Diabète insulinodépendant (complications)

Définition

Définition

Les complications survenant lors du diabète insulinodépendant s’installent à plus ou moins long terme et concernent essentiellement les lésions consécutives à la destruction des capillaires (vaisseaux très fins) et des petites artères de certains organes, le rein et la rétine en particulier. Les complications touchent également les plaquettes sanguines (éléments jouant un rôle dans la coagulation du sang).

Généralités

La rétine est l’un des organes qui permettent d’objectiver les dégâts occasionnés par le diabète insulinodépendant, grâce à 2 examens : le fond d’œil et l’angiographie à la fluorescéine (cet examen consiste à visualiser les petites artères du fond de l’œil après avoir injecté au patient un produit permettant de voir celles-ci sur une radio spéciale). Les dégâts occasionnés par le diabète sont directement dépendants de l’ancienneté de celui-ci. Les vaisseaux de la rétine doivent normalement être imperméables, mais on assiste à une fuite de la fluorescéine pendant l’examen, ce qui traduit une lésion au niveau des petites artères de cet organe. Les dommages occasionnés au niveau de cet organe sont :

  • Un œdème (œdème maculaire) entraînant une baisse de l’acuité visuelle et nécessitant un traitement particulièrement difficile
  • De petites thromboses (obstruction des petits vaisseaux)
  • Des hémorragies rétiniennes
  • Un glaucome (tension trop élevée à l’intérieur du globe oculaire)
  • Un décollement de la rétine
  • Leur traitement est avant tout préventif et passe par un bon équilibre du taux de sucre dans le sang (glycémie), que l’on pourra suivre sur de longues périodes grâce à l’utilisation d’un examen : le dosage de l’hémoglobine glycosylée. Cette variété d’hémoglobine représente normalement moins de 5 % de l’hémoglobine de l’organisme. Sa concentration est dépendante de la glycémie (taux de glucose dans le sang) moyenne sur les deux mois qui précèdent le dosage de l’hémoglobine glycosylée. Ce dosage permet de surveiller efficacement un traitement au long cours chez un diabétique.La photocoagulation, qui consiste à utiliser le laser pour coaguler certaines zones de la rétine, est également utilisée.Les reins des diabétiques sont susceptibles d’être atteints de néphropathie (maladie des reins) à l’origine d’une grande mortalité. Celle-ci ne se développe heureusement pas systématiquement. Et contrairement à la rétinopathie (maladie de la rétine), le risque de néphropathie n’augmente plus si celle-ci ne s’est pas développée après 25 à 30 ans de diabète.Les néphropathies se caractérisent par :

  • Une microalbuminurie (apparition dans les urines d’albumine par petites quantités) comprise entre 30 et 300 mg/24 h, et apparaissant au plus tôt 5 ans après la découverte du diabète.
  • Une macroalbuminurie (apparition d’une quantité d’albumine dans les urines) de l’ordre de 300 mg/24 h détectable à la bandelette urinaire
  • .

  • Une hypertension artérielle (élévation de la tension artérielle)
  • La clairance de la créatinine (élimination de la créatinine : substance constituée d’azote qui provient de la dégradation de la créatine, qui est un constituant du tissu musculaire) se détériore progressivement jusqu’à ce que le malade soit en insuffisance rénale (impossibilité pour les reins de nettoyer le sang de ses toxines). Normalement, la créatinine doit être éliminée par les reins dans les urines. Dès que son taux augmente anormalement dans le sang, cela signifie que la fonction rénale (filtration du sang par les reins) n’est plus suffisante. Son taux dans le sang ne doit pas dépasser 115 micromoles par litre, soit 7 à 13 mg par litre.
  • La mortalité des patients en insuffisance rénale est liée en partie à la maladie cardiovasculaire (touchant le cœur et les vaisseaux), dont le risque est 30 à 40 fois supérieur à celui des diabétiques qui ne sont pas insulinodépendants. La prévention, passant par un bon équilibre de la glycémie, est le meilleur traitement.
  • Traitement fait appel aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion ret aux inhibiteurs calciques et aux antihypertenseurs diurétiques (médicaments destinés à faire uriner le patient et, de ce fait, faire baisser la tension artérielle).Les neuropathies, complications touchant le système nerveux, sont essentiellement :La polynévrite (inflammation des nerfs) touchant essentiellement les membres inférieurs. Elle se déclare par :

