Tendinopathie d’Achille

Définition

Définition

Une tendinopathie d'Achille (en anglais Achilles tendinopathy) est une inflammation du tendon qui est situé derrière la cheville.

Symptômes

Physiopathologie

La tendinopathie d'Achille est due le plus souvent à un excès de sollicitation (chez le sportif avant tout), mais se rencontre également chez les professionnels. Elle est exposée à une rupture brutale due à un étirement passif au moment de la flexion dorsale du pied.

Le corps du tendon d'Achille lui-même présente des micros-déchirures et des micro-fissures pouvant expliquer la tendinopathie appelée par les spécialistes tendinopathie corporéale. Une atteinte de la jonction entre le muscle et les tendons est également susceptible d'entraîner des douleurs, et une augmentation de volume (hypertrophie) visible à l'examen du patient. Une exsudation (excrétion de liquide inflammatoire) à ce niveau peut s'accumuler car le tendon d'Achille ne possède pas sa propre gaine contrairement aux autres tendons de l'organisme. Ceci entraîne une accumulation, et une augmentation de volume à ce niveau.

L'enthésopathie qui correspond à une affection de l'enthèse (zone d'insertion des tendons et des ligaments sur un os) est le plus souvent d'origine inflammatoire. Dans les cas les plus graves, on constate une rupture à différents niveaux des fibres de collagène composant le tendon.

Examen médical

Examen physique

Quand on demande au patient de se mettre debout sur la pointe des pieds, la tendinopathie d'Achille déclenche une douleur du côté atteint. L'augmentation de volume de la zone située au-dessus du talon et en dessous du mollet, est quelquefois suffisante pour porter le diagnostic de tendinopathie d'Achille. La palpation de la zone achilléenne montre un épaississement douloureux, un empattement plus ou moins étendu. Si on demande au patient, mis en position debout (appui bipodal : sur les deux pieds) sur la pointe des pieds, de sautiller sur deux pieds, puis sur un pied (appui monopodal), on constate l'apparition de douleurs à condition que ces tests soient réalisables. Ces gestes permettent d'autre part, de graduer la gravité de l'affection. 

En présence d'une rupture du tendon d'Achille des mouvements précédemment décrits sont possibles. Les tests consistant à demander au patient de sautiller sur place sont particulièrement importants. En effet ils vont permettre de mettre en évidence la rupture tendineuse qui n'est pas évidente au premier abord. Il est nécessaire de savoir que si la rupture a été source de douleurs au moment de la déchirure, celles-ci ont tendance à disparaître par la suite, et à donner l'impression d'une sorte de cicatrisation spontanée : le patient continue à marcher normalement, et la rupture tendineuse n'est mise en évidence que grâce aux tests fonctionnels.

La dorsiflexion passive du pied est obtenue en demandant au patient de se coucher sur le dos. L'examinateur pousse sur l'extrémité des pieds du patient et remarque que l'angle constitué par le pied sur la jambe est identique de chaque côté. En cas d'atteinte du tendon, cet angle est augmenté du côté blessé (quand il y a une rupture). 

L'examinateur peut également mettre en évidence une rupture du tendon d'Achille en procédant de la façon suivante :

Le patient est allongé sur le ventre et les deux pieds sont en dehors de la table d'examen :

  • Si ceux-ci tombent de la même façon des deux côtés, cela signe l'absence de rupture du tendon d'Achille (sauf si les deux tendons d'Achille sont rompus).
  • En cas de simples lésions, les pieds ne sont pas tout à fait verticaux.
  • En cas de rupture, un seul pied tombe verticalement.

Examen complémentaire

L'échographie habituellement utilisée pour les autres tendons de l'organisme (coude) ne semble pas utile dans la mesure où le diagnostic se fait au moment de la consultation de visu. Pour certains spécialistes, elle apporterait inutilement des images trompeuses.

Cause

Cause

  • Les activités sportives le plus souvent à l'origine d'une tendinopathie du tendon d'Achille sont :
    • La course à pied
    • La marche
    • De façon générale le sport avec entraînement intensif
  • Les professionnels présentant ce type d'affection sont avant tout les personnes utilisant des échafaudages et des échelles (maçon, peintre, élagueur, jardinier, couvreur).

Traitement

Traitement

Les traitements d'une tendinopathie d'Achille sont :

  • L'activité du patient doit être réglée par la douleur qu'il ressent. Habituellement, il est conseillé, même pour les lésions minimes, un repos d'au moins un mois afin d'éviter une aggravation.
  • La mésothérapie (sans adjonction de corticoïde-cortisone) donne souvent de bons résultats.
  • La kinésithérapie et la pose d'une orthèse (appareil qui pallie une déficience corporelle) sont également indiquées. Une vingtaine de séances sont suffisantes pour récupérer la fonction normale. Celles-ci comportent des massages (transverses profonds) associées à des étirements
  • Les infiltrations sont totalement proscrites (fortement déconseillées) car il existe un risque de rupture totale du tendon en plus de la non-efficacité de ce type de traitement.
  • Le maintien du pied en léger équin (tombant verticalement) donne également de bons résultats.
  • La physiothérapie n'a pas fait la preuve de son efficacité.
  • Certaines équipes proposent le port d'une talonnette d'environ 1 cm dont la chaussure comporte déjà un talon de 1 cm. En cas de lésions importantes, le positionnement du pied en équin (pendant un mois et demi environ selon l'intensité des lésions), grâce à l'utilisation de chaussures spéciales, donne le plus souvent d'excellents résultats.
  • Le recours à la chirurgie est nécessaire uniquement pour les lésions graves, en utilisant une technique dite de peignage du tendon d'Achille. Ce type d'intervention s'adresse essentiellement aux jeunes sportifs et désirant un résultat à la hauteur de leurs espérances (possibilité de réentraînement). Le peignage consiste à épaissir le tendon. Celui-ci nécessite au préalable des clichés radiologiques obtenus par IRM pour visualiser au mieux le type de lésion. Le peignage, se pratique de moins en moins après ouverture de la peau et intervention directe sur le tendon. En effet certains problèmes de cicatrisation sont susceptibles de survenir en intervenant de cette manière. De plus en plus, les chirurgiens préfèrent pratiquer ce que l'on appelle le peignage percutané (à travers la peau).
  • Quand le tendon est rompu, il est possible d'utiliser plusieurs méthodes selon le type de rupture. La technique la plus classique est la suture (rapprochement des extrémités rompues par un fil.
  • La technique du glaçage est également utilisée parfois selon les équipes orthopédiques. Ce type d'intervention est suivi par une immobilisation en utilisant soit une chaussure spéciale, soit une matière malléable (quand elle est humide) à base de résine et qui durcit en quelques instants tout en séchant. Le port de cette immobilisation doit durer au minimum deux mois et demi à trois mois.