Sécrétion

Définition

Définition

Le terme sécrétion, tiré du latin secernere : séparer, en anglais secretion, désigne la production physiologique (à l'état normal) par certains tissus constitués d'épithéliums glandulaires, de substances plus ou moins liquides dont les éléments proviennent du sang ou sont élaborées par l'activité glandulaire. Il est nécessaire de distinguer la sécrétion externe et interne. La sécrétion externe se caractérise par l'émission ou le déversement directement à la surface d'une muqueuse d'une substance ou bien le recueillement de cette substance par un canal excréteur. La sécrétionn interne (étudié en particulier par Claude Bernard en 1885) s'effectue par les glandes dites endocrines et dont les produits sont récupérés par le sang ou la lymphe. C'est le cas entre autres de la glande thyroïde, ou des glandes surrénales. Un grand nombre de glandes se caractérise par une sécrétion externe et interne c'est-à-dire une double sécrétion. C'est le cas, entre autres, du pancréas, du foie, des testicules.

Généralités

Quand il n'est pas utilisé pour les hormones, le terme sécrétion est également employé pour qualifier diverses productions de liquide, de substance chimique, d'enzyme par certains organes. Un exemple de sécrétion externe : celui de la sueur. Un autre exemple de sécrétion externe celui du tube digestif sécrétant le suc gastrique ou le suc pancréatique entre autres. Les sécrétions endocrines libèrent, directement à l'intérieur du sang, des substances telles que l'insuline ou d'autres hormones provenant de l'hypophyse, de la glande surrénale ou de la thyroïde.

Le terme sécréta (du latin choses sécrétées, en anglais secreta désigne l'ensemble des produits de sécrétion.

Le terme excrétion (tiré du latin excernere : séparer, en anglais excretion désigne l'acte physiologique (normale) au cours duquel le produit provenant du sécrétions d'une glande est déversées hors de cette glande par l'intermédiaire de canaux spécifiques que l'on appelle des conduits excréteurs. Ce terme est généralement pris au pluriel dans le sens d'excreta.

Le terme sécrétagogue (du grec agôgos : qui amène, en anglais secretagogue désigne substance qui provoque ou augmente la sécrétion d'une glande.

Le facteur sécréteur elle a substance Lewis ou substance H et ABH.

La sécrétine de Bayliss et Starling (isolée en 1902) provient de la muqueuse du duodénum et possède la capacité d'exciter la sécrétion du suc pancréatique, essentiellement de ses sels (alcalins). La sécrétine, moins intensément, excite également la sécrétion de la bile, du suc intestinal et de la salive.

Le terme cholérèse (du grec kholê : bile et de rhéô : je coule, en anglais choleresis) désigne la sécrétion de la bile.

Une substance galactogogue (du grec gala et aktos, lait : agôgos : qui amène) est une  substance pharmacologique ou provenant de l'alimentation favorisant la sécrétion du lait.

Le terme galactopoïèse (du grec gala : lait, e tpoièin : faire, en anglais galactopoiesis) désigne la sécrétion lactée.

Symptômes

Physiologie

Il existe un grand nombre de sécrétion hormonale. En plus de celles déjà connues citons, les moins connues :

L'activine qui est une hormone de nature peptidique sécrétée par les gonades (testicule et ovaire) et l'hypophyse. L'activine stimule la sécrétion d'hormone folliculostimulante ou folliculostimuline. Son antagoniste, c'est-à-dire son opposé en quelque sorte, porte le nom d''inhibine.

L'entérogastrone est une hormone qui a été étudiée par Gregory et Tracy en 1959. Il s'agit d'une substance hormonale qui posséderait la capacité d'inhiber (freiner) la sécrétion gastrique.
L'éphidrose (du grec épi : sur et hidroô : je sue, en anglais ephidrosis, appelé également hyperhidrose localisée désigne un trouble de la sécrétion de la sueur se caractérisant par une augmentation de cette sécrétion localement dans certaines parties du corps. C'est ainsi que l'on parle d'éphidrose frontale et crânienne des arthritiques. L'éphidrose parotidienne survient au cours du syndrome auriculo-temporal.

Les facteurs de déclenchement appelés également hormones hypothalamiques, en anglais releasing factor, RF, releasing hormone, RH-rétines -libérmes, facteurs de libération sont des substances polypeptidiques synthétisées par l'hypothalamus stimulant la sécrétion des hormones sécrétées par l'hypophyse.

Le GIP (étudiée par Brown, Mutt et Pederson en 1970) : abréviation du terme anglais : gastric inhibitory peptide : peptide inhibiteur gastrique  est un peptide (ensemble d'acides aminés) présent à l'intérieur des cellules glandulaires duodénales et jéjunales (du duodénum et du jéjunum). Le GIP inhibe les sécrétions provenant de l'estomac (acides et peptiques) mais aussi la mobilité de celui-ci. Enfin ce peptide stimule les sécrétions intestinales et celles de l'insuline et du glucagon.

La gonadocrinine (étudiée par Ying et Guillemin en1980) tiré du grec gonê et krinô : je sécrète ou je décide est un peptide (ensemble d'acides aminés) synthétisée par la granulosa de l'ovaire et ayant pour capacité de stimuler et de moduler la sécrétion des gonadostimulines. il s'agit d'une cybernine.

