Prééclampsie et éclampsie

Définition

Définition

La prééclampsie (en anglais prééclampsia) appelée également toxémie gravidique, est une maladie liée à la grossesse qui peut mettre en danger la vie de la mère et du foetus. Elle est caractérisée par la présence:

  • D’une hypertension artérielle.
  • D’oedèmes importants (des gonflements).
  • D’une perte de protéines dans les urines.

L'éclampsie (en anglais eclampsia) est une affection grave survenant en fin de grossesse (troisième trimestre). Elle se traduit par des convulsions chez une femme enceinte qui présente une hypertension artérielle. 

Généralités

On parlait :

  • D'éclampsie urémique.
  • D'éclampsie gravidique.
  • D'éclampsie puerpérale.

Ce sont des termes peu utilisés en obstétrique (spécialité de la grossesse et de l'accouchement), qui désignaient les conséquences d'un dérèglement métabolique (du fonctionnement normal de l'organisme), chez la femme enceinte.

Symptômes

Symptômes

  • Les symptômes d'une crise de pré-éclampsie sont :
    • Oedèmes.
    • Maux de tête.
    • Myodésopsie (mouche volante).
    • Bourdonnements d'oreille.
    • Douleurs abdominales.
    • Nausées.
    • Vomissements.
  • Les symptômes d'une crise d'éclampsie sont :
    • Convulsions associées à une poussée d'hypertension artérielle (> 150 mm Hg pour les maxima et à 110 mm Hg pour les minima) chez la femme enceinte.
    • Convulsions de type tonico cloniques suivies d'un petit coma. Les convulsions sont susceptibles d'apparaître après la vingtième semaine de grossesse, au cours du travail ou encore pendant la première semaine après l'accouchement chez une patiente qui n'avait jamais eu de convulsions auparavant.

 

Physiopathologie

L'éclampsie complique environ 5 à 10 % des grossesses, et entraîne souvent la mort de l'enfant et de la mère.

La prééclampsie, se définit (pour l'OMS) par :

  • Une tension artérielle supérieure à 140 mm Hg pour la maximale, et 90 mm Hg pour la minimale après 20 semaines de grossesse.
  • Un taux de protéines dans les urines > 0,3 g par 24 heures.

Examen médical

Examen physique

  • Pour la pré-éclampsie, l'examen physique montre une élévation de la tension artérielle.
  • Pour la crise d'éclampsie, l'examen physique montre une poussée d'hypertension avec une maximale de 150 mm Hg, et de 110 mm Hg pour la minimale et la présence d'oedèmes importants.

Labo

Au cours de la crise prééclamptique, la prise de sang met en évidence :

  • Une hyperuricémie (élévation du taux d'acide urique dans le sang) fréquente.
  • Une protéinurie (présence de protéines dans les urines).

Au cours de la crise éclamptique la prise de sang met en évidence une protéinurie massive.

Cause

Cause

Les causes d'une prééclampsie ou d'une éclampsie sont :

  • Les grossesses multiples chez les femmes présentant déjà des antécédents de prééclampsie.
  • L'hypertension artérielle (en anglais high blood pressure).
  • Une insuffisance de fonctionnement rénal chronique.
  • Des troubles de la coagulation sanguine.
  • Un lupus érythémateux disséminé(en anglais lupus erythematosus-spread).
  • Une obésité.
  • Un diabète (en anglais diabetes).

Traitement

Traitement

  • Les traitements au cours de la prééclampsie sont :
    • La patiente doit être mise au repos absolu sous antihypertenseurs (pour lutter contre l'élévation de la tension artérielle), mais sans diurétiques (médicaments accélérant la diurèse, élimination des urines).
    • Une femme enceinte présentant une hypertension artérielle dont la maxima est supérieure à 100 – 110 mm Hg et la minima 110 mm Hg nécessite une hospitalisation et une surveillance maternelle de façon à prévoir une éventuelle césarienne ou un accouchement.
  • Les traitements au cours de la crise d'éclampsie sont :
    • Certains médicaments (diazoxide, nitroprussiate de potassium, ou encore le labétalol par voie intraveineuse), des molécules à action rapide, sont ordonnés.
    • Certaines équipes médicales préfèrent utiliser des perfusions intraveineuses de 2 à 6 g de sulfate de magnésium pendant 20 minutes selon l'évolution de la patiente, surtout quand il existe une résistance.
    • Une anesthésie péridurale est discutée pour permettre un meilleur confort, à condition qu'il n'existe pas de trouble de l'hémostase (coagulation sanguine).
    • Une césarienne est quelquefois nécessaire.
    • L'anesthésie générale est quelquefois indiquée quand il existe un mal compulsif, c'est-à-dire des crises subintrantes (accès d'un mal périodique qui survient avant que le précédent soit terminé).

Évolution

Évolution

La prééclampsie, est susceptible d'évoluer vers une atteinte de plusieurs organes à la fois, dont l'évolution est rapidement progressive. Ainsi on constate quelquefois :

  • Une pression artérielle qui peut être supérieure à 160 mm Hg pour la maximale, et 110 mm Hg pour la minimale, à deux prises différentes espacées de six heures d'intervalle.
  • Une protéinurie (présence de protéines dans les urines) > 3 g par 24 heures.
  • Une diurèse (émission des urines) inférieure à 400 ml par 24 heures.
  • Des anomalies à l'examen neurologique.
  • Des anomalies à l'examen ophtalmologique.
  • Des douleurs épigastriques : au niveau de l'estomac, ou de l'hypochondre droit (à droite du nombril).
  • Un oedème aigu du poumon (présence de liquide dans les alvéoles pulmonaires).
  • Une diminution de la quantité des plaquettes : inférieures à 100 000 par microlitre.

 

Complications

Les complications susceptibles de survenir au cours de la prééclampsie et de l'éclampsie sont :

  • Un décollement du placenta.
  • Une insuffisance rénale survenant sur le mode aigu (rapidement).
  • Une hémorragie cérébrale.
  • Une coagulation intravasculaire disséminée.
  • Un oedème du poumon.
  • Une diminution de l'oxygénation du foetus avec prématurité et retard de croissance.

Sans traitement, ce genre de pathologie peut être fatal pour le foetus et la mère (nécessité d'une hospitalisation et d'une surveillance maternelle). Le chiffre de 0,05 % de mortalité foeto-maternelle est avancé.

Termes et Articles associés

Voir également