Rectite

Définition

Définition

Le terme de rectite, dont le synonyme est proctite, désigne l'inflammation du rectum c'est-à-dire la dernière partie de l'intestin, plus précisément de la muqueuse rectale c'est-à-dire de l'ensemble des cellules qui tapissent le rectum.

Classification

Les rectites sont des inflammations aiguës ou chroniques du revêtement interne du rectum c'est-à-dire de sa muqueuse qui est visible à l'endoscopie.

Rectites spécifiques et non spécifiques :

  • Les spécialistes en gastro-entérologie c'est-à-dire les gastroentérologues font la distinction entre les rectites spécifiques et les rectites non spécifiques. Les rectites spécifiques sont liées à une cause (étiologie) bien précise et les rectites non spécifiques, que l'on appelle également idiopathique, sont dues à des maladies inflammatoires chroniques comme, entre autres, la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique  qui concerne l'ensemble de l'intestin. Exemple de rectite spécifique. La rectite due à la pratique du ski nautique est une rectite de nature traumatique, ou rectite suspendue, dont l'évolution se fait rapidement vers la régression après traitement par lavements contenant des corticoïdes (cortisone). Le plus souvent la patiente se plaint de lésions associées de l'appareil génital. Ces lésions mécaniques sont le résultat de l’irruption de l’eau à l'intérieur du rectum à cause de la très forte pression. On parle également de syndrome du Canadair.
  • La rectite à chlamydia est traitée dans la partie du forum consacrée à la rectite. 

Symptômes

Symptômes

Au cours de la rectite les patients se plaignent de  (liste non exhaustive) :

  • Rectorragie c'est-à-dire d'écoulement de sang par l'anus, plus ou moins mélangé à des excréments.
  • Écoulement anal de mucus (glaires).
  • Douleurs du bas-ventre.
  • Ténesme (tension douloureuse du sphincter de l'anus avec sensations de brûlure et envies continuelles d’aller à la selle.
  • Faux besoins.
  • Diarrhée.
  • Constipation.

Les rectites qui sont liées à une infection par le gonocoque ou par un herpès, voire un cytomégalovirus, sont généralement accompagnées d'une douleur aiguë de l'anus et du rectum.
Le diagnostic se fait grâce à la rectoscopie ou à la sigmoïdoscopie qui montre généralement une inflammation de la muqueuse rectale.

 

Examen médical

Labo

  • Les substances prélevées au niveau de la paroi du rectum permettent d'orienter le diagnostic.
  • Les préparations de Tzanck permettent de reconnaître, au microscope, les cellules géantes possédant plusieurs noyaux.
  • La recherche des anticorps de la syphilis (sérologie) est également utile à faire et la recherche de Clostridium difficile, dans les selles, également.

Examen complémentaire

Le diagnostic est porté grâce à un examen proctologique et en particulier l'anuscopie et la rectoscopie qui s'effectuent à l'aide d'un tube muni d'un système optique permettant de visualiser l'intérieur du rectum.

Parfois il est nécessaire d'effectuer la coloscopie c'est-à-dire de « visiter » l'intérieur du côlon, ce qui permet d'évaluer l'importance de l'atteinte et de pratiquer un prélèvement (biopsie) de manière à orienter le diagnostic, et à déterminer avec plus de précision, la cause de la rectite.
 

Cause

Cause

Les causes de rectite sont très diverses. Il peut s'agir d'une infection, le  plus souvent liée à un gonocoque, une parasitose (à cause d'une amibiase, d'une bilharziose) ou d'un traitement médical. Dans ce cas, elle est souvent le résultat d'une inflammation de la muqueuse, liée à l'utilisation de suppositoires qui entraînent l'irritation de celle-ci.

La rectite est soit isolée,  soit associée à une autre affection de type inflammatoire comme, entre autres, la rectocolite ulcéro-hémorragique ou la maladie de Crohn. La rectite s'accompagne généralement de lésions du côlon également.

Les germes responsables de la rectite ou proctite (liste non exhaustive) :

Autres causes responsables de la rectite (liste non exhaustive) :

  • Ulcère ou hémorragie de la muqueuse rectale (rectocolite ulcéro-hémorragique, rectocolite ulcéreuse, rectocolite hémorragique).
  • Rectite de type ischémique liée à une insuffisance de vascularisation.
  • Rectite radique liée à une exposition à des rayons X dans un but thérapeutique entre autres.
  • Rectite traumatique (suppositoire, corps étranger, lavements, auto érotisme, corps étranger).

 

Traitement

Traitement

Le traitement nécessite l'administration d'antibiotiques, d'antiparasites et d'anti-inflammatoires selon la cause. Parfois il suffit tout simplement de supprimer la cause favorisante (aliments irritants, médicaments, suppositoires, constipation, diarrhée etc.).

  • Les antibiotiques sont utilisés pour traiter la rectite de nature infectieuse.
  • Les homosexuels masculins, qui ont une rectite non spécifique, sont le plus souvent traités par de la doxycycline ou bien par du métronidazole-sulfaméthoxazole ou encore par de la ciprofloxacine.
  • Le traitement de la rectïte liée à une exposition aux rayons X (rectite radite) est le même que celui de la rectite non spécifique. Il comprend des corticoïdes locaux administrés sous la forme de mousse par exemple ou de lavement à raison de deux fois par jour pendant trois semaines.
  • Certaines équipes utilisent également la mésalamine en suppositoire, entre autres.
  • La sulfasalazine à la dose de 500 à 1000 mg quatre fois par jour est également utilisée pendant plus de trois semaines. Elle est quelquefois associée à un traitement local (formol en application prudente).

Évolution

Évolution

Chez la majorité des patients la rectite se guérit spontanément et définitivement.

La maladie de Crohn et la rectocolique ulcérohémorragique, quant à elles, nécessitent un traitement spécifique (voir le texte sur maladie de Crohn et rectocolite ulcérohémorragique). 

Prévention

Quelques précautions concernant l'alimentation permettent le plus souvent de guérir la rectite, quand celle-ci n'est pas liée à une maladie organique telle que la rectocolite hémorragique, la maladie de Crohn ou la rectite radique entre autres, de manière spontanée sans qu'il soit nécessaire d'intervenir médicalement :

  • L'utilisation de médicaments toxiques tels que les corticoïdes ou les anti-inflammatoires locaux (quand il ne s'agirt pas de rectite grave), aggravent le plus souvent plus, qu'ils améliorent l'état de la muqueuse du rectum.
  • L'alimentation devra être le plus souvent de type végétal sans toutefois contenir trop de fibres.
  • La constipation devra être évitée au maximum et la diarrhée également d'ailleurs.
  • L'absorption de condiments devra être réduite.
  • Les laitages semblent être délétères, car favorisant la sécrétion glaireuse.

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