Salpingite

Définition

Définition

Inflammation aiguë ou chronique d’une des trompes utérines (ou trompes de Fallope), due le plus souvent à une métrite (inflammation de l’utérus).

Généralités

Le terme de salpingite désigne également l’inflammation de la trompe d’Eustache (conduit cartilagineux et osseux allant de la cavité située derrière le tympan jusqu’au pharynx et plus précisément la partie du pharynx correspondant aux fosses nasales).

Anatomie

La trompe de Fallope est le conduit musculaire et membraneux qui prolonge l’utérus latéralement de chaque côté. La trompe de Fallope coiffe l’ovaire avec ses franges.

Symptômes

Symptômes

  • Aucun parfois (25 % des cas) : dans ce cas, la salpingite est découverte au cours d’un examen fait pour une autre raison, en particulier lors d’une consultation pour stérilité.
  • Pertes vaginales anormales
  • Douleurs pelviennes (niveau du bassin) persistantes
  • Saignements vaginaux
  • Hyperthermie (fièvre) plus ou moins élevée
  • Antécédents infectieux
  • Il existe parfois une atteinte du foie : péri hépatite, ou syndrome de Fitz-Hugh et Curtis (appelé également péri hépatite d’origine génitale ou péritonite gonococcique) : ce syndrome se traduit par une douleur vivre de l’hypochondre droit (zone située sous les côtes à droite) qui irradie dans les régions de voisinage. Cette douleur s’accompagne d’une contracture des muscles de l’abdomen et d’une légère hyperthermie (fièvre). Le syndrome de Fitz-Hugh et Curtis est dû à une péritonite (inflammation du péritoine) du foie et de la vésicule biliaire. Les personnes présentant ce syndrome ont généralement des antécédents d’infections génitales dues à gonocoques ou à trachomatis. Le traitement à base d’antibiotiques en vient à bout.

Physiopathologie

L’inflammation est susceptible s’étendre aux organes de voisinage :

  • Vagin
  • Membrane soutenant l’utérus de part et d’autre (paramètre)
  • Ovaires

Épidémiologie

On compte actuellement en France 100 000 cas de salpingite dont un tiers chez les adolescentes. Les femmes les plus touchées sont celles qui ont entre 15 et 24 ans ainsi que celles qui ont une contraception avec un stérilet.

Examen médical

Examen physique

L’examen, et plus particulièrement le toucher vaginal, est difficile à cause de la douleur.

Labo

  • La vitesse sédimentation est d’environ 260 mm la première heure
  • Hyperleucocytose (augmentation des globules blancs)
  • Présence de germes de type Chlamydiae
  • Les prélèvements effectués lors de la cœlioscopie montrent généralement la présence de Chlamydiae
  • Dosage des immunoglobulines Ig G et Ig M à deux semaines d’intervalle.

Cause

Cause

Le germe le plus fréquemment retrouvé (dans 40 à 50 % des cas) est le Chlamydiae.
Les autres germes sont les mycoplasmes et les gonocoques.
Les facteurs de risque sont essentiellement les endoscopies (IVG, curetage), les antécédents de chirurgie gynécologique, les hystérographies (visualisation de l’intérieur de l’utérus après injection de produits contraste pour la radiographie), les hystéroscopies (visualisation directe de l’intérieur de l’utérus à l’aide d’une fibre optique), les dispositifs intra-utérins (stérilet).

Traitement

Traitement

  • Antibiotiques adaptés aux germes en cause durant une période plus ou moins longue décidée par le médecin traitant
  • Traitement antibiotique du partenaire également
  • Salpingolplastie proximale : opération chirurgicale qui se pratique sous anesthésie générale, après avoir effectué une laparotomie (ouverture chirurgicale de l’abdomen), quand il existe une obstruction proche de la bouche de la trompe dans l’utérus. Après avoir sectionné la partie abîmée de la trompe, celle-ci est abouchée (accolée) à l’orifice de la trompe dans l’utérus. La salpingolplastie peut également se pratiquer par cœliochirurgie, c’est-à-dire par l’introduction d’un tube muni de moyens optiques et d’instruments chirurgicaux après incisions abdominales de petites dimensions. Dans ce cas, l’hospitalisation est beaucoup moins longue (1 à 2 jours en moyenne) par rapport à la salpingolplastie proximale après laparotomie, qui nécessite une semaine d’hospitalisation.
  • Salpingolplastie distale : nécessaire en présence d’un rétrécissement situé plus près du pavillon de la trompe (vers l’ovaire). Le chirurgien effectue alors une modification de cette partie de la trompe (un élargissement vers l’extérieur). Cet acte chirurgical se fait presque toujours grâce à la cœliochirurgie (introduction d’une fibre optique et d’instruments par l’intermédiaire d’une petite incision abdominale). Ce type d’intervention nécessite une hospitalisation de 24 à 72 heures.
  • Salpingolplastie par cathétérisme sélectif : nouvelle technique pour déboucher la trompe d’obstruée. On utilise pour cela un cathéter relié à un ballonnet qui est introduit par les voies naturelles. Ce ballonnet entraîne une dilatation (élargissement) du rétrécissement du tube constituant la trompe de Fallope. Cet acte chirurgical nécessite une hospitalisation de quelques jours et se fait sous anesthésie générale.

Évolution

Complications

  • Péritonite généralisée
  • Phlegmons (pénétration du pus dans les tissus) des ligaments larges (ligaments situés de l’utérus)
  • Douleurs persistantes ou récidivantes au niveau du bassin dans environ 20 % des cas.
  • La fécondité de la femme dépend du bon fonctionnement de ses trompes de Fallope. La salpingite, par le risque d’obturation des trompes que l’inflammation et l’infection représentent, est une urgence qu’il faut traiter rapidement faute de quoi la fécondité de la femme est mise en péril. Cette stérilité est d’autant plus fréquente que le nombre de salpingites est important.
  • Le risque de grossesse extra utérine (grossesse évoluant en dehors de l’utérus) est multiplié par 7 environ après une salpingite.

Prévention

  • La surveillance gynécologique régulière permet de dépister les récidives infectieuses susceptibles de survenir (pertes blanches) tout particulièrement quand la femme porte un dispositif intra-utérin comme le stérilet.
  • Prévention des maladies sexuellement transmissibles.

Références

Bibliographie

Salpingites aiguës : Henry Suchet et silencieuse. Aspect actuel.
Contraception, fertilité, sexualité, 1984, 1 ; 229 -34

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