Toxidermie

Définition

Définition

La toxidermie correspondant à une dermatose (maladie de peau) due à une intoxication par un médicament quel que soit le mode d’administration (sous forme de comprimés, d’injection, de crème, d’aérosols,etc…). Il s’agit d’un accident qui concerne la peau mais aussi les muqueuses (couche de cellules recouvrant l’intérieur des organes creux en contact avec air) et les phanères (ongle, poils, cheveux).

Généralités

Le plus souvent, l’interrogatoire permet de mettre en évidence l’absorption de médicaments quelques heures voire quelques jours avant l’apparition des premiers symptômes.

Avant la mise en vente sur le marché d’un médicament, celui-ci doit être testé (en théorie) au minimum sur 3000 malades, chiffre exceptionnellement atteint, raison pour laquelle les accidents liés à la toxidermies sont relativement fréquents.

N’importe quel médicament est susceptible d’entraîner une réaction cutanée chez un individu.

Classification

Il est nécessaire de différencier :

  • Les toxidermies immunoallergiques qui correspondent aux allergies classiques dues à une réaction d’hypersensibilité.
  • Les toxidermies non immunoallergiques qui sont le résultat de plusieurs causes, en particulier un surdosage par élimination insuffisante du médicament par la glande hépatique (le foie) ou les reins, un dépôt des médicaments sous la peau (argyrie), un effet secondaire d’une molécule médicamenteuse, l’apparition d’une éruption rouge ou d’une réaction cutanée plus grave liée à une réaction photototoxique (exposition soleil) après la prise de médicaments, une modification de la flore intestinale par développement d’un champignon après absorption d’un antibiotique par voie générale, etc…

Symptômes

Symptômes

Le même médicament entraîne chez plusieurs personnes des symptômes différents. Chez le même individu, le même médicament est susceptible d’aboutir à plusieurs formes de dermatoses (plusieurs variétés de maladies de peau).

Les conséquences les plus fréquentes des toxidermies sont les suivantes (liste non exhaustive) :

  • Urticaire (dermatose ressemblant à des piqûres d’orties)
  • Malaise
  • Rougeur généralisée (érythrodermie) ou rougeur localisée (érythème pigmenté apparaissant toujours aux mêmes endroits)
  • Modifications de la peau allant du rouge à l’apparition de cloques (petites bulles)
  • Hémorragies à l’intérieur de la couche cutanée (purpura)
  • Eczéma
  • Démangeaisons (prurit)
  • Oedème de Quincke
  • Fièvre inconstante
  • Lichen
  • Lupus érythémateux
  • Érythrodermie
  • Alopécie
  • Érythème noueux
  • Porphyrie
  • Onycholyse
  • Psoriasis
  • Acné
  • Hypertrichose
  • Vascularite allergique
  • Pemphigus vulgaire
  • Pseudo lymphome

Épidémiologie

La toxidermie, rare chez l’enfant mais particulièrement fréquente chez les patients âgés (consommation médicamenteuse importante) et chez les femmes, représente environ 10 à 25 % des hospitalisations.

Examen médical

Labo

Les analyses de sang mettent en évidence une perturbation du nombre des globules blancs et du taux d’hémoglobine.

Cause

Cause

Le plus souvent, les médicaments incriminés sont (liste non exhaustive) :

  • Les antibiotiques
  • Le paracétamol
  • L’aspirine
  • Les anesthésiques locaux
  • Les sulfamides
  • La D-pénicillamine
  • Le sérum
  • Les barbituriques
  • Les médicaments contenant de l’iode (utilisés essentiellement en radiologie)
  • La quinine
  • Les sels d’or
  • La griséofulvine
  • Les antimitotiques

Certains médicaments induisent plus rarement une toxidermie, il s’agit de (liste non exhaustive) :

  • La pilule contraceptive
  • Les benzodiazépines
  • Les bêtabloquants
  • La codéine
  • Les antihistaminiques
  • Les digitaliques

Traitement

Traitement

Arrêt du médicament responsable après prise d’un avis médical.

En cas de démangeaisons, un bain d’émollient à l’amidon et l’application de produits hydratants permettent parfois d’apaiser le prurit.

Les antihistaminiques calment également les démangeaisons dans certains cas.

Dans les cas les plus graves, il est nécessaire d’hospitaliser le patient en service de soins intensifs de façon à procéder à une réanimation.

La réintroduction d’un médicament doit se faire avec beaucoup de précautions et de prudence, et le plus souvent en milieu médical. En effet, il existe toujours des risques de survenue d’une nouvelle toxicodermie.

Évolution

Évolution

Le plus souvent, les réactions apparaissant à la suite d’une toxidermie sont bénignes. Il s’agit généralement d’une urticaire et de démangeaisons.

Dans certains cas, on constate la survenue d’accidents graves, comme le syndrome de Lyell par exemple, pouvant mettre en jeu le pronostic vital du patient.

Complications

Certains patients présentent d’autre part (liste non exhaustive) :

  • Des troubles digestifs à type de nausées, vomissements, diarrhées
  • Des difficultés respiratoires
  • De l’asthme
  • Une perturbation de la fonction d’élimination des déchets par les reins

Diagnostic différentiel

Le diagnostic de la toxidermie repose sur le caractère souvent symétrique des lésions, l’apparition des démangeaisons le plus souvent très intenses et le fait que le début de l’éruption coïncide avec la prise d’un médicament jnouveau pour le patient.

Le fait que les symptômes disparaissent à l’arrêt des médicaments, et éventuellement les récidives à une nouvelle prise médicamenteuse, sont d’autres arguments en faveur d’une toxicodermie.

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