Troubles Bipolaire

Définition

Définition

En psychiatrie les troubles bipolaires, anciennement appelés psychose maniaco-dépressive, se définissent par l'alternance de périodes d'excitation d'intensité plus ou moins importante et de périodes de dépression d'intensité modérée ou sévère, quelquefois mélancolique. Les tableaux qui associent en même temps les symptômes dépressifs et maniaques sont très fréquents et leur diagnostic n'est pas évident. Les répercussions des troubles bipolaires sur la vie sociale et personnelle sont essentiellement des changements d'emploi à répétition, des difficultés dans le couple à l'origine de divorce et des conduites addictives survenant par épisodes.

Classification

Très récemment les spécialistes en neuropsychologie avancent que la schizophrénie et les troubles bipolaires serait étroitement liés. Il présenteraientt des facteurs de vulnérabilité en commun. Les symptômes caractérisant cette maladie seraient très proches. L'imagerie médicale et la thérapeutique, de ce fait, également (Pr Frank Bellivier de l'hôpital Henri Mondor Créteil).

Symptômes

Symptômes

Plus précisément, cette affection cyclique se caractérise par des accès d'excitation mentale (appelée manie) qui alternent avec des accès de dépression (appelée mélancolie). Habituellement, le malade retrouve son état normal entre les accès. On distingue les troubles bipolaires constitués d'une alternance d'accès maniaques et d'accès mélancoliques et les troubles unipolaires qui sont une succession d'accès du même type, habituellement dépressifs.
Plusieurs formes sont décrites classiquement selon la périodicité des crises :

  • La folie à formes alternes décrite par Delaye
  • Le délire à formes alternes de Legrand du Saulle
  • La forme se caractérisant par la succession régulière d'accès maniaques et mélancoliques (chaque épisode est séparé du suivant par un intervale où le psychisme est normal)
  • La forme circulaire décrite par JP Falret en 1851
  • La psychose circulaire avec des accés maniaques et des phases mélancoliques se succédant sans intervalle de lucidité intercalé
  • La psychose maniaco-dépressive à double forme décrite par Baillarger en 1854 et se caractérisant par la survenue successive et régulière des troubles maniaque et mélancolique interrompus par un épisode lucide plus ou moins long
  • La forme intermittente (appelée également périodique) se caractérisant par la présence d'accès de manie et de mélancolie chaque année à la même époque.
  • La psychose maniaco-dépressive se manifeste pour la première fois soit lors de l'adolescence, soit chez l'adulte jeune, soit vers 40 ans. Pour certains psychiatres, cette pathologie mentale s'observerait également chez l'enfant.La crise de manie se traduit par une fuite des idées s'accompagnant :
  • D'incohérence
  • D'euphorie
  • D'optimisme exagéré
  • D'une anorexie quelquefois
  • D'une augmentation de la libido
  • De mégalomanie (délire immodéré de puissance)
  • De crises d'euphorie
  • D'extravagances la plus totale
  • D'état d'excitation extrême pendant lequel l'individu est très désinhibé : par exemple, il est capable de déchirer ses vêtements, de hurler, de faire des achats inutiles et extrêmement onéreux, etc…
  • De logorrhée (le patient se met à parler de façon continue et intarissable)
  • De discours contenant des jeux de mots et des obscénités s'accompagnant d'une désinhibition (attentat à la pudeur).
  • La crise de mélancolie, quant à elle, correspond à :
  • Une dépression profonde qui se caractérise par une tristesse permanente sans relation avec les circonstances extérieures
  • Un ressenti de sensations internes de malaise
  • Une tristesse
  • Un profond pessimisme
  • Une mésestime de soi
  • L'indifférence pour le monde environnant
  • Des troubles du sommeil à type d'insomnie
  • Des troubles de la libido
  • Une angoisse assez intense
  • Une culpabilité
  • Un refus d'alimentation assez fréquent.

Cause

Cause

Il semble exister une prédisposition génétique (familiale). La notion d'alternance qui est observée au cours de cette pathologie fait penser à celle de rythme biologique. Ainsi, il existerait une cause exogène (provenant de l'extérieur de l'organisme) et peut-être endogène en relation directe avec le rythme biologique de l'individu malade. Le plus vraisemblable est l'intervention de facteurs extérieurs. Les saisons, les modifications de la luminosité liées à la variabilité du climat, des événements de la vie personnelle sont peut-être pour une grande part dans la survenue de cette pathologie.

Traitement

Traitement

Autant dans la crise de manie que dans la crise de mélancolie, certains patients nécessitent une hospitalisation, surtout dans les formes graves (généralement contre l'avis du malade).
L'utilisation de certains antidépresseurs de la famille de l'amitriptyline ou l'imipramine et ses dérivés sont souvent efficaces. Les inhibiteurs de la monoamineoxydase (appelées IMAO) restent d'un maniement assez délicat.
Certaines équipes psychiatriques utilisent les sels de lithium en prévention ou la carbamazépine (Tégrétol).

La psychothérapie semble donner quelquefois de bons résultats quand la relation thérapeute-patient s'inscrit dans un continuum efficace.

L'électrochoc (appelé également sismothérapie) sous anesthésie générale et avec prise de curare a été proposé. Ces techniques sont réservées aux formes anxieuses ou délirantes avec risque de suicide ou en cas d'échec des médicaments antidépresseurs.

Évolution

Évolution

Celle-ci se fait le plus souvent vers un raccourcissement des intervalles libres et vers une augmentation de la durée des accès. Le danger le plus grave de ces épisodes est le suicide et environ 20 % des patients atteints de psychose maniaco-dépressive décèdent de cette manière, raison pour laquelle ils nécessitent une surveillance étroite et attentive.
La crise de mélancolie, d'autre part, s'accompagne de ce que l'on appelle une inhibition intellectuelle avec manque de concentration et fabrication lente des idées. Les gestes sont ralentis, l'indécision est habituelle avec un sentiment d'impuissance et une absence de volonté (aboulie).
Il semble exister une dépendance particulièrement accrue à la toxicomanie y compris l'alcool. Aucune étude sérieuse n'a fait le lien entre cette pathologie et la consommation excessive de tabac.

Prévention

Dans certains cas, il est nécessaire d'avoir recours à l'hospitalisation sous contrainte, c'est-à-dire à l'hospitalisation sur demande d'un tiers (HDT). Etant donné le risque de dépenses inconsidérées, les biens du patient doivent dans certains cas être protégés, surtout pendant les périodes d'accès maniaque.

Termes et Articles associés