Syndrome de la Côte cervicale

Définition

Définition

Le syndrome de la côte cervicale se caractérise par une compression par une côte en surnombre de l'artère sous-clavière (sous la clavicule) et d'un faisceau de nerfs (plexus nerveux) situé à la base du cou et allant dans le membre supérieur.

Symptômes

Symptômes

Ils sont quelquefois bilatéraux (des deux côtés). Il peut s'agir de douleurs et paresthésies (fourmillements) à l'intérieur du bras (face interne) qui sont amplifiées lorsque le patient tourne la tête, dans certaines positions du bras, à l'inspiration profonde (remplissage des poumons), au cours de certains sports ou lors du port d'un poids.

Il est possible de rencontrer une diminution du volume musculaire (hypotrophie) au niveau de la main (interosseux) et de l’éminence thénar (gros muscle de la main situé dans le prolongement du pouce). Quelquefois, cette hypotrophie s'accompagne de difficulté à bouger les doigts (troubles moteurs).

Les autres symptômes sont :

  • Pâleur de la main (décoloration).
  • Cyanose (coloration bleue-gris de la main) à un stade avancé.
  • Présence d'un syndrome de Raynaud : les doigts des mains et des pieds, comme n’importe quelle autre partie de l’organisme, comportent de petites artères appelées artérioles. Quand elles sont soumises au froid, elles se « ferment », c’est-à-dire que leur calibre diminue, entraînant une chute de la vascularisation à ce niveau. En terme médical, cela s’appelle une ischémie digitale paroxystique, qui se manifeste par l’apparition successive d’épisodes de pâleur et de cyanose (coloration tirant sur le bleu-gris et traduisant un manque d’oxygène dans les doigts). Une coloration rouge vif associée à une douleur des doigts concernés peut être provoquée par un réchauffement trop brutal ou un stress émotionnel interrompant l’arrivée du sang. La localisation de ce phénomène se limite parfois à deux ou trois doigts de chaque main. On estime que le phénomène de Raynaud touche environ 10 % de la population générale.
  • Oedème du bras dans quelques cas.

Physiopathologie

Habituellement, une vertèbre comporte deux apophyses (parties saillantes) transverses (sur le côté) et une apophyse épineuse implantée en arrière du corps de la vertèbre.

Le syndrome de la côte cervicale est dû à une hypertrophie (augmentation de volume) de l'apophyse transverse d'un côté ou des deux côtés de la septième vertèbre cervicale : ce que l'on appelle côte surnuméraire (ou côte cervicale) n’est en fait que cette hypertrophie de l'apophyse transverse située au-dessus des cotes normales.

La compression qu'elle exerce sur l'artère sous-clavière est susceptible de provoquer une ischémie (diminution du flux sanguin dans l'artère) ou une thrombose (constitution d'un caillot sanguin pouvant obstruer l'artère).

Examen médical

Examen physique

L'examen par le médecin, et tout particulièrement quand celui-ci exécute les manœuvres de Call-Roth et d’Adson, du petit pectoral, permet de suspecter ce syndrome.

La manœuvre de Call-Roth est la suivante : le malade ayant mis sa tête en extension et en rotation (en arrière et tournée) après avoir bloqué son inspiration (poumons pleins d'air), il apparaît un affaiblissement du pouls de l'artère radiale du côté opposé à la rotation de la tête, voire une disparition de celui-ci.

La manœuvre d’Adson consiste, le malade se mettant en position de « haut les mains », associée à une élévation du menton avec une rotation de la tête du côté malade et une inspiration profonde (poumons pleins), à mettre en évidence au niveau du pouls radial un affaiblissement du coté où se trouve la compression.

Examen complémentaire

La radio met en évidence l'anomalie.

Traitement

Traitement

Le traitement doit tout d'abord être médical. Ce sera le cas si l'on constate par exemple une chute de l'omoplate, une augmentation de volume des muscles scalènes et dans l'ensemble toutes anomalies anatomiques musculaires ou ligamentaires susceptibles d'être modifiées par un travail de rééducation ou de kinésithérapie, voir les deux.

Chez certains patients quand la rééducation s'avère inefficace il est nécessaire de proposer un traitement chirurgical.

Les indications du traitement chirurgical vont dépendre avant tout de l'intensité des symptômes et de leur évolution ainsi que de leur durée.

