Pneumonie à mycoplasme

Définition

Définition

La pneumonie à mycoplasme, est une infection de l’appareil respiratoire proche de celle de la grippe, et dont l’installation est progressive. Elle est due à mycoplasma pneumoniae.

Généralités

Le mycoplasme est une structure appartenant aux mollicutes (paroi molle), qui se distingue des bactéries classiques par l’absence d’une paroi rigide. Sa taille est d’environ 0,15 à 0,5 micro-micromètres, c’est-à-dire inférieure à celle des plus gros virus.

Le mycoplasme est capable de vivre à l’extérieur des cellules, il est responsable d’une grande variété de pathologies aussi bien chez l’homme que chez les animaux, et les plantes. 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la pneumonie à mycoplasme sont :

  • Toux sèche empêchant parfois le sommeil.
  • Toux devenant par la suite productive, ramenant parfois des glaires, mélangées à du pus.
  • Céphalées (maux de tête).
  • Malaises.
  • Mal de gorge.
  • Hyperthermie (fièvre), qui n'excède rarement 39°C.

La caractéristique de mycoplasma pneumoniae, réside dans l’apparition de signes radiologiques relativement importants mais non spécifiques, alors que les symptômes sont parfois encore absents. 

Épidémiologie

Les infections à mycoplasma pneumoniae peuvent s’observer tout particulièrement chez l’enfant jeune, sans présenter de signes particuliers. Cette forme existe également chez les adultes, présentant des problèmes immunitaires.

La transmission de mycoplasma pneumoniae semble se faire par l’intermédiaire des gouttelettes issues de sécrétions de l’appareil respiratoire. Le passage est favorisé par un contact étroit (famille, école, institution).

La maladie touche particulièrement les enfants scolarisés, les adolescents, et les jeunes adultes. Sa période d’incubation (période comprise entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes de la maladie), est actuellement estimée entre deux et trois semaines.

Mycoplasma pneumoniae semblent particulièrement présent en automne, et au début de l’hiver, dans les pays tempérés. Néanmoins, l’infection a été décrite toute l’année. Les études ont montré que des épidémies importantes, surviennent tous les 3 à 5 ans.

Examen médical

Labo

Lors de la prise de sang on note :

  • Augmentation de la vitesse de sédimentation.
  • Augmentation du taux de protéines C. réactive dans le sang.
  • Mise en évidence de mycoplasma pneumoniae à partir de sécrétions de l’appareil respiratoire.
  • Dosage des anticorps par la méthode dite de la fixation du complément, la plus largement utilisée.

Tous ces résultats ne sont pas suffisamment précoces, et ne permettent pas de prendre des décisions thérapeutiques.

Le test des agglutinines froides (agglutination des hématies : globules rouges du patient) est positif chez environ 80 % des malades durant la première, et la deuxième semaine, malheureusement de fausses réactions positives sont parfois observées, au cours de certaines maladies virales comme la rubéole, la mononucléose infectieuse, et d’autres maladies comme certaines pneumonies dues à des adénovirus entre autres. 

Traitement

Traitement

Les traitements de la pneumonie à mycoplasme sont :

  • Erythromycine et dérivés de la tétracyclineDans les formes sévères, l’érythromycine est utilisée par voie intraveineuse, et prescrite quand il existe un doute sur une éventuelle infection avec legionella.
  • La doxycycline est éventuellement utilisée en remplacement chez les patients plus âgés.
  • En cas d’association avec chlamydia pneumoniae, il semble utile d’utiliser la tétracycline, ou la doxycycline.

Évolution

Évolution

La majorité des cas d’infections à mycoplasma pneumoniae sont bénins et guérissent. Leur évolution se fait pendant une période allant de 2 à 4 semaines (sans traitement).

 Il semble que l’utilisation de certains antibiotiques adaptés, puisse réduire la durée de la fièvre. Très rarement, la maladie peut être fatale.

Complications

La pneumonie à mycoplasme entraîne néanmoins des complications :

  • Les rechutes de la maladie surviennent quelquefois à l’arrêt du traitement, mais répondent bien à un traitement renouvelé. 
  • Les complications survenant, sont à type d’otite chez l’enfant, ou de sinusite chez l’adulte. 
  • Inflammation du tympan (myringite bulleuse).
  • Eruption cutanée à type d’érythème (coloration rose) associée au syndrome de Stevens-Johnson (appelé également ectodermose érosive pluriorificielle, syndrome de Baader, syndrome de Flessinger-Rendu, dermatostomatite). Il s’agit d’une affection qui touche les sujets jeunes, et se caractérise par un début brutal, et une atteinte des muqueuses (couche de cellules recouvrant l’intérieur des organes creux) essentiellement de la bouche (stomatite bulleuse), mais également la conjonctive, parfois les muqueuses de l’appareil génital entraînant une urétrite (inflammation de l’urètre : canal transportant l’urine de la vessie vers l’extérieur). Elle se caractérise également, par des lésions de la peau plus variables et discrètes, associées à une atteinte de l’état général, et des poumons. Son évolution est bonne en quelques semaines, mais des récidives peuvent survenir. Son origine est inconnue et ressemble à l’érythème polymorphe
  • Complications nerveuses à type de méningo-encéphalite (inflammation des méninges et de l’encéphale : partie du système nerveux comprise à l’intérieur du crâne).
  • Ataxie cérébelleuse (troubles de la coordination des mouvements dus à une atteinte du cervelet).
  • Anémie hémolytique (par éclatement des globules rouges).
  • Atteinte articulaire.
  • Atteinte cardiaque, et plus spécifiquement du muscle cardiaque (myocarde) à type d’inflammation de celui-ci (myocardite).
  • Oedème des poumons (collection de liquide à l’intérieur des poumons). 
  • Péricardite (inflammation du péricarde, c’est-à-dire des membranes entourant le coeur).
  • Troubles de la coagulation.

Diagnostic différentiel

La pneumonie à mycoplasme ne doit pas être confondue avec :

  • La notion de contacts avec d’autres personnes est un élément important pour poser le diagnostic de mycoplasma pneumoniae.
  • Néanmoins, d’autres affections pulmonaires dues en particulier au virus influenzae, ou des surinfections bactériennes secondaires, des pneumonies à adénovirus (surtout chez les militaires), ainsi que des légionella pneumophila, et des chlamydia pneumoniae, peuvent être confondues avec la maladie.

Références

Bibliographie

Broughton RA : infections due to mycoplasma pneumoniae in childhood infect Dis J 5 : 71,1986.

Nagayama Y. et al : isolation of mycoplasma pneumoniae from Children with lower-respiratory tract infections.

Journal infections disease 157.911. 1988.

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