  • Des paresthésies (troubles de la sensibilité avec petite anesthésie, fourmillements, picotements)
  • Desdysesthésies (impression palpatoire anormale des choses) parfois
  • douloureuses

  • Des réflexes modifiés
  • Une atteinte des systèmes nerveux, génital et urinaire, du tube digestif et du cœur, pouvant être à l’origine de l’augmentation de la mortalité.
  • D’après une étude appelée la DCCT, un bon équilibre glycémique permet de réduire de 60 % la survenue d’une neuropathie clinique (maladie touchant le système nerveux).La macroangiopathie (atteinte des gros vaisseaux) due à l’athérosclérose (dépôts de cholestérol sur la paroi interne des artères) touche les grosses et les moyennes artères, surtout en présence d’albumine dans les urines. Elle se traduit par une atteinte des :coronaires (artères irriguant le muscle cardiaque), surtout après 40 ans chez les patients atteints d’insuffisance rénale. L’électrocardiogramme de repos et d’effort semble pouvoir dépister ce type de pathologie.Au niveau des artères des membres inférieurs. Le tabac accentue bien évidemment le risque du diabète, et entraîne un durcissement des artères pouvant se manifester par :

  • Une difficulté à la marche
  • L’apparitiond’un ulcère
  • La disparition des pouls (la palpation des pouls ne montre plus le passage du sang) dans les artères
  • Le pied diabétique correspond à des complications graves et fréquentes qui sont consécutives aux troubles vasculaires liés à l’athérosclérose et au durcissement des grandes artères. Les petites artères peuvent entraîner une microangiopathie (maladie des artérioles et des capillaires) qui aboutit à une ischémie tissulaire (absence d’irrigation par le sang de certains tissus de l’organisme).L’hygiène des pieds joue un rôle de premier plan chez les diabétiques, sinon on peut craindre la survenue :

  • D’ulcères de taille variable susceptibles de creuser en profondeur l’épaisseur de la jambe
  • De mal perforant plantaire, constitué par une ulcération indolore qui peut entraîner une lésion pouvant atteindre l’os et nécessitant la suppression des points d’appui, et la pratique d’une désinfection locale avec l’utilisation d’antibiotiques par voie générale.
  • La maladie de Dupuytren observée chez 15 à 30 % des diabétiques insulinodépendant (cette maladie n’est observée que chez 5 % des sujets non diabétiques). Elle consiste en une rétraction des tendons de la paume de la main, dont on ne connaît pas l’origine.Le prurit : démangeaisons importantes.L’apparition de taches brunes sur la jambe au niveau du tibia.Les complications infectieuses d’origine bactérienne, dues essentiellement à la présence de staphylocoque ou de champignons, et touchant :

  • L’appareil génital
  • L’appareil urinaire
  • Les poumons
  • Lapeau
  • Examen médical

    Examen complémentaire

    L’utilisation de l’écho-doppler artériel des membres inférieurs permet d’apprécier le siège et l’étendue des lésions. L’artériographie (qui consiste à visualiser l’état des artères des membres inférieurs en utilisant une substance radio-opaque) permet d’affiner le diagnostic et le pronostic. Cet examen aurait d’autre part l’avantage de pouvoir prévoir chirurgicalement, en cas de besoin, ce qu’on appelle une revascularisation, c’est-à-dire la création d’un nouveau système vasculaire pour permettre aux membres inférieurs de retrouver une irrigation normale.

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