, qui possède une action sur les reins. Elle augmente la perméabilité de deux constituants essentiels du tissu rénal (glomérules et tubes collecteurs), entraînant une réduction de la quantité d'urine produite. La quantité de vasopressine libérée par l'hypophyse postérieure, est en relation directe avec la concentration et le volume des liquides de l'organisme. En cas d'augmentation de ce volume, ou en cas de diminution de la concentration des liquides du corps (hydratation insuffisante), la vasopressine va réduire la fuite des liquides par l'urine. Dans le cas contraire (augmentation des volumes et diminution de la concentration), la sécrétion de vasopressine va diminuer, augmentant ainsi l'élimination des liquides par voie urinaire.
  • L'ocytocine joue un grand rôle pendant la grossesse et l'allaitement. Son rôle n'est pas complètement élucidé chez l'homme, mais on pense que sa sécrétion est à l'origine du déclenchement du travail suivi de l'accouchement. L'ocytocine contrôlerait également la sécrétion lactée après stimulation par la succion du mamelon par le nourrisson.

 

Physiopathologie

Les maladies liées à l'hypophyse antérieure sont :

  • Une tumeur est susceptible de survenir à ce niveau, elle est en général bénigne (adénome de l'hypophyse, craniopharyngiome). Cette atteinte est parfois à l'origine d'une sécrétion exagérée des hormones sécrétées habituellement par le lobe antérieur de l'hypophyse, pouvant entraîner un gigantisme, et une acromégalie dont la traduction est l'épaississement du tissu squelettique et l'augmentation du volume des extrémités (pieds, visage et mains). Ceci traduit un excès de sécrétion de l'hormone de croissance.
  • Un retard de croissance est secondaire à une production insuffisante de l'hormone de croissance (adénome chromophobe) à l'origine d'un hypopituitarisme pendant l'enfance. Son traitement est l'administration d'une hormone de synthèse obtenue par génie génétique.
  • Le syndrome de Cushing est dû à la fabrication excessive de corticotrophine. L'hyposécrétion (diminution de la quantité sécrétée dans le sang) est plus rare.
  • Une perte de poids et des troubles de thermorégulation (régulation de la chaleur corporelle) ainsi qu'une instabilité émotionnelle traduisent une hyperthyroïdie (sécrétion d'hormones thyroïdiennes en excès).
  • Les troubles de la fécondité chez l'homme et la femme sont dues à une insuffisance de production de FSH et de LH.
  • Les troubles de la lactation survenant après l'accouchement sont la traduction d'une insuffisance de sécrétion de l'hormone prolactine. Sa fabrication excessive entraîne une stérilité réversible dans les deux sexes.
  • Les troubles affectant la glande thyroïde sont en relation directe avec un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) qui affecte la libération de thyréotrophine. Ils se traduisent chez le nourrisson par un retard du développement physique et psychique, et chez l'adulte par une intolérance au froid, une léthargie et un ralentissement intellectuel.

Les maladies liées à l'hypophyse postérieure sont :

  • Le diabète insipide est une maladie qui se caractérise par une impossibilité des reins à concentrer les urines, entraînant une polyurie (émission d'une trop grande quantité de liquide dans les urines) accompagnée d'une soif intense. Ce type de diabète peut avoir plusieurs causes, mais toutes sont en relation directe avec un mauvais fonctionnement des reins, et l'absence d'une hormone, appelée antidiurétique, dont le rôle est d'empêcher une trop grande fuite de liquide dans la vessie. Ceci est dû à un défaut de la vasopressine suite à des anomalies de fonctionnement de l'hypothalamus, ou à des tumeurs hypophysaires. Cette forme de diabète n'a rien à voir avec les diabètes habituellement rencontrés, tels que les diabètes insulino-dépendants liés à une inefficacité de l'insuline.
  • D'autres tumeurs peuvent être à l'origine d'une intoxication hydrique (rétention d'eau) due à la sécrétion excessive de vasopressine. Dans ces conditions la production d'urine est insuffisante.
  • Autre exemple de syndrome lié à un dysfonctionnement de la glande pituitaire : le syndrome de Hertoghe, correspondant à l'ensemble de symptômes mis en évidence par le belge Eugène Hertoghe (1860-1928) et se caractérisant, entre autres, par une baisse de la quantité d'hormones thyroïdiennes dans le sang (hypothyroïdie) chronique et de nature bénigne.

 

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