Le chirurgien ne proposera pas d'emblée une intervention chez un patient qui ne souffre que depuis quelques semaines. Le plus souvent, mais pas forcément dans tous les cas, ce sont une paralysie qui pousse le chirurgien à opérer plus rapidement.

Le traitement chirurgical comportera soit une scalénotomie c'est-à-dire une intervention sur les muscles scalènes comportant la section du scalène antérieur soit une scalénectomie c'est-à-dire la section du petit pectoral, la réfection de la première cote, la réfection de la première côte et d'une banque fibreuse ou la réfection de certaines anomalies.

Certaines équipes médicales font tout d'abord un bilan bien précis d'intensité du syndrome et de la cause probable de la lésion.

Pour les professionnels, l'exploration chirurgicale est menée par voie susclaviculaire horizontale permettant ainsi de disséquer le plexus brachial et l'artère sous clavière.

Dans certains cas le scalene antérieur uniquement et tout particulièrement les éléments postérieurs tendineux du scalène antérieur compriment le plexus et l'artère sous clavière. Dans ces cas-là il suffit d'effectuer une simple section du scalène antérieur.

La majorité du temps il est nécessaire d'associer et à ce geste une section du scalène moyen qui avec ablation de la première côte pouvant se faire en passant en arrière du plexus brachial et en remontant assez loin en arrière jusqu'à l'insertion de la première côte sur la septième vertèbre cervicale.

Chez certains patients on constate la présence d'une apophyses épineuse que l'on devra de enlever sans oublier la bandelette fibreuse qui la prolonge et qui va s'insérer sur la première côte le plus souvent.

Après cette libération  le plexus brachial est libre et coulisse entre la côte restante et la clavicule. Enfin la sous clavière doit être libérée également.

Quand on constate une lésion prédominante sur la veine sous clavière, le traitement chirurgical de choix consiste à procéder à l'ablation de la première côte par une voix axillaire ou une technique de Roos. Il s'agit de la seule voie d'abord permettant réellement d'enlever la première côte dans sa partie antérieure.

Chez certains patients il est préférable de demander un avis à un autre chirururgirn (vasculaire) à cause d'une éventuelle présence d'une thrombose veineuse nécessitant des gestes vasculaires spécialisés.

Après l'intervention chirurgicale les suites sont normalement sans problème. Il a été décrit, c'est exact, de nombreuses complications (section des racines, lessures des vaisseaux, pneumothorax, lésions des nerfs de Charles Bell etc.).

Certaines équipes chirurgicales comme celles de Laurent Sedel avancent un taux de réussite de 75 % de bons résultats, voire d'excellents résultats. Il signale également avoir des résultats moyens et insuffisants sans amélioration.

Certaines équipes chirurgicales déclarent que les patients présentent quelquefois des dépression plus ou moins sévères après l'intervention chirurgicale peut-être par manque de support psychologique.

L'évolution postchirurgicale peut également se faire vers une récidive, plusieurs années après de la maladie. Cela survient par exemple quand on constate un bloque cicatricielle ou bien quand la première côte repousse. Cela semble concerner essentiellement les patients jeunes. Dans ce cas il est nécessaire d'intervenir une deuxième fois et de procéder à une seconde résection qui le plus souvent amène à nouveau la guérison.

On constate également une autre cause de récidive, il s'agit de la descente progressive de l'épaule qui peut être évitée en demandant au patient de réaliser des exercices de rééducation après l'intervention afin de renforcer le trapèze.

Évolution

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel est sans doute, en ce qui concerne le syndrome de la traversée cervico- thoraco-brachiale, le temps le plus important de la consultation. En effet, la fréquence des diagnostics erronés, dont le plus commun est le syndrome du canal carpien, est élevée. C'est ainsi  qu'un nombre relativement important de patients opérés pour un syndrome ducanal carpien, sans succès, viennent consulter, étant donné la persistance des symptômes. Il y avait donc eu erreur et le syndrome du canal carpien avait été diagnostiqué à la place du syndrome de la traversée cervico-thoraco-brachiale.

 À l'opposé, le diagnostic différentiel peut être difficile quand le patient présente une véritable névralgie cervico-brachiale liée par exemple à une hernie discale cervicale.

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