Syndrome de Strümpell-Lorrain

Définition

Définition

Le syndrome de Strümpell-Lorrain, est une affection neurologique se caractérisant par une paraplégie (paralysie des membres inférieurs) spasmodique, due à une démyélinisation (destruction progressive de la myéline, qui est la gaine graisseuse entourant certains nerfs).

La maladie de Strümpell-Lorrain est une affection dégénérative, héréditaire, touchant la moelle épinière (syndrome pyramidal).

Généralités

Cette démyélinisation intéresse certaines zones du système nerveux central qui sont :

  • Les faisceaux pyramidaux.
  • Les faisceaux spino-cérébelleux.

Classification

On distingue :

  • Les paraplégies spastiques familiales pures : parmi celles-ci, il faut distinguer :
    • Les paraplégies spastiques familiales pures dominantes de type 1, qui débutent vers trente-cinq ans, et dont l'évolutivité est plus lente
    • Les paraplégies spastiques familiales pures dominantes de type 2 qui débutent après cet âge, et qui comportent un déficit moteur avec des troubles modérés de la sensibilité profonde, associés à des troubles sphinctériens, et se caractérisant par une évolution plus rapide.
  •  Les paraplégies spastiques familiales pures se caractérisent par des troubles de la marche à type de démarche dandinante, qui débute en moyenne vers l'âge de 7 ans. Dans ce cas, le signe de Babinski est bilatéral (des deux côtés) et les réflexes sont vifs. Ce dernier, se caractérise par le fait que le gros orteil s'étend lentement lorsque le médecin frotte le bord externe du pied. Les membres supérieurs, ne sont presque pas touchés, ou très rarement. L'évolutivité de cette variété est lente dans la majorité des cas. Néanmoins, certains de ces patients, dont les capacités intellectuelles restent intactes, doivent se déplacer en fauteuil roulant après 18 à 20 ans. Dans cette catégorie, il faut parler des paraplégies spastiques familiales pures de transmission récessive autosomique. Dans ce cas, il est nécessaire que l'anomalie génétique porte sur l'ensemble des chromosomes transmis par le père et la mère, pour que l'enfant ait la maladie. Cette catégorie débute plus tôt, et son évolution est plus sévère. Les paraplégies spasmodiques familiales pures de transmission récessive, liées au sexe sont beaucoup plus rares.
  • Les paraplégies spastiques familiales compliquées : ces maladies sont très hétérogènes. Parmi celles-ci, il faut noter :
    • Le syndrome de Troyer qui se caractérise par une paraplégie spastique, une petite taille, une diminution du volume musculaire, des mouvements anormaux à type d'athétose, et un retard mental. Les mouvements athétosiques sont involontaires, lents, irréguliers, de petite amplitude, ininterrompus, affectant tout particulièrement la tête, les membres, et le cou.
    • Le syndrome de Kjellin associe une paraplégie spastique, un retard mental, une dysarthrie (difficulté à parler et à émettre des sons), une atteinte de la macula, qui est une légère fossette située au centre de la rétine. C'est à cet endroit que l'acuité visuelle est maximale. Le nom de tache jaune vient du fait que cette zone possède une coloration jaunâtre par rapport au reste de la rétine. D'autre part, la macula correspond à une partie de la rétine ne contenant aucun vaisseau. Sa vascularisation est assurée en profondeur par la choroïde, qui est la membrane sous-jacente à la rétine, et en périphérie par les vaisseaux de la rétine elle-même. Ce syndrome est d'origine génétique, et transmis suivant le mode récessif autosomique (il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie génétique pour que l'enfant présente la maladie).
    • Certaines paraplégies spastiques familiales compliquées ressemblent à des scléroses latérales amyotrophiques, dont la transmission se fait suivant le mode récessif autosomique.
    • Le syndrome de Sjögren-Larsson : cette maladie héréditaire est transmise selon le mode autosomique récessif (il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie génétique pour que l'enfant présente la maladie). Elle se caractérise par l'association d'une oligophrénie (faiblesse d'esprit dont le degré est variable, pouvant aller de la débilité mentale à l'idiotie), d'une ichtyose congénitale (hyperkératose ichtyosiforme), et d'une paraplégie (paralysie des membres supérieurs ou des membres inférieurs) de nature spasmodique (entraînant des contractions à type de spasmes). Elle est quelquefois associée à une atteinte de la macula (zone située au centre de la rétine). Pour certains chercheurs, ce syndrome ferait partie des phacomatoses (comme la maladie des Recklinghausen, ou la sclérose tubéreuse de Bourneville entre autres). La phacomatose se traduit par des petites tumeurs, ou des kystes dans n'importe quelle région du corps, et plus spécifiquement au niveau du système nerveux.
    • Le déficit en arginase (enzyme) se caractérise par une paraplégie spastique progressive, qui associe une détérioration intellectuelle, des problèmes de comportement, et un retard de croissance. Quelquefois, le patient présente des mouvements de chorée et d'athétose. Les mouvements choréiques sont des mouvements involontaires, brusques, et irréguliers. Ils agitent constamment le patient, sauf pendant le sommeil. Le malade tire la langue, bouge les lèvres, la parole est hésitante ou explosive. Une ataxie (troubles de la coordination) perturbe la démarche, la rendant impossible. Si le médecin effectue un examen neurologique à cet instant-là, il trouvera chez son patient des réflexes augmentés. Les mouvements athétosiques ont été décrits plus haut. Quelquefois, le patient présente également des troubles digestifs et des crises d'épilepsie. L'évolution se fait lentement, et elle est parfois marquée par des épisodes de coma. Le laboratoire met en évidence un excès d'arginine dans le sang, ainsi qu'un taux d'ammoniaque élevé. Le liquide céphalorachidien contient également des taux élevés d'arginine, qui est un acide aminé non essentiel entrant dans la constitution de certaines protéines et jouant un rôle fondamental dans la synthèse par le foie de l'urée et de l'oxyde nitrique. Ce dernier, est un gaz dont la formule est NO2 (dioxyde d'azote). Ce gaz est synthétisé dans l’organisme à partir de l'arginine (acide aminé) par une enzyme qui semble jouer un rôle important dans les phénomènes de fermeture et d'ouverture des vaisseaux (vasomoteur), et dans la transmission de l'influx nerveux à travers les synapses.