La cybernine qui agit par rétrocontrôle (du grec kubernaô de points je dirige, en anglais cybernin) est une substance synthétisée par une glande endocrine qui module, grâce à une action en locale stricte, l'effet des stimulines qui donne des ordres à cet organe. Guillemin, un chercheur en endocrinologie, a longtemps étudié la cybernine. Il existe plusieurs variétés de cybernine qui sont sécrétées par l'ovaire et qui empêchent la maturation (mûrissement) des ovocytes c'est-à-dire des gamètes femelles qui ne sont pas encore parvenues à maturité. Certaines cybernines inhibent également la lutéinisation (transformation du follicule ovarien arrivé à maturité, en corps jaune sécréteur) et l'effet des gonadostimulines sur leurs récepteurs ovariens. 

Inhibine.

Physiopathologie

Les maladies concernées par un défaut de sécrétion peuvent être :

  • L'agalactie ou agalaxie (du grecque gala est aktos : lait) désigne l'absence de la sécrétion du lait après l'accouchement.
  • L'agénitalisme (du latin a : privatif et genitalis, génital désigne l'état d'une personne qui est privée de la sécrétion interne de ses glandes sexuelles (eunuchisme).
  • L'alacrymie, du grec a : privatif et du latin lacryma : larme) désigne l'absence de sécrétion de larmes.
  • L'aménorrhée-galactorrhée est un syndrome se caractérisant par une sécrétion lactée (de lait) et une absence de règles après un accouchement (syndrome de Chiari-Frommel). Le syndrome d'aménorrhée- galacthorrhée peut également survenir en dehors de la grossesse c'est le cas entre autres du syndrome d'Argonz-del Castillo par exemple. Ces symptômes sont le résultat d'une production anormale d'une hormone : la prolactine souvent due à une tumeur de l'hypophyse de la région concernant l'hypothalamus.
  • L'amyxorrhée de Kaufmann du grec a : privatif et muxa : mucus et rhein : couler, en anglais amyxorrhoea désigne l'insuffisance ou l'absence complète de la sécrétion de mucus par l'estomac.
  • Le terme gastromyxorrhée ou gastrosuccorrhée muqueusea été utilisé pour la première fois par Kuttner en 1905 pour désigner l'exagération de la sécrétion du mucus gastrique qui survient de manière continue ou sous forme d'épisodes (de manière paroxystique). Elle détermine dans ces conditions les vomissements de nature muqueuse et bilieuse qui sont abondants et qui surviennent de façon incoercibles (que l'on ne peut contenir).
  • L'anorchidie (du grec an : privatif et orkhis : testicule, en anglais anorchia, désigne l'absence  de nature congénitale de l'une ou des deux glandes spermatiques (fabricant les spermatozoïdes). Ce terme désigne également  l'absence d'une portion quelle qu'elle soit d'ailleurs de l'appareil séminal. . L'Anorchidie, enfin, désigne l'absence totale de sécrétion interne du testicule.
  • L'apinéalisme (en anglais apinealism), appelé également syndrome de Marburg désigne l'insuffisance de sécrétion de la glande pinéale que l'on pensait être en rapport avec la macrogénitosomie consécutive à une tumeur de la glande pinéale.
  • Le syndrome d'antidiurèse désigne un syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone.
  • Le terme astringent (du latin astringene : resserrer, en anglais astringent désigne ce qui exerce sur les tissus vivants, un resserrement des fibres, phénomène pas toujours visible à l'oeil nu. Ce terme, en ce qui concerne la sécrétion, désigne également  la réduction des sécrétions d'une plaie ou de la muqueuse de l'intestin. C'est le cas des antidiarrhéïques par exemple.
  • Le terme hémathidrose, appelé également hématidrose, à ne pas confondre avec hémarthrose qui signifie présence de sang dans une articulation, (du grec aïma : sang et hidrôs : sueur, en anglais haematidrosis), appelé également sueur de sang désigne un trouble de la sécrétion de la sueur se caractérisant par une coloration rouge de celle-ci. Il s'agit d'une teinte qui est est le résultat de la présence de substances qui colorent habituellement le sang mais sans les globules rouges
  • Le terme hémidrose (du grec hêmisus : demi et hidrôs : sueur, en anglais hernihidrosis) appelé également hémidiaphorèse désigne l'exagération de la sécrétion de sueurs qui se limite à une moitié du corps. 
  • Le terme hémocrinie (du grec haima : sang et krinô : je secrète, en anglais haemocrinia) désigne le passage dans le sang d'un produit de sécrétion des glandes endocrines.
  • Le terme hémoneurocrinie (du grec haïma : sang et neuron : nerf, krinô : je sécrète, désigne le passage à l'intérieur du système nerveux de substances provenant des glandes à sécrétion interne en faisant intervenir une voie sanguine spécifique composée de canaux collecteurs qui ont une relation étroite avec les neurones, comme cela s'observe dans le système porte qui relie la glande pituitaire à l'hypothalamus.

Examen médical

Technique

L'épreuve de la sécrétine de Chiray, étudiée en 1926, et plus guère utilisée consistait à injecter dans la circulation veineuse de la sécrétine qui a été au préalable purifiée. Ceci a entraînait un écoulement particulièrement abondant de suc pancréatique et de bile. Ces substances  étaientn recueillies  par une sonde  placée dans le duodénum. Ce phénomène avait pour conséquence de calmer la douleur spontanée ou provoquée, siégeant au niveau de l'épigastre (au-dessus du nombril) et survenant au cours de certaines maladies du pancréas. Certains spécialistes en gastro-entérologie associaient une injection intraveineuse de sécrétine à celle de pancréozymine afin de stimuler la sécrétion pancréatique.

Termes et Articles associés