Syndrome cubital

Définition

Définition

Le syndrome cubital est la compression du nerf cubital au coude.

C'est le deuxième syndrome canalaire, qui est le résultat d'une atteinte d'un nerf qui passe dans un espace osseux ayant la forme d'un canal. 
 

Généralités

Ceci entraîne une lésion de type inflammatoire, entre autre due à une compression chronique (s'étalant sur une longue période). En effet, l'espace ou passe habituellement le nerf en question est trop étroit, et le fait souffrir.

Symptômes

Physiopathologie

Pour mieux faire comprendre ce qu'est un syndrome canalaire on peut prendre, par exemple, le cas du canal carpien mieux connu du grand public.

Au cours du syndrome canalaire, les symptômes présentés par le patient sont le plus souvent des troubles sensitifs, et des troubles moteurs, c'est-à-dire que le patient perçoit mal, ou pas du tout, les sensations (quand il touche quelque chose, ou quand on le touche), et présente des difficultés à effectuer certains mouvements (ce que l'on appelle un déficit moteur). Ceci est le résultat d'une atteinte du nerf qui innerve le territoire concerné. Ce sont tout d'abord les signes sensitifs, qui apparaissent avant les signes moteurs, qui sont plus tardifs en ce qui concerne les formes chroniques. Alors que pour les formes aiguës, les signes sensitifs et moteurs sont présents de suite.

Le syndrome canalaire du nerf cubital, se caractérise par l'apparition d'anomalies électroneuromyografiques (ENMG). 

  • Si la lésion compressive est de type chronique, les perturbations visibles sur l'ENMG sont soit de type sensitif, soit moteur (pour les spécialistes sans bloc de conduction).
  • Si la lésion compressive est de type aiguë l'ENMG montre un bloc de conduction moteur et sensitif, ainsi qu'un ralentissement modéré de la vitesse de conduction nerveuse.

Les suites postopératoires n'étant pas toujours simples, il est de loin préférable de tenter, avant d'envisager l'intervention chirurgicale, quelquefois maladroite, une prise en charge orthopédique par la mise en place d'une orthèse avec baleines, permettant une meilleure liberté du coude avec une efficacité certaine.

Traitement

Traitement

Les traitements du syndrome cubital sont :

  • Spécifiquement le traitement médical de la compression du nerf cubital au coude, entraînant le syndrome cubital, fait appel d'abord aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, c'est-à-dire ne contenant pas de corticoïde. En vérité, l'utilisation de ce type de médicaments (cortisone), ne donne pas toujours des résultats escomptés. A l'opposé, les conseils d'hygiène de vie, donnés systématiquement au patient, semblent apporter de meilleurs résultats. 
  • Les patients, en l'occurence ne doivent pas maintenir, de façon prolongée le coude fléchi, c'est-à-dire plié, car ceci occasionne la compression du nerf indirectement ou directement d'ailleurs. Par exemple, la position durant le sommeil, alors que le coude est plié ou encore le téléphone maintenu durant une très longue période contre l'oreille, alors que le bras est plié au niveau du coude, sont des gestes qu'il faut bannir définitivement chez ces patients, comme chez tout le monde. Il en est de même de l'appui du coude sur un plan dur comme une table ou un bureau. Toutes les positions susceptibles de comprimer le nerf directement, ou indirectement, au niveau du coude doivent être évitées.
  • Il existe une autre méthode pour tenter de soigner le syndrome cubital, il s'agit des moyens orthopédiques. En particulier l'orthèse nocturne, c'est-à-dire un moyen de contention utilisé la nuit. Ceci semble remarquablement efficace à l'instar du syndrome du nerf fibulaire au col du péroné. Il s'agit d'une orthèse constituée d'un outil avec des baleines qui mobilisent le coude à 30° de flexion, c'est-à-dire que le coude est plié à 30° permettant de laisser libre la flexion et l'extension entre 0 et 60°, c'est-à-dire le fait de pouvoir étendre le bras, ainsi que la pronosupination c'est-à-dire le fait de prendre et de soulever un objet. Cette orthèse devra être portée toutes les nuits durant deux mois. Il s'agit d'un traitement qui amène une amélioration chez 80 % des patients, quelquefois même chez la totalité des patients, quand il existe un bloc de conduction moteur, et ceci au bout de 15 jours, à un mois. Si l'on procède alors à un enregistrement électromyographique, c'est-à-dire de l'activité électrique du muscle et du nerf, on constate également une amélioration identique à celle obtenue par la chirurgie. Ce traitement, poursuivi pendant six mois, permet au patient d'apprendre à dormir le coude allongé, de façon à mettre celui-ci à l'abri d'éventuelles récidives. Certains spécialistes en orthopédie et en rhumatologie, pratiquent des injections d'un dérivé de cortisone à l'intérieur de la gouttière épitrochléo-olécrânienne (au niveau du coude). Ceci n'est pas logique car l'action sur une éventuelle inflammation, n'est pas souhaitable car il n'y a pas de cible inflammatoire à traiter. Les différentes études effectuées à ce niveau, n'ont pas montré de véritable efficacité des infiltrations de cortisone dans le coude, en ce qui concerne le traitement de la compression du nerf cubital au coude, c'est-à-dire le syndrome cubital au coude. 
  • Le traitement chirurgical ne doit véritablement être proposé qu'après avoir tenté ce qui précède. Etant donné que le traitement médical orthopédique par utilisation d'une prothèse est très efficace, le traitement chirurgical n'est pas utile dans la majorité des cas. Le plus souvent quand le traitement chirurgical est nécessaire c'est qu'il s'agit de lésions très anciennes. 
  • De plus en plus le traitement chirurgical se fait par endoscopie, c'est-à-dire sans ouvrir véritablement la peau en effectuant une grande plaie du coude. Il s'agit pour l'instant de tentatives expérimentales thérapeutiques, plus anecdotiques qu'efficaces, et qui ne sont pas encore validées par le corps médical.