Symptômes

Physiopathologie

La spasticité se caractérise par une augmentation exagérée et permanente du tonus musculaire (tension musculaire) d'un muscle au repos. Elle se rencontre dans l’hypertonie musculaire d'origine pyramidale qui correspond à une atteinte de la voie pyramidale.

Le faisceau pyramidal est une voie nerveuse principale, appartenant au système nerveux central (encéphale et moelle épinière). Il est constitué d'un groupement de fibres nerveuses possédant un trajet commun, et destinées à transporter les messages moteurs volontaires (influx nerveux permettant d'obtenir un mouvement, contrairement aux messages destinés à la perception des sensations). Il relie les cellules nerveuses de forme pyramidale contenues dans l'écorce cérébrale (substance grise du cerveau), à d'autres cellules nerveuses contenues dans la moelle épinière. Le faisceau spino-cérébelleux est un faisceau constitué de fibres nerveuses allant de la moelle épinière, au cervelet.

Épidémiologie

Le syndrome de Strümpell-Lorrain, comporte :

  • Des formes précoces qui se manifestent à l'âge de 2 à 3 ans.
  • Des formes tardives qui ne se révèlent parfois qu'après 35 ans.

Cause

Cause

Le syndrome de Strümpell-Lorrain, est dû à une mutation (altération) d'un gène qui a été localisé sur le bras long du chromosome numéro 14. Il s'agit d'une maladie héréditaire rare, à transmission généralement autosomique dominante, faisant partie de l'hérédo-dégénération-spinocérébelleuse. Cette affection héréditaire se caractérise par une dégénérescence des fibres nerveuses, allant de la moelle épinière au cervelet. Le terme dominant signifie qu'il suffit que l'un des deux parents porte l'anomalie génétique pour que l'enfant présente la maladie.
Mais le mode de transmission est variable :

  • Le plus souvent il est autosomique dominant.
  • Mais dans 20 % des cas environ, le syndrome se transmet sur le mode autosomique récessif. Le gène doit être reçu des deux parents pour que l'enfant ait la maladie.

Enfin, la maladie de Strümpell Lorrain peut également se transmettre suivant un mode récessif lié au sexe dans lequel le syndrome se transmet par le chromosome X. de la mère, et n'atteint que les enfants de sexe masculin.

Traitement

Traitement

Les traitements de la maladie de Strümpell Lorrain sont :

  • Il n’existe pas de traitement spécifique des paraplégies spasmodiques familiales pures ou compliquées.
  • Il est nécessaire de lutter contre la spasticité. Certains médicaments comme le Sabril, le Liorésal, le Dantrium sont quelquefois essayés pendant un certain temps. Certains médecins proposent le baclofène en injections intrathécales.
  • En cas de douleurs, il est possible d’utiliser la carbamazépine, ou des molécules à base de codéine, et plus rarement la morphine.
  • Des mesures orthopédiques, ainsi qu’un traitement des troubles sphinctériens (à rechercher systématiquement) sont quelquefois nécessaires. Parmi celles-ci, les méthodes de rééducation permettent d’éviter des rétractions tendineuses, et l’usage de chaussures orthopédiques sont certaines fois utile.

Évolution

Prévention

Grâce à la mise en évidence des gènes défaillants, il est possible d’envisager une thérapie